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Cette pharmacie avait
ceci de remarquable qu'il y régnait une panthère
et une très belle pharmacienne qui avait beaucoup de succès
pour sa beauté et sa gentillesse ;
de plus elle distribuait des buvards publicitaires très
recherchés par tous les enfants scolarisés.
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C'est ainsi que Philippe Balanger
raconte :
" Quand je pénétrais dans la pharmacie
avec une ordonnance du Dr Gauthier, je savais que j'allais vivre
des moments intenses. La beauté de la pharmacienne me
faisait détourner le regard mais, j'apercevais alors,
hypnotisé, une panthère qui tout en grognant passait
et repassait à l'arrière de l'officine. Puis c'était
à nouveau le trouble devant la pharmacienne qui me remettait
la prescription. Il me fallait alors toute l'animation de la
rue pour retrouver un peu de sérénité ...
Le pharmacien était souvent dans le jardin du directeur
de l'École musulmane de garçons M. Simon (beau-père
de Philippe le narrateur) car ce dernier lui avait offert la
possibilité d'installer un dispositif permettant à
son faucon de voler sans pouvoir s'échapper. Dans ce jardin
soigneusement entretenu par Lahoucine, sans cesse survolé
par les pigeons de M. Simon et où une gazelle et un sanglier
disposaient chacun de leur enclos, j'avais un peu l'impression
d'être au paradis.
M. Bonnaud, grand chasseur, voulait me faire partager sa passion
et c'est sous son il averti qu'armé d'une 22 long
rifle, j'essayais d'atteindre les cibles en carton disposées
dans le jardin.
Puis jugeant mon niveau suffisant, il m'amena à une chasse
au faucon et malgré la peine éprouvée pour
les petites proies innocentes, je n'ai pas oublié les
fantastiques piqués du rapace.
Je n'ai pas oublié non plus ce sympathique pharmacien,
son impressionnante panthère et la beauté de sa
femme " (Philippe Balanger, 20 septembre 2008, Forum
Agadir 1960).