Lyautey (1854-1934)

1er résident sous le Protectorat français au Maroc (1912-1925)

 

 

 

Louis Hubert Gonzalve Lyautey (1854-1934), officier pendant les guerres coloniales, ministre de la guerre en 1917 lors de la 1ère Guerre mondiale et maréchal de France en 1921, fut le 1er résident général (de 1912 à 1925) sous le Protectorat français au Maroc.
Son action au Maroc fut déterminante en matière d'organisation sur le plan administratif, architectural, économique et social.
 

 
Lyautey se rendit à Agadir à plusieurs reprises :

Le 14 septembre 1912
Après l'échec du sultan bleu El Hiba à Sidi Bou Othman, Lyautey effectua une visite d'inspection en rade d'Agadir à bord du "Du Chayla". Les Français se disaient convaincus que la rade d'Agadir était remarquable, qu'un port pourrait se développer à cet endroit et peut-être même une ville.

Mais le sort d'Agadir, toujours interdite au commerce depuis le sultan Sidi Mohamed Ben Abdalah en 1776, fut remis à plus tard faute de moyens : pour Lyautey, la "pacification" de la zone Oum-er-Rbia-Mazagan-Marrakech et celle des Zaër était prioritaire (Lettre de Lyautey du 18 septembre 1912, rédigée à bord du "Du Chayla").

Dans une instruction du 6 octobre 1912, à l'intention du Commandant de Région, Lyautey précisait ses objectifs : "pacification et organisation des tribus" entre l'Oued Tensift, l'Atlas et la côte atlantique pour assurer la liberté de communication avec Mogador. La barrière de l'Atlas ne devait pas être dépassée. L'entière liberté de communication des ports de Mazagan (El Jadida), de Safi, Mogador vers l'intérieur devait être obtenue afin d'assurer l'ouverture au commerce et le développement économique de la région de Marrakech.

Le 21 février 1913
De Mogador, le résident Lyautey se rendit à Agadir, à bord du "Friant".
Dans une lettre rédigée le 22 février 1913 à bord, Lyautey qui craignait des incidents au Sud de Mogador, réaffirmait sa position: "Interdiction de toute intervention directe à Agadir qui doit rester un front passif, ne pouvant y consacrer les effectifs suffisants".

Mais en juin 1913, l'occupation d'Agadir et l'installation d'un poste militaire de défense de ce point éminemment stratégique furent décidées par Lyautey qui donna les instructions nécessaires (Instruction du 7 juin 1913).

De 1913 à 1925, Agadir fut déclarée "zone d'insécurité", interdite à la circulation des civils européens et aux transactions immobilières. Personne, en dehors des autochtones, des militaires, de quelques rares fonctionnaires ou de civils servant l'armée et agréés par la Résidence, ne pouvaient se rendre et séjourner à Agadir.

 Le 22 septembre 1916

Le résident Lyautey se rendit à nouveau à Agadir et visita l'appontement en construction (surnommée jetée portugaise) qui devait permettre de décharger le ravitaillement et le matériel lourd destinés aux travaux de la future grande jetée du port d'Agadir. Il fut reçu par le général de Lamothe, commandant la région de Marrakech, et par le capitaine Delhomme, chef du Service de Renseignements, commandant le poste d'Agadir.

 
 

 

Lyautey demanda aux services d'Henri Prost, architecte et urbaniste, directeur du "Service spécial d'architecture et des plans des villes" de 1914 à 1922 à Rabat, de prévoir les plans d'un port, d'une ville "Indigène" et d'une ville "Nouvelle" à Agadir.
Le résident général créa une procédure spéciale pour concilier les litiges immobiliers dans un arrêté du 25 avril 1919.

En octobre 1919 : les Bureaux d'Agadir et de Taroudant furent créés.
En 1920 fut créé le Cercle d'Agadir dont dépendaient les Bureaux d'Agadir et de Taroudant.

À partir de 1919, il fut à nouveau fortement question d'ouvrir Agadir au commerce et des commerçants de Mogador étaient prêts à s'investir.
Mais en 1921, alors que le résident Lyautey souhaitait cette fois ouvrir le port au commerce international, des oppositions l'obligèrent à renoncer au projet.
Lyautey démissionnera en 1925.
Après sa mort en France en 1934, le maréchal sera inhumé au Maroc comme il le souhaitait mais ses cendres seront rapatriées en 1961 aux Invalides avec la devise suivante gravée sur son tombeau :

"Être de ceux auxquels les hommes croient dans les yeux desquels des milliers d'yeux cherchent l'ordre à la voix desquels des routes s'ouvrent des pays se peuplent des villes surgissent ".