L'Aconage
 

 

 

 



 

 

 

 

L'aconage est l'important service d'un port qui permet d'accomplir le chargement et le déchargement ainsi que le déplacement des marchandises à l'intérieur du port.
Il comprend les opérations permettant d'assurer la réception, le pointage et la reconnaissance à terre des marchandises embarquées ou débarquées, entreposées chez des stockeurs soit dans des hangars soit sur des terre-pleins ou bien directement acheminées chez le destinataire.
 

 Avant la construction du port, les opérations de chargement et déchargement des passagers et des marchandises avaient lieu sur rade ; le service de l'aconage disposait de barges ou acons (bateau plat ou allège en langue d'oïl), chalands ou remorqueurs pour amener les marchandises à terre et vice versa avec les difficultés inhérentes à ce type d'opérations.

 

 
AMPA - Aconage
 

En 1950, après la construction du port Daydé, un certain nombre de services du port furent confiés en affermage à une société anonyme ayant son siège social à Agadir : l'Auxiliaire Maritime du Port d'Agadir (AMPA).

 

 L'attribution de l'Aconage prit effet au 1er juillet 1952 pour une durée de 5 ans et 6 mois selon un cahier de charges précis.


Cette convention était renouvelable par tacite reconduction d'année en année sauf préavis d'une année de l'une ou l'autre des parties.


L'AMPA avait en charge l'exploitation du port de pêche et celle du port de commerce.

 


L'achat du gros matériel (grues, portiques), l'outillage des quais, la construction de magasins, les grosses réparations, étaient supportés par l'État.
Par contre, la location d'amarres et d'accessoires, d'engins de manutention, relevait de l'AMPA.

Il y avait 2 ponts bascules : l'un au port de pêche et l'autre à l'entrée du port.

 
 

 

 
 

L'AMPA disposait de grues, tracteurs, fourchettes, remorques, plateaux, etc., et ne pouvait sous-traiter aucune des opérations qui lui étaient confiées. Elle devait fournir le fonds de roulement nécessaire pour couvrir toutes les dépenses d'exploitation, payer les salaires du personnel et les dépenses courantes, assurer l'achat des matières consommables et du matériel nécessaires au fonctionnement de l'exploitation et à l'entretien des engins. Si l'exploitation était déficitaire le Gouvernement Chérifien devait combler chaque mois le déficit.

 

 
 Seule l'AMPA avait le monopole de l'aconage ; les entreprises de manutention devaient assurer la manutention de quai à cale ou de cale à quai.
Dans le prix de l'aconage était compris le grutage (intervention des grues de terre de l'AMPA) ainsi que les opérations sur quai qui consistaient à fixer les crochets des grues ou mâts de charge aux plateaux ou palanquées à l'export et de détacher les crochets à l'import.

À l'export, l'AMPA prenait en charge, contre reçu remis au Chargeur, la marchandise en magasin ou sur terre-plein et l'acheminait à "long du bord" du navire après dédouanement et agréage éventuel.
Le rôle de l'AMPA débutait quand le chargeur avait déposé la marchandise à l'endroit indiqué par elle et se terminait quand son personnel avait connecté les crochets des grues de terre ou des mâts de charge à la marchandise.
 
 
À l'import, l'AMPA prenait en charge la marchandise "à long" du navire transporteur, en l'entreposant en magasin ou sur terre-pleins pour la remettre au destinataire après dédouanement et contre remise de bon à délivrer émis par le consignataire.
Les grues de l'AMPA se positionnaient au-dessus des cales du navire indiquées par le stevedore (entreprise de chargement des navires dans un port) dont le personnel confectionnait les palanquées, plateaux et fardeaux les connectant aux crochets des grues de l'AMPA ou aux mâts de charge du navire.
L'opération se terminait par la remise de la marchandise sur son lieu d'entreposage aux réceptionnaires ayant acquitté les montants dus aux consignataires.
Pour sortir la marchandise du port, le réceptionnaire devait procéder au dédouanement.
 

 

 

Pour ce faire, l'AMPA disposait du matériel suivant dans les années 55 :


 

Dans les années 60, la manutention portuaire de la marchandise à décharger dans les cales ou à placer dans les cales des navires (de quai à cale), était confiée à un manutentionnaire privé ou stevedore (à Agadir souvent un consignataire) ; en réalité ils étaient peu nombreux : LCE (Les Cargos Africains) et Farid Sambrana/AMS/L. Barber Limited.

 
 
 Ces entreprises avaient chacune un chef de quai et un caporal chef.
Ces entreprises de manutention possédaient peu de matériel de manutention en dehors de quelques élingues en cordage ou en acier pour le déchargement de bois débité ou de fers longs.
Le manutentionnaire désigné par l'armateur, par le chargeur ou par le réceptionnaire, chargeait et arrimait la marchandise (en cas de vrac barottait) à l'export, désarrimait et déchargeait la marchandise à l'import, et facturait au donneur d'ordre ses prestations selon le tarif national des Manutentionnaires.
 L'entreprise embauchait sur place les dockers (journaliers) tenant compte du volume, de la nature de la marchandise et du nombre de cales (panneaux) concernées.
Elle composait les équipes ("mains") et sélectionnait un chef de panneau par "main" qui se tenait sur le pont et guidait les engins de manutention. Si les opérations s'effectuaient au moyen de gréement du navire (grues ou mâts de charge) des dockers expérimentés (connus par le Caporal-chef de l'entreprise) intervenaient comme grutiers ou treuillistes.
 
 
Le chef de quai, salarié de l'entreprise de Manutention, assurait la coordination entre le "bord" et l'aconier, et organisait et planifiait les opérations au mieux des intérêts de son mandant.

La main d'œuvre était abondante. Chaque quartier où habitaient des dockers suivait de très près les mouvements portuaires grâce à un "chouf" qui avertissait les intéressés (K. A. Jensen).
Les dockers effectuaient les opérations de chargement et de déchargement des cargaisons des navires : du dock aux cales et vice versa.
Les dockers étaient embauchés par vacation : 7h-12h ; 14h-18h ; 20h-6h.
Le centre d'embauche des Agents Maritimes et Manutentionnaires d'Agadir se trouvait dans un petit cabanon mobile près de l'entrée du Port de Commerce. C'était le "Caporal" ou "Caporal Chef" de l'employeur manutentionnaire qui sélectionnait les dockers selon le nombre souhaité en fonction de la nature de la marchandise, son tonnage, la configuration de la cale, les moyens de manutention (grues, mâts de charge, treuils).
 
 

 
 L'AMPA quant à elle, employait de nombreux "permanents" et des centaines de "volants" à la journée. Ils étaient conduits par des "caporaux" ou "capos", chefs et sous chefs de quai (1 caporal pour 8 à 10 manutentionnaires).
Le grutier et le treuilliste occupaient des postes de sécurité.

 

 
La mission du grutier consistait à conduire des outillages portuaires tels que portiques, grues, engins de chargement en continu, roues-pelles et chargeurs de barge. Ils étaient chargés de l'entretien et de la maintenance des engins (graissage, lavage des bandes et des circuits de déchargement ou le chargement des câbles de levage, etc.).
Les grutiers, les caristes et conducteurs d'engins faisaientpartie du personnel
 mensualisé. Ils étaient 5 au quai -9 et 5 au quai -6.
Pour les taches de chargement et déchargement des plateaux, remorques et autres, l'AMPA faisait appel à des journaliers dont l'embauche s'effectuait à l'intérieur du port.
Les horaires étaient les suivants : 7h-12h ; 14 h-18 h ; 20 h-6h.
Si le travail de chargement-déchargement n'était pas terminé, l'équipe permanente le finissait entre 20 h et 6h. Les personnels "volants" étaient rémunérés chaque jour en fonction du tonnage manipulé.
Le caissier était un Marocain qui s'appelait : Ou Maste M'Hend (Renseignements recueillis par Lahsen Roussafi).
 
 

Parmi les responsables de quai de l'AMPA :

 
 

François GARCIA, né en 1921 à Oran, habitait une villa des Travaux Publics, route de Mogador. Il était Chef de quai.
 

 
 

Antoine BALDI, né en 1921 en Italie, habitait la Cité du port d'Agadir au moment su séisme. Il était Sous-chef de quai.
 

 
 

Mario DEMAZ, né en 1918, habitait route de Tildi. Il était Sous-chef de quai.
 

 

Parmi les chefs de quai, il y eut : Jamaâ Akhabar et Moulay Brahim (après le séisme).
Le chef d'exploitation après le séisme fut M. Randazzo et le responsable du matériel (grues et tracteurs) M. Doriat.

Les bureaux de l'AMPA étaient situés après 1954-5 près du nouvel immeuble des Douanes (standard téléphonique, secrétariat, facturation, comptabilité, bureau du directeur et de l'administrateur, directeur administratif) entre les Douanes et le quai -6.

Le service technique, le garage et l'atelier se trouvaient à proximité du Port de pêche ; l'exploitation (M. Randazzo) dans un des magasins du quai -6 côté ouest ; les ateliers, les garages pour le matériel (M. Doriat), engins etc., vers le port de pêche (souvenirs de K. A. Jensen).
 

 

Album-photos Aconage - M.Jensen

  • 1-mise à quai des primeurs caisses et billots aux couleurs du transitaire
  • 2-agrumes en caisses florifiennes - Randazzo
  • 3-chargement d'agrumes en caisses floridiennes de 34 kg - copie
  • 4-chargement
  • 5-énorme masse de blé déversée sur les quais
  • 6-navire embarque des sacs farine de poisson OMACI Quai - 6 - copie
  • 7-semiremorques AMPA chargement de caroubes
  • 8-Navire de ligne Fred Olsen en chargement au quai - 6
  • 9-Dockers- 2 vacuvators équipés de moteurs diesel
  • bootstrap carousel
  • 11-Md Oulhot chef de quai LBL-Hermann Brandes second du Rabat- capitaine - chef d'agence LBL
responsive slider by WOWSlider.com v8.6