Usine Lahlou
Septembre 2013

 

 

 

L'usine Lahlou se trouve située ex-rue Chaptal au-delà d'un vaste terrain vague qui la sépare de l'usine Fourmentin. De l'autre côté, c'est l'usine Bonnescat.


 Il semblerait que l'usine ait été gérée par trois frères dont Driss et Bensalem Lahlou aujourd'hui décédés. Elle produisait des conserves de poissons sous les marques déposées "Bahia", "Bouanania", "Panorama", "Tour Hassan".
Elle possédait une médina pour ses ouvrières.

 


Les frères Lahlou auraient racheté plusieurs usines après le séisme dont la COMAN.

L'usine Lahlou de la rue Chaptal a cessé son activité vers 2002. Elle est actuellement en mauvais état. La belle voûte tient encore.


Des petites gargotes fonctionnent dans la rue où se retrouvent les anciens de chez Lahlou et des ouvrières en tenue de travail et des ouvriers bottés des usines encore en fonctionnement dans la rue Ibn Noçaïr (Zaraba et Tassergal) qui viennent en coup de vent se ressourcer et "casser la croûte" en parlant avec des anciens.

 
Ce jour de septembre 2013, Lahsen Roussafi faisait des recherches sur le quartier industriel et discutait devant l'usine Lahlou avec un ancien ouvrier de l'usine reconverti en cafetier pour les ouvrières et ouvriers des deux usines encore en activité (Amieux-Maroc et Tassergal) de la rue Ibn Noçaïr quand une voiture s'arrêta cherchant la rue Youssef Ben Tachfine.

Une belle jeune femme prénommée Tougda en descendit pour demander des renseignements sur l'usine de poissons qu'on appelait Lahlou.

Elle souhaitait retrouver les lieux de son enfance et retrouver la chambre de sa grand-mère marocaine dans ce qui fut la médina ouvrière que les autochtones appelait "l'écurie". Dans ces petites chambres vivaient en effet quelques ouvrières corvéables à merci qui se devaient d'être toujours disponibles dès que le poisson arrivait.
La grand-mère de Tougda dut élever dans ces conditions deux garçons dont Mohamed, le père de Tougda.
Tougda retrouve avec émotion les lieux de son enfance, mais aussi Saïd son ami d'enfance qui est né dans cette usine et avec qui elle partage ses souvenirs.


 Ils se souviennent que l'usine Lahlou avait la réputation d'être hantée. La nuit quand l'usine était en arrêt, on entendait "marcher" les machines de la conserverie, on entendait les bruits et les chants des ouvrières comme si elles travaillaient.
Les autochtones décidèrent de construire un minuscule mausolée consacré à Sidi Messaoud qui devint le protecteur de ces lieux.

 
(Souvenirs de Lahsen Roussafi et de Tougda, septembre 2013).