L'usine Lahlou se trouve située
ex-rue Chaptal au-delà d'un vaste terrain vague qui la
sépare de l'usine Fourmentin. De l'autre côté,
c'est l'usine Bonnescat.
Il semblerait que l'usine ait
été gérée par trois frères
dont Driss et Bensalem Lahlou aujourd'hui décédés.
Elle produisait des conserves de poissons sous les marques déposées
"Bahia", "Bouanania", "Panorama",
"Tour Hassan".
Elle possédait une médina pour ses ouvrières.
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Les frères Lahlou auraient racheté
plusieurs usines après le séisme dont la COMAN.
L'usine Lahlou de la rue Chaptal a cessé son activité
vers 2002. Elle est actuellement en mauvais état. La belle
voûte tient encore.
Des petites gargotes fonctionnent dans la rue où se retrouvent
les anciens de chez Lahlou et des ouvrières en tenue de
travail et des ouvriers bottés des usines encore en fonctionnement
dans la rue Ibn Noçaïr (Zaraba et Tassergal) qui
viennent en coup de vent se ressourcer et "casser la croûte"
en parlant avec des anciens.
Ce jour de septembre 2013, Lahsen Roussafi
faisait des recherches sur le quartier industriel et discutait
devant l'usine Lahlou avec un ancien ouvrier de l'usine reconverti
en cafetier pour les ouvrières et ouvriers des deux usines
encore en activité (Amieux-Maroc et Tassergal) de la rue
Ibn Noçaïr quand une voiture s'arrêta cherchant
la rue Youssef Ben Tachfine.
Une belle jeune femme prénommée Tougda en
descendit pour demander des renseignements sur l'usine de poissons
qu'on appelait Lahlou.
Elle souhaitait retrouver les lieux de son
enfance et retrouver la chambre de sa grand-mère marocaine
dans ce qui fut la médina ouvrière que les autochtones
appelait "l'écurie". Dans ces petites chambres
vivaient en effet quelques ouvrières corvéables
à merci qui se devaient d'être toujours disponibles
dès que le poisson arrivait.
La grand-mère de Tougda dut élever dans ces conditions
deux garçons dont Mohamed, le père de Tougda.
Tougda retrouve avec émotion les lieux de son enfance,
mais aussi Saïd son ami d'enfance qui est né
dans cette usine et avec qui elle partage ses souvenirs.
Ils se souviennent que l'usine
Lahlou avait la réputation d'être hantée.
La nuit quand l'usine était en arrêt, on entendait
"marcher" les machines de la conserverie, on entendait
les bruits et les chants des ouvrières comme si elles
travaillaient.
Les autochtones décidèrent de construire un minuscule
mausolée consacré à Sidi Messaoud
qui devint le protecteur de ces lieux.
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(Souvenirs de Lahsen Roussafi et de
Tougda, septembre 2013).
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