Hadj Abdelaziz Ben Ahmed Lahrech
(1918 - 1994)


 

 

 
 
 

Hadj Abdelaziz ben Ahmed Lahrech fut un militant nationaliste dans les années 50. Il est né le 18 novembre 1918 à Salé. Marié à Hadja Kenza Hassar bent Boubker, ils eurent 6 enfants.

Il fréquenta "l'École des fils de notables" de Salé puis le Lycée Gouraud de Rabat. Son père Ahmed ben Hadj Mohamed Lahrech était connu pour son commerce florissant dans les Tissus importés de Manchester et son grand-père Hadj Mohamed détenait un Dahir de respect et de considération du Sultan Moulay El Hassan I du 10 avril 1884.

La maison familiale de Salé, de style Riad andalou fait partie du patrimoine historique du Maroc. Cette demeure abrita, le 28 août 1930, la centaine de signataires de la pétition contre le Dahir Berbère promulgué en mai 1930, parmi lesquels figuraient son père Ahmed Ben Hadj Mohamed Lahrech et le plus âgé de ses fils, Boubker Lahrech.

Jeune militant au Parti Démocratique pour l'Indépendance (PDI) et fonctionnaire de l'Administration des PTT, Abdelaziz Lahrech fit l'instigateur de grèves de postiers de Rabat soutenant le Manifeste de janvier 1944 ce qui lui valut sa révocation de de l'Administration par arrêté directorial du Protectorat et un emprisonnement de 3 mois.

En quittant la prison, il décida de s'installer à Agadir où il créa "La Boule de Neige" une Pâtisserie - Crémerie, Café et lieu de rencontre, Place du Pacha à Talborjt, reprenant ses activités politiques en devenant le principal leader du Parti Démocratique pour l'Indépendance dans le grand Sud.

 

 

Abdelaziz Lahrech fut à nouveau incarcéré en 1952 lors de la venue du Résident Général Guillaume à Agadir. Il participa activement à l'organisation de nombreuses manifestations politiques et Fêtes du Trône dès 1956 pour fêter le retour d'exil du Souverain Mohamed V.

À l'Indépendance, il put réintégrer l'administration des PTT. En 1958, Abdelaziz s'installa à Marrakech mais début 1960, il fut muté à Agadir qu'il devait rejoindre le 29 février 1960 avec toute sa famille. Le déménagement était prêt à être chargé dès le 28.
Mais la veille du séisme, Abdelaziz changea d'avis et décida de laisser sa famille à Marrakech, de partir seul en éclaireur en autocar afin de vérifier que la maison était prête à accueillir la famille.

En fin de journée, il descendit place du Pacha, là où se trouvait le Café-Pâtisserie "La Boule de Neige" qu'il possédait, envisageant de souper et de se rendre au Grand Hôtel tout proche. Mais il croisa ses amis qui l'invitèrent à souper avant une veillée aux cartes au Café maure de la Kasbah Agadir Oufella.

Ils étaient sept à jouer aux cartes comme prévu lorsque soudain avant minuit, ils entendirent un énorme grondement puis tout s'écroula sur leurs têtes. Quatre des sept compagnons moururent sous le coup. Les trois survivants se trouvaient sous les décombres dans le noir et commençaient à manquer d'air quand Abdelaziz sentit derrière sa nuque une petite entrée d'air. Il se mit à creuser à mains nues pendant plus d'une heure. Il réussit à s'extraire des gravats, suivi par Ghomri (directeur des Douanes) ; mais le troisième compagnon était trop gros pour suivre le même chemin ; les secours vinrent le délivrer le lendemain.
Dès le matin, Abdelaziz et son compagnon prêtèrent assistance aux blessés. Au bout du 2ème jour, Abdelaziz réussit à mobiliser le matériel du Central téléphonique d'Agadir ainsi qu'une équipe de collaborateurs et à rétablir les communications téléphoniques de la ville avec l'extérieur.

Par la suite, il participera à l a reconstruction de la ville d'Agadir où sont nés et vivent encore la majorité de ses enfants. Il fut Sous-Directeur régional des PTT des Provinces d'Agadir et de Tarfaya avant de prendre sa retraite en 1972.

Il repose en paix dans sa ville natale Salé où il s'est éteint à l'âge de 76 ans.