Sous son résidanat, fut levé
le 1er janvier 1930, l'interdit séculaire qui pesait sur
Agadir et sa région (Zeys, Agadir, " Conflits immobiliers
des Confins Sud-Marocains (1911-1932) ").
Lucien Saint annonça la décision
prise le 9 janvier 1930 par les autorités du Protectorat
et du Makhzen d'ouvrir le port d'Agadir au commerce international,
d'entreprendre la mise en valeur de la plaine du Souss et l'installation
des colons (Dahir du 1er février 1930). Jusque là,
le port n'était autorisé qu'à importer certaines
denrées : blé, orge, maïs, sucre, thé,
etc., nécessaires aux besoins de la population.
Agadir fut décrétée municipalité
en mars 1930.
Agadir comptait alors 1.665 habitants dont 140 français
(Didot Bottin, 1930).
Lucien Saint se rendit à plusieurs reprises à Agadir
pour suivre l'évolution de la ville et du port en construction.
Il s'y rendit en automobile le 8 et 9 mars
1930 après avoir visité Mogador où les commerçants
se montrèrent inquiets de l'ouverture prochaine du port
d'Agadir. Il était accompagné du général
Viladon, commandant supérieur des troupes du Maroc, des
directeurs de ses cabinets civils et militaires et de quelques
personnalités.
À Agadir, une réception magnifique l'attendait
après un défilé militaire auquel participaient
goumiers, tirailleurs sénégalais, légionnaires,
caïds et nombreux fantassins chleuhs. La réception
se poursuivit par des chants, des fantasias, une retraite aux
flambeaux et un feu d'artifice.
Lucien Saint étudia sur place les projets de la construction
du port et de la ville pendant que Mme Saint inaugurait ou visitait
les oeuvres de bienfaisance comme la "Goutte de Lait"
et dispensaires.
La route parcourant le Front de mer était
maintenant goudronnée jusqu'au pied de la future ville
européenne.
La construction de l'hôpital civil était presque
achevée.
Les canalisations d'eau existaient et les lotissements presque
prêts (5 avril 1930, L'Illustration, pp. 440-1).
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En mai 1932, Lucien Saint et son épouse
revinrent dans le Souss examiner sur place les conditions dans
lesquelles s'était réalisé le miracle foncier
après les travaux de la Commission Zeys mise en place
pour rétablir l'ordre dans les transactions immobilières
(Lettre du Maroc, Agadir.- Un voyage de Mme et M. Lucien Saint
dans le Sous, L'Africain, vendredi 10 juin 1932).
Le résident acheva la "soumission des tribus dissidentes"
entreprise par le Résident Lyautey et poursuivit la politique
de son prédécesseur, M.Steeg, en développant
l'équipement industriel et les réseaux de communication.