L'eau des fontaines était
très bonne à boire durant 6 mois de l'année
mais en été, l'eau devenait saumâtre et perturbait
le goût du thé à la menthe qui est l'une
des sources d'alimentation des autochtones.
Les Ait-Ihchach furent alors obligés d'aller chercher
l'eau de source soit à Aïn Izdar (source d'en
bas) près du mausolée Sidi Ahmed Ou M'hend
ou bien à Aïn Ouflla (source d'en haut) dont
l'accès ne passait pas par l'oued.
On préférait ce trajet, nous dit Lahsen
Roussafi : les femmes portaient le kamkom (gargoulette) sur
le dos relié au front par une corde, les filles portaient
le seau sur la tête, les garçons utilisaient un
ou deux seaux galvanisés.
Au retour, on avait une magnifique vue panoramique sur notre
village. Toutes les petites parcelles cultivées étaient
vertes à longueur de l'année. On avait tout le
temps de bavarder avec les filles le long de l'étroit
sentier qui passait à fleur du dépôt souterrain
de la Poudrière du Sud marocain.
Le chemin était toujours gai, les filles chantaient, les
femmes lançaient des youyous.
On ramenait à chaque fois de la menthe, de l'absinthe
(chiba), des tomates-cerises juste ce qu'il faut pour la journée,
jamais plus ! C'était une discipline que nous respections
ma sur et moi-même aux terrains du Quartier Industriel
actuel.
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