L'emblème de cette inscription n'est
pas sans évoquer la marque de Berthold Rembolt
(créateur de la première imprimerie en France au
début du XVIe s.) ou celles de monnaies de la Cie des
Indes hollandaises au XVIIIe.s.
Le chiffre 4 fut souvent employé par
les libraires-éditeurs mais également par les graveurs,
les peintres et sculpteurs qui ajoutaient leurs
initiales dans un cercle et le cur n'est pas réservé
au Saint Sépulcre.
1746
La date de 1746 inscrite en dessous
du cur sculpté a donné lieu à plusieurs
interrogations et réflexions :
(L. Bouvat, Une inscription bilingue d'Agadir,
Revue du Monde musulman, pp. 285-288, 1914).
L'inscription fut communiquée à
la Mission scientifique du Maroc avant 1914, par les soins du
général Franchet d'Esperey pour connaître
la signification de cette inscription et l'origine de la date
de 1746.
L'Agence diplomatique de Hollande au Maroc, le Pr Snouk-Hurgronje
(Université de Leyde), R. Fruin (directeur général
des Archives à la Haye), K. Heeringa (archiviste de la
Province de Zélande) et J. P. Moquette (numismate) sollicités,
apportèrent les précisions suivantes :
A cette époque, la Hollande dont les
relations avec le Maroc n'étaient pas bonnes, n'avait
plus aucun représentant. Le dernier en date, Matthijs
Francken (consul à Salé et pour la côte de
Barbarie) avait quitté son poste en 1715 et n'avait pas
été remplacé.
Il fallut attendre le 30 août 1753 pour que les relations
reprennent officiellement.
Entre temps, le consul de Gibraltar (S. Butler) fut chargé
des relations avec le Maroc. Son rôle se bornait à
réclamer la libération des esclaves hollandais
et à essayer de conclure la paix.
Un vice consulat à Agadir sera mentionné en janvier
1764 par une résolution des États-Généraux.
Son titulaire J-W Uhlmann démissionnera en 1769 et son
poste sera supprimé en octobre 1771.
La juridiction du vice-consulat de Mogador sera étendue
à Agadir et à Safi.
Dans ces conditions, la création d'un
comptoir hollandais en 1746 paraît peu probable.
L'hypothèse de G. Rohlfs, évoquant
l'uvre d'un captif hollandais ou renégat maçon
ou tailleur de pierres très apprécié au
Maroc, semble plausible (G. Rohlfs, p. 40-41 et nbp 20).
Nous savons qu'un tremblement de terre se
serait produit en 1731 dévastant la kasbah qui aurait
été reconstruite peu après. La date de
1746 figurant sur son fronton pourrait correspondre à
celle de sa reconstruction.