Il se montra favorable à l'ouverture d'Agadir au commerce
international et à l'implantation des colons dans le Souss.
En 1925, Agadir était encore en zone
d'insécurité et interdite aux civils. Entre la
route et la mer, l'autorité militaire avait permis à
quelques commerçants de résider à Agadir
avant son ouverture aux civils, et le Domaine de l'État
leur avait loué des parcelles (terrains qui ne lui appartenaient
pas dans un but d'utilité publique) à titre précaire
et renouvelable, avec engagement de ne construire qu'en matériaux
non durables (P. Zeys, p. 212).
Le pacha d'Agadir était Si Lahcen ou Brahim à compter
du 1er octobre 1923.
Le recensement de 1926 de la population de
la ville d'Agadir donne les chiffres suivants :
1.956 habitants dont :
- 1.523 " Indigènes ",
- 219 " Européens " dont 214 " Français
" (P. Zeys, p. 229).
L'année 1927 vit un passage destructeur
des sauterelles et une famine importante s'installa dans le Souss.
De grands chantiers (routes et ponts) furent organisés
où les participants marocains étaient payés
moitié en orge et moitié en monnaie mais, le Souss
perdit une partie de ses forces vives qui allèrent se
louer ailleurs : émigration saisonnière mais également
émigration en France.
Cette année-là, l'ouverture du port d'Agadir au
commerce fut de nouveau à l'ordre du jour.
Le résident Théodore Steeg, partisan de cette ouverture,
participa à l'inspection du chantier de la construction
du port (document photographique de Josette Courtois).
Pour combattre la famine qui décimait le pays, il autorisa,
à titre provisoire, le débarquement à Agadir
de certaines marchandises (orge, thé, sucre, riz, etc.).
Les commerçants patentés de Mogador furent également
autorisés à titre provisoire, à pratiquer
certaines opérations commerciales à Agadir (Revue
" Nord-Sud ", n° 10, 1933, p. 12).
À la mort du sultan Moulay Youssef
en novembre 1927, le choix du résident Steeg se porta
sur son plus jeune fils Sidi Mohamed ben Youssef (1909-1961)
qui fut proclamé le vendredi 18 novembre 1927 à
l'âge de 18 ans.
En mai 1927, le nouveau cadi à Agadir fut Ahmed ben Lhassen
El Ghezouani Marrakchi.
À Agadir, la Route Principale 25 fut
classée et reconnue avec une emprise de 30 mètres
de large par arrêté viziriel du 28 avril 1928 puis
du 3 avril 1931 en application du dahir du 16 avril 1914 (P.
Zeys, p. 176). Des palmiers furent plantés de part et
d'autre du Front de mer, de la sortie de Founti jusqu'au bâtiment
des TP.
En 1928 (2ème semaine de mai) le sultan
Sidi Mohamed Ben Youssef fit une tournée des ports du
Sud (Safi, Mazagan, Mogador et Agadir).
Il fut accueilli à Agadir par le résident
Steeg, par le général Huré alors commandant
la Région de Marrakech et par le lieutenant-colonel Marratuech,
commandant le Cercle d'Agadir.
Le sultan traversa Founti dans une automobile découverte,
accompagné du grand vizir El Mokri et d'El Mammeri. Il
fut chaleureusement reçu à Agadir, acclamé
par la foule qui se pressait à Founti et sur le front
de mer pour le voir passer en automobile (photo de Flandrin).
Son arrivée donna lieu à une réception "
grandiose " (1928/06/09 L'Illustration).
Sur le plan social, le résident Steeg
fit réglementer les conditions de travail des hommes,
des femmes et des enfants. Il créa des Sociétés
de "Prévoyance Indigène" et fit adjoindre
des contrôleurs aux caïds pour le recouvrement des
impôts.
Le Bureau de Recherches et de Participations
Minières fut créé sous son résidanat.