Situation du village d'Ihchach-Yachech


 
 
 

 
 Toponymie - Étymologie :


En tachelhit Ihchach (Ahchouch au singulier, Ihchach au pluriel)
signifie : huttes, chaumières, baraques, ou logements très modestes.
Les Autochtones disaient Ihchach et les Européens Yachech pour une question de prononciation.
 

 
 

 
Historique

En 1921, quand le village de Tildi (crêtes, village et sources comprises) fut intégré au périmètre urbain d'Agadir qui venait d'être délimité, il n'était pas encore question d'Ihchach car ce village n'existait pas. 


 
 Lahsen Roussafi raconte qu'un ancien habitant du quartier,
M. Boufala, lui a conté que le quartier Ihchach avait été construit dans les années 1920 pour abriter les familles qui occupaient des baraquements (Ihchach : huttes en tachelhit) sur un terrain appartenant à un Juif marocain : M. Corcos (probablement Léon Corcos).

Ce dernier souhaitait récupérer son bien ; le pacha Si Lahsen Ou Brahim, ému par la situation de ces familles, leur aurait proposé de s'établir près de Tildi.

Le témoin, M. Boufala, qui avait assisté à la rencontre, raconte qu'une personne âgée, du nom d'Ahmed Ou Tildi, propriétaire à Tildi, aurait alors offert de bon cœur un terrain pour y loger les futurs habitants du quartier Ihchach.
À partir de ce moment-là, Ahmed Ou Tildi fut nommé Cheikh à vie sur toute cette zone.
Ce village ne cessa de grandir jusqu'au séisme. Il comptait 7000 habitants en 1960.

 
 
 

 
Situation d'Ihchach

 Le village d'Ihchach se trouvait au creux du vallon de Tildi, construit à flanc de côteau sur la rive droite de l'Oued Tildi, à 3,5 km du pont de Tildi en ville nouvelle d'Agadir.

Pour aller à Ihchach, à pieds depuis Agadir, on pouvait prendre des sentiers étroits à travers la montagne, depuis Talborjt, depuis le Quartier industriel, ou bien depuis la Ville nouvelle à partir du boulevard Clemenceau et de la rue Mozart ; les sentiers piétonniers et animaliers étaient nombreux.
L'un d'entre eux permettait d'aller au Lycée Youssef ben Tachfine en 5 minutes, un autre permettait de rejoindre la Mçalla avec ses deux murettes où les musulmans d'Agadir se retrouvaient pour les deux prières de l'Aïd Es-Seghir après le ramadan et l'Aïd El Kebir mais aussi pour demander la pluie.
Un chemin permettait d'éviter le dépotoir pour aller rapidement à Talborjt.
 Pour aller en voiture jusqu'à Ihchach depuis les autres quartiers d'Agadir, on n'avait pas le choix : il fallait prendre la route de Tildi près du premier pont de Tildi (construit en 1928 par l'entrepreneur Cassaro près du Square Briand en Ville Nouvelle et par le maâlem Saïd Bourhim Ben Abderhman, entrepreneur d'Ihchach) ; il suffisait de suivre cette route (agharass n'Tildi), passer devant la Cité Rocca, poursuivre le long du ravin et de l'oued sec : on arrivait ensuite à l'usine de marbre SOMARBRA, on passait devant la villa du marbrier qui habillait toutes les tombes juives et chrétiennes, l'immeuble où logeaient des professeurs du Lycée Youssef Ben Tachfine, puis devant la fameuse Maison de Tolérance "La perle du Sud" ("El Bourdil y Roumine"), puis devant l'immeuble "Couscous" où habitèrent quelques mois les frères Gautier photographes ; et la route de Tildi nous menait au 1er cimetière musulman qui abritait le mausolée du vénéré Sidi El Ghazi avant de découvrir le beau village d'Ihchach.

Le mausolée du vénéré Sidi El Ghazi Ou Hmad, protecteur du village, constituait l'entrée d'Ihchach (Imi Ihchach) à 3,5 km du pont de Tildi et à 600 mètres de l'immeuble Couscous.
En face du cimetière musulman était construit le petit quartier d'habitations de la Police et des agents de l'Hôpital Lyautey.

À l'entrée du village, sur le plat et sur la colline avaient été construites des zribat dont celle du policier Razzani. Son fils menait le troupeau de chèvres et de moutons avec parfois Lahsen enfant qui conduisait la chèvre noire au visage blanc qui donnait du lait à sa famille.
 

 

 
De là, on pouvait découvrir, lové dans un détour de la route le village d'Ihchach, bien chaulé, resplendissant sous la lumière, accroché à la colline cotée 263 m au dessus de la rive droite de l'oued Tildi couronnée par le douar Tildi.
Le village, ramassé sur la rive droite de l'oued, avait tendance à s'étendre sur la rive gauche et au-delà sur le vaste terrain plat domanial dit Sidi Ali où furent établis les cimetières juif et chrétien, le dispensaire, l'école, les terrains de foot.
Au-delà du dispensaire, des parcelles cultivées étaient alimentées en eau grâce aux sources de Sidi Ahmed Ou Mhend et d'Aîn Ouflla.