La mosquée d'Ihchach était l'unique mosquée du village,
la seule où se déroulaient régulièrement
les 5 prières quotidiennes. Elle se trouvait rue R.
C'était une mosquée sans minaret.
En 1955, on prit une partie de l'arrière de la mosquée
d'Ihchach pour bâtir avec des briques une belle salle moderne
avec des décors en plâtre et des lustres pour les
adeptes Tijani qui tenaient leur séance quotidienne juste
après la prière d'El Asr soit à 16 heures.
On passait devant le portail pour se déchausser 2 mètre
plus loin et accéder à la cour de la mosquée.
Le fkih guidait la prière selon
la voie de l'Imam Malik. Il dirigeait aussi une école
coranique dans une dépendance de la mosquée.
Parmi les fkihs : Sidi Mohamed Ghazala, Sidi Mbark Anoumri, Mohamed
Bel Madani Âbir.
Lahsen se souvient avoir participé à l'appel des
croyants à la prière et à l'appel des croyants
à rejoindre la mosquée. Hadj Saîd Attanane
obligeait son fils Abdallah, ami de Lahsen, à assurer
les appels les jours fériés ou pendant les grandes
vacances scolaires. Lahsen et Abdallah essayaient à tour
de rôle de rassembler le maximum de prieurs en élevant
la voix et en psalmodiant Allah Ou Akbar de façon à
toucher les "curs". En ces temps-là, il
n'y avait pas de hauts parleurs, seule la puissance de la voix
(juvénile) pouvait atteindre les villageois.
Par ailleurs, cette mosquée était au bord de l'Oued
Tildi et le village était derrière la mosquée.
Le muezzin devait depuis la terrasse regarder l'Est qui est la
direction de la Kaâba à la Mecque.
Les deux amis faisaient face au village pour que leurs voix portent
jusqu'aux dernières maisons qui se trouvaient aux cimes
d'Isk Ntighatene.
Il y avait à Ihchach, trois zaouyas.
Cliquez sur ce lien pour écouter
le chant soufi
qui suivait la Tariqa Nassiria, se trouvait en face du
hammam Abatkok, mitoyenne du moulin à grains.
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Cette zaouya était chapeautée
par Hadj Mhend Abatkok.
Il y eut un temps une école coranique qui accueillait
les petits enfants dont le fkih fut Si Mhend Abidar.
Cette zaouya était le lieu de méditation des gens
qui adhéraient à cette secte.
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qui suivait la Tariqa Tijania
se trouvait à l'entrée, à gauche de l'unique
mosquée du village au début de la rue R. Les adeptes
de cette secte étaient plus nombreux. Ils se retrouvaient
tous les jours juste après le prière El Âsr
qui est la 3ème de la journée.
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Ils étalaient un grand tissu
blanc au centre et récitaient des paroles religieuses
à l'unisson sans interruption durant environ une heure,
les chapelets à la main qui contrôlaient le commencement
et la fin du récital. Ils fixaient intensément
l'étendard blanc. Ils disaient qu'avec leur méditation,
ils arrivaient à recevoir la visite des anges. Ce tissu
servait de linceul pour envelopper les morts à enterrer.
Cette zaouya était chapeautée par Hadj Mokrich
Saîd Attanane. Il ne partait jamais ouvrir son magasin
de vêtements à Tassouqt sans avoir au préalable
participé au rassemblement de ces amis prêcheurs
Tijani.
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qui suivait la Tariqa Darqawya
se trouvait rue 13, chapeautée par Brahim Immel
qui habitait rue 2. Le logement de son frère rue 13 était
plus spacieux pour les rassemblements des adeptes de cette zaouya.
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Tous les mois, des adeptes darqawa
de ben Sergao venaient les rejoindre. Ils préféraient
venir à pieds de Ben Sergao tout en psalmodiant tout au
long de la piste QI-Illigh pour rejoindre Ihchach.
Les villageois à Iggui Lbod et à Tassouqt suivaient
ce rite jusqu'à leur zaouya où ils veillaient toute
la nuit.
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