Monseigneur Souris (1886-1974)

 

 

 Monseigneur Marcel Souris fut un aumônier militaire - très décoré - le plus décoré semble-t-il de l'armée française.
Né en 1886 à Paris, il fut ordonné prêtre en 1909 et partit pour l'Extrême-Orient.
Il fut nommé chevalier de la Légion d'Honneur en 1915.
En juillet 1916, au cours de la campagne militaire de la Somme, dans les rangs d'une unité d'infanterie, il fut gravement blessé à la tête et dut être trépané plusieurs fois, disait-on. Après une immobilisation d'un an, ne pouvant reprendre sa place en première ligne, le capitaine Souris parcourut le continent américain, se retrouva à Constantinople et en Silésie avant d'être engagé comme aumônier militaire des troupes de la région de Marrakech et des Confins algéro-marocains en 1924.

Campant au pied de la Casbah d'Agadir, dans un baraquement qui servait de Chapelle au camp Haïda (Chapelle Ste-Croix), il fut longtemps le seul représentant du culte catholique dans le Sud marocain allant célébrer la messe jusqu'à Colomb-Béchar ou Tamanrasset dans le désert saharien.

 


Toujours prêt à rendre service et à partager les peines et les joies de ceux qui venaient le trouver, il acquit une grande renommée auprès des habitants du Souss, ne ménageant pas sa peine pour se rendre dans les endroits les plus reculés.


On l'appelait Monseigneur car il aurait été fait camérier du Pape, élevé à la fonction de dignitaire ecclésiastique attaché à la personne du Pape. De ce fait, il aurait été autorisé à porter la " Sedia gestatoria ", chaise à porteurs, trône mobile sur lequel était porté le Pape en des circonstances exceptionnelles.

De ses blessures, il lui était resté quelques séquelles et tout le monde se souvient qu'il parlait très vite et qu'il lui arrivait de dire " le bon vieux divan " au lieu " du bon Dieu vivant ". Mais nul ne s'en gaussait. Tous ceux qui l'ont approché l'ont apprécié.
Il vivait simplement, n'avait pas de servante pour s'occuper de lui mais des femmes charitables n'hésitaient pas à repriser sa soutane ou à lui recoudre un bouton.


Atteint par la limite d'âge en 1947, il poursuivit une activité bénévole à Agadir jusqu'en 1961, assistant dans leur malheur les habitants de toute confession de la ville martyre
(D'après des textes de J. Gandini, Michel Granger, Une brève histoire du monde des Souris, Jean Vandendries).

Il est décédé en avril 1974.