Taxis
Place du Commerce

 
 

 
 

 Dans les années 50, peu de particuliers possédaient une voiture. Et s'ils en avaient une, ils marchaient à pied pour se déplacer. Les gens marchaient à pied, circulaient en vélo et ensuite en mobylette. Les marchands de cycles et réparateurs étaient nombreux à Talborjt.

" La rue de la Kissaria était encombrée de vélos, très peu de voitures " se souvenait Annie Morvan Lemarié.

Ainsi, les Taxis occupaient une place de choix à Talborjt : la Place du Commerce.

Les taxis effectuaient des courses pour différents quartiers mais certains effectuaient des trajets fréquents vers Ihchach. Si le nombre de passagers n'était pas suffisant pour démarrer la course, certains n'hésitaient pas à héler les clients sur la place voire même à les tirer du taxi dans lequel ils étaient déjà installés.
Le poste de police était mis à contribution par les clients pour en quelque sorte " réserver " un taxi.

Les Taxis stationnaient sur la Place du Commerce, contraints par une sorte de sabot en ciment pour ne pas empiéter sur l'espace devant les magasins comme chez Mme Navillot.

 
 
 
 
 A Ihchach, il y avait des chauffeurs de taxis qui conduisaient des "grands taxis" : Jamaâ Tinbinal (une Chevrolet), Lahoucine Hajouj (une Buick), Mohamed Sbaî (une Chevrolet), Abdelaziz El Massi (une Plymouth), Hmad Attanane (une Chevrolet).

Ces chauffeurs se faisaient aider par Hadj Zakar qui habitait Talborjt et conduisait une Plymouth. Les chauffeurs étaient propriétaires de leur véhicule.
Ils démarraient leur course (El Korça) à Iggui Lbod (Ihchach) lorsque le véhicule était plein : deux clients à l'avant et quatre à l'arrière pour Talborjt. Dans les années 50, il en coutait 110 frs jusqu'au pont Tildi (Square Briand) et 160 frs jusqu'à Mme Navillot, Place des Taxis à Talborjt.

Les taxis se mettaient en ordre d'arrivée. Abdelaziz Massi était l'Amine qui réglait les conflits entre les chauffeurs et faisait appliquer le règlement. Il veillait à ce que d'autres chauffeurs ne fassent les courses d'Ihchach sans son approbation. L'Amine pouvait ainsi autoriser des taxis supplémentaires au cas où les taxis d'Ihchach auraient été indisponibles.
Quand les taxis attendaient à Iggui Lbod ou à Talborjt on entendait les chauffeurs crier : "Talborjt … Talborjt encore une place !".
Nous les gamins d'Ihchach, on se souvient du chauffeur Zandar de Talborjt, habituellement demandé par l'Amine, qui disait à chaque accident en particulier dans le virage de la descente du Robinson : " la foute imsemarne ! " (C'est la faute du matériel !) …
et jamais celle du chauffeur ! (Souvenirs de lahsen Roussafi)