Hôtel Saada

 

 

 

 
L'hôtel Saada (Le Bonheur en arabe) fut construit en 1951-2 selon les plans des architectes Jacques Poirier, Georges Bordes, Abran et M. G Bassières, et inauguré en 1953, boulevard Lebrun (Boulevard Mohamed V).

 Architecte Bassières

 
 Le guide du Touring Office d'Agadir vantait cet hôtel qui se trouvait aux portes du Désert, à 6 heures de Paris : "Sur un plateau dominant largement la baie, l'hôtel Saada étale sa blancheur étoilée de claustras. On y accède par de larges voies bordées de pelouses toujours vertes qui forment le plus bel écrin qu'on puisse souhaiter. D'accueillants fauteuils protégés par des parasols parsèment les terrasses. Terrasses du hall et du bar ou du restaurant, toutes offrent au regard les splendeurs du sable et le bleu intense de la mer s'étendant à l'infini" (TOA, Agadir, Maroc, W. Cappe, 1953).

 
 
 

 Cet hôtel était destiné à une clientèle touristique aisée et à des personnalités européennes et américaines.

C'était l'hôtel à la mode, de catégorie grand tourisme, le plus luxueux de la ville qui offrait 70 chambres et 70 bains et douches, un bar américain, un restaurant panoramique et un garage pour 50 voitures, le seul à posséder un minigolf.

 

 
 

 
 
 
 

 Il était ouvert sur ses quatre façades en bordure du Front de mer près du stade et de la plage.
Les trois étages étaient identiques avec une terrasse tout autour des 4 façades comprenant chacun 16 chambres avec sanitaires et salles de bains, et de grandes terrasses individuelles protégées du soleil par les avancées des balcons et des claustras.
Les chambres d'angle pouvaient être aménagées en suites.

Les étages étaient construits autour d'une cour centrale facilitant une bonne ventilation naturelle des services tout en les protégeant du soleil.

 
 Au rez-de-chaussée se trouvaient le hall d'entrée, le salon et des salles de restaurants qui se prolongeaient vers l'extérieur par des terrasses construites au-dessus du garage de l'hôtel.

 
 

 

 
 
 

 
 Cet immeuble disposait d'une ossature en béton armé brut de décoffrage, d'un remplissage en parpaings de ciment badigeonnés. La terrasse avait une étanchéité asphaltée.
Lors du séisme, la structure en béton armé s'effondra complètement, les dalles s'empilèrent les unes sur les autres. Les jonctions poutres-colonnes ne résistèrent pas aux forces latérales dynamiques du tremblement de terre.
Ainsi, les articulations des éléments verticaux se rompirent entraînant la rupture de l'ensemble de la structure.


Le propriétaire de l'hôtel était M. Renaud qui habitait Paris, le directeur de l'hôtel était M. Vincent Laurens et son épouse Hélène née Morel qui venait d'accoucher d'une petite-fille.
La plupart des occupants de l'hôtel et du personnel présent périrent au cours du séisme ainsi que le directeur et son épouse et le fils du consul de France M. Jeudy.
Aimée Bastiani, attachée de direction, fut découverte miraculeusement saine et sauve plusieurs jours après avoir été ensevelie.
Il en fut de même du veilleur de nuit Mohamed Ifrani qui put se réfugier avec plusieurs touristes à la cave connaissant par cœur les locaux de l'hôtel. Dans cette cave, les réserves alimentaires leur permirent d'attendre les secours pendant plusieurs jours.
Le portier Bougrine ne travaillait pas cette nuit là, le portier Moulay Ali se trouvait au jardin et le chef de rang Ahmed Mahdoud avait quitté l'hôtel avant le séisme.