Bousbir - Quartier réservé
Rue du Chaâba
 
 
 

 
Il y eut avant 1960 à Agadir plusieurs établissements que les gens à l'époque appelés BMC (Bordel militaire de Campagne), Douar réservé, Bousbirs, Bordels ou Bordils ou encore Maison de tolérance (annuaire téléphonique), établissements qui n'étaient pas sans rappeler qu'Agadir fut une ville militaire avec des tirailleurs, des légionnaires, des aviateurs, des marins, etc.
" Bousbir " désignait un " quartier dit réservé " où étaient logées des prostituées. Le mot provenait du nom de Prosper Ferrieu qui louaient des chambres aux prostituées de Casablanca et que les Marocains appelaient Tajjer Prousbir (Y. Knibiehler, Des Français au Maroc, p. 200, 1999).

 

Agadir en 1921 : au bord du ravin El Ghezwa avaient été installés les bâtiments des Subsistances militaires et à quelques centaines de mètres de là dans le ravin, se trouvait le " douar réservé " (expression consacrée pour dire BMC ou bordel militaire de campagne Elbordil), " vaste enceinte basse contenant une série de niches immondes où une cinquantaine de filles se livraient à la prostitution " (Jean Raymond, Dans le Sous mystérieux Agadir, p. 326).
Cet établissement fut démoli après 1934.

 

 

À la fin des années 30, l'établissement qui fut créé à Talborjt lors de la construction de la ville dite indigène occupait un espace réservé, à l'architecture cellulaire entre les rues du Châaba, Rasmouki et Gadiri.

C'était " Elbordil ", géré par des patronnes sous l'œil vigilants des Affaires Indigènes.
Les prostituées de cet établissement étaient des autochtones. En face de l'établissement se trouvait un Bureau d'Hygiène permanent contrôlant l'état sanitaire des prostituées.
Le Bousbir de Talborjt était constitué d'un certain nombre de structures identiques accolées formées de chambres autour d'une cour, et toutes ces structures alignées entouraient une cour centrale triangulaire avec quelques arbres.
L'entrée circulaire se trouvait rue Doukkali avec un bar. L'établissement se trouvait encadré par les rues Doukkali, Gadiri, Rasmouki et enfin pour la plus grande partie par la rue Chaâba.

 

À l'entrée de ce quartier se trouvait un bar.
Le minibus Renault qui emmenait des voyageurs à la Kasbah avait son départ sur la petite place qui se trouvait près du Bousbir entre la rue Gadiri et la rue du Chaâba.

Un troisième établissement qui avait pignon sur rue et figurait dans l'annuaire du téléphone à la rubrique Maison de Tolérance, portait le nom de " La Perle du Sud " sise " route d'Achech " (Yachech). Cet établissement fonctionnait au début des années 50. Il était réservé aux Européens. Pour les autochtones, il portait le nom d'"El bordil densara " (en ar.) ou " Elbordil iroumine " (en berb.). La patronne était Madame Paule secondée par sa nièce, une très jolie fille, et par Madame Yvonne.