La rue Paul Painlevé formait
la limite Est du Quartier Industriel dans les années
50-60, parallèle à l'oued Lahouar qui en
constituait la limite naturelle.
Elle portait le nom de Paul Painlevé
(1863/1933) mathématicien et homme politique français.
Vers la fin des années 50, la rue Painlevé prenait naissance au niveau
de la rue de Fès à distance de l'avenue
Jules Cambon. Elle était très longue, traversait
beaucoup de terrains vagues et longeait peu d'habitations. Elle
était juste carrossable vers l'orphelinat.
Depuis la rue de Fès :
- elle longeait sur sa droite le Quartier
scolaire et sur sa gauche le Bloc 6 bis de la Cité
Domaniale
Croisement de la rue de Meknès (plus ou moins prolongée par la rue de l'Orphelinat)
- elle longeait sur sa droite l'Orphelinat
et sur sa gauche une petite partie du Bloc 7 de la Cité
Domaniale après avoir rejoint la rue Pierre Curie
Croisement de la rue de Marrakech
- la rue Painlevé traversait
de vastes terrains non construits dont certains étaient
cultivés, et sur sa droite longeait la rive droite
de l'Oued Lahouar jusqu'à la Porte 1 du Souk El
Had.
Lahsen Roussafi
se souvient quand, avec sa mère et sa sur, ils venaient
s'approvisionner (avec l'autorisation des paysans Mesguina),
sur ces terrains de couleur chocolat, en tomates minuscules
rampantes, en slaouis (courges longues de couleur
vert-pâle), en maïs et oignons mais
aussi en gros escargots.
Il n'y avait pas de tikiout sur les terrains cultivés
mais il y en avait sur les rives du bord de l'oued.
Les paysans mettaient en scène des personnages avec un
turban et la maman de Lahsen recommandait aux enfants de les
saluer.
C'était ainsi jusqu'à la montagne.
L'eau n'était qu'à quelques mètres sous
terre. Lahsen se souvient des norias (naouras) avec des
ânes qui tournaient autour d'un puits, entraînant
une grande roue en bois où étaient accrochées
des boîtes rondes de conserve en métal qui puisaient
l'eau pour arroser ces terrains fertiles. Les ânes portaient
des illères pour restreindre leur champ visuel et
les empêcher d'aller ailleurs.
Il y avait encore en 1954-5 des paysans sur les terrains
du côté de la rue Painlevé et de l'Oued Lahouar.
(Souvenirs de Lahsen Roussafi)
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Après le séisme, la rue Paul Painlevé est devenue une
longue artère remontant tout l'ancien Quartier Industriel
depuis le boulevard Hassan II au-delà de l'ex
rue A2 (Cheikh Ma el Aïnine) et qui relie actuellement
le boulevard Hassan II à l'avenue Al Moun
(avenue qui conduisait sur le Front de mer à l'appontement
qu'avait fait construire Lyautey en 1917, aujourd'hui englouti
sous la Marina d'Agadir).
La rue Paul Painlevé prit le nom d'un poète
marocain Chaïr El Hamra mais porte actuellement le nom
d'Abderrahim Bouabid (1922/1992) avocat, grand homme d'État
marocain, résistant à l'occupation, ministre de
l'Économie Nationale sous le 1er gouvernement Bekkaï,
membre fondateur de l'UNFP et de l'actuelle USFP (Union Socialiste
des Forces Populaires) dont il fut le secrétaire général.
Abderrahim Bouabid se présenta aux élections
législatives d'Agadir en juin 1977.