De 1948 à 1950, des études poussées prenant en considération
le port et son environnement, la vitesse des courants existants,
la direction et la vitesse des vents dominants, furent adressées
aux Laboratoires de Recherches et d'Études des Grands
Travaux maritimes à Maison Alfort pour des essais et avis
relativement à l'extension du port et à la création
d'un port de commerce à côté du port
de pêche existant.
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Une maquette fut construite au 1/100e
où figuraient : eau salée, sable très fin,
pierres cassées et graviers de grosseurs déterminées,
etc. Des installations spéciales provoquant des courants
et des vagues proportionnées furent créées
dans le but de vérifier le mouvement des sables à
l'entrée du port et déterminer la direction à
donner à la grande jetée ainsi que sa longueur
(Jean Quinat (Ingénieur TP), Mes souvenirs à
raconter à mes petits-enfants, non publié).
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Deux solutions s'offraient
pour l'agrandissement du port :
- celle de la Marine française
qui avait préalablement fait établir une reconnaissance
par le navire " Beautemps-Beaupré " et préconisait
la construction d'un port en eau profonde dans l'anse rocheuse
d'Aghezdis ; ce qui nécessitait la construction d'une
nouvelle jetée longue de 3 km qui aurait son enracinement
à la pointe d'Aghezdis, ceinturant un grand port ;
l'ensemble des travaux était évalué à
25 milliards ; l'urbaniste Michel Écochard optait
pour ce projet qui laissait la plage d'Agadir intacte sans troubler
le site urbain et permettait le développement d'un port
en eau profonde.
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- celle de l'Administration des Travaux
Publics du Maroc conduite par le directeur des Travaux Publics
du Maroc, M. Girard, qui préconisait la réalisation
d'un port de commerce par la prolongation de la jetée
actuelle et la construction de nouveaux môles et terre-pleins
dans la baie d'Agadir ; solution plus modeste que l'administration
des Travaux Publics estimée suffisante pour une dizaine
d'années à l'échelle de l'activité
du port actuel. Si un port de commerce devenait nécessaire,
il pourrait s'édifier entre la pointe rocheuse d'Aghezdis
et la jetée actuelle dans un second temps. L'idée
d'une extension plus importante à l'intérieur de
la baie d'Agadir semblait raisonnablement abandonnée.
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Les propositions présentées
par le Laboratoire Central d'Hydraulique de Maison Alfort
furent soumises à la commission du Port d'Agadir réunie
à la Kasbah le 10 octobre 1949 sous la présidence
de Francis Lacoste, Ministre plénipotentiaire, Délégué
à la Résidence Générale.
La seconde proposition moins coûteuse fut retenue.
Un concours fut lancé pour
l'adjudication des travaux ; l'entreprise hollandaise Zanen
Verstoep l'emporta.
Elle s'engageait à la fois à financer et à
réaliser les travaux en 3 ans (le financement de ceux-ci
devant lui être remboursé en 7 ans par l'administration
des Travaux Publics).
L'ensemble des travaux à réaliser représentait
plus d'un milliard et demi de francs.
La Zanen tenait à effectuer elle-même les dragages
(500 millions) mais deux entreprises françaises (Monod
et Truchetet-Tansini-Dodin) en accord avec la Zanen devaient
exécuter 3/10e du reste des travaux (Note 4 septembre
1950 de Rabat pour Paris - CADN).
La Société Marocaine Truchetet - Tansini et
A. Dodin exécutera 30 % des travaux de Génie
civil.
La société hollandaise fit venir de Hollande des
techniciens et les machines dont elle avait besoin. Le gros matériel
fut immédiatement expédié de Hollande.
Des dispositions furent prises pour le démarrage des grands
travaux en établissant un nud routier au croisement
de la route de la carrière et de la route principale.
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Le 13 novembre 1950,
un premier camion déversait son chargement de blocs à
l'enracinement de la future digue Sud-Est.
Pour réaliser ce nouveau port quatre
fois plus grand que le précédent, il fallait dans
un 1er temps :
- Terminer le grand Quai de rive destiné
à recevoir une partie des chalutiers ;
- Remblayer pour
permettre la construction d'un Épi transversal limitant
le nouveau bassin à créer ;
- Créer 30 ha de Terre-pleins
pour assurer des manipulations aisées et le stockage de
nombreuses marchandises (dont le terre-plein dit des " Pêcheurs
" le long de la côte au bas de Founti, long de 1.000
m. et large de 200 m).
Il fallait ensuite procéder à
:
- la construction d'une nouvelle Jetée
: Digue du Sud-Est, à l'extrémité
Est, transversale sur 1,530 m, s'avançant de quelque 400
m, vers la haute mer, faisant ensuite un coude et revenant en
direction de la pointe de la " grande jetée "
actuelle, en laissant une ouverture du port de 200 m et
constituant un port de 200 ha avec des quais (300 m à
- 4 m ; 400 m à - 6 m ; 600 m à - 9 pour
recevoir des grosses unités) ;
- la construction d'un Épi haut de
cale, prévu sur 220 m (qui
sera réalisé sur 200 m) ;
- la construction d'un Épi de liaison sur 70 m (qui sera réalisé sur 100
m);
- la construction de l'Épi Nord-Est sur 600 m (qui sera réalisé sur 620
m) ;
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- le prolongement de la Jetée principale
(Jetée Ouest) sur 150 m (qui
sera prolongée de 90 m) pour reporter les courants venant
du Nord plus au large ;
- l'établissement d'un Cavalier sur
830 m (qui sera établi sur
930 m), implanté parallèlement à la digue
SE ;
- la construction du Quai N-E, soit 200 m à la cote -6 (qui seront réalisés
300 m), et 300 m à la cote -5 (qui seront réalisés
200 m) et son raccordement à la cale de halage sur 100
m de longueur (71 m seront réalisés) ;
- la construction d'un Quai à - 9
m, sur 240 m, accolé à
la jetée principale ;
- la construction d'un Musoir (extrémité de la digue) de 25 m prolongeant
la digue S-E et délimitant la passe, large de 200 m,
supportant un feu d'entrée (Réalités
marocaines N°6, p. 80).
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Les délais furent respectés
malgré des travaux supplémentaires qui durent être
effectués : construction de 2 ducs d'Albe (piles
pour pétroliers), la stabilisation du talus sous-marin
de la grande jetée côté Est au moyen
d'un procédé spécial et la construction
de toutes les routes sur le terre-plein.
Un plan d'eau de près de 40 hectares
fut réalisé, destiné
en partie à la pêche avec une cale
de halage et en partie au commerce avec 2 quais ; les
dragages à 9 m devant permettre l'accostage de cargos
de type Liberty.
- Dragage du chenal d'accès au port
:
Préalablement à tous ces travaux, des dragages
importants furent réalisés pour permettre l'accès
au port des navires de gros tonnage, la fourniture de sable nécessaire
à l'exécution des ouvrages et le dégagement
du chenal d'accès (Réalités marocaines,
N°6, p. 82).
En effet, après l'interruption des premiers travaux sur
la jetée principale, les courants marins et la houle avaient
provoqué l'apparition d'un banc de sable arasé
à la cote -1 qui avait contourné l'extrémité
de la jetée et s'étendait sur 800 m de long
et 300 m de large.
L'exécution du dragage du chenal
fut réalisée grâce à l'emploi d'une
drague suceuse autoporteuse de haute-mer, active même
en cas de forte houle.
Cet engin d'une capacité de 640 m3
(1200 T), aspirait le sable, remplissait ses cales et se rendait
au large pour vider son chargement en actionnant ses clapets
(Réalités Marocaines, p. 82).
Cette drague avait un rendement quotidien
de 6 000 m3 environ.
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Pour l'approfondissement du
bassin et le remblaiement du terre-plein, l'entreprise Zanen
Verstoep disposait d'une drague suceuse-refouleuse d'une
très grande capacité, qui était accostée
à l'extérieur de la digue N-E.
Outre sa propre activité, cette suceuse vidait des chalands
remplis par une drague à godets et par une autre suceuse,
travaillant toutes deux dans le bassin.
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Un remorqueur de 300 CV assurait le va-et-vient des chalands entre les engins
qui les chargeaient et la suceuse refouleuse qu'ils alimentaient.
La suceuse-refouleuse refoulait le sable jusqu'à 1 200
m de distance par un pipeline de 50 cm de diamètre
avec un rendement de 8 000 m3 par jour (Réalités
Marocaines, p. 82).
Une 1ère drague à godets
de 0,5 m3 entra en action dans ce qui deviendra le grand bassin.
Une suceuse approfondissait les abords de la grande jetée
après avoir dragué l'ensemble de l'ancien port.
L'une et l'autre retirèrent de l'océan plus de
800 000 m3 de matériaux. Elles remplissaient des chalands
de 320 m3 que des remorqueurs amenaient à la grande suceuse-refouleuse.
Cette suceuse-refouleuse avait été amenée
de Hollande et comportait un ensemble technique puissant.
Dans la chambre des machines, 2 Diesels de 600 et 400 CV actionnaient
les pompes centrifuges qui en 15 minutes vidaient intégralement
chacun des chalands chargés à ras-bord.
La masse de sable et de cailloux qu'ils contenaient ne pouvait
être absorbée telle quelle. Des treuils déplaçaient
le chaland le long du flanc de la drague, 2 puissants jets d'eau
liquéfiaient cette matière qu'aspirait un tuyau
de 0,5 m de diamètre.
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La tuyauterie se prolongeait sur
plus de 500 m. pour aboutir à l'intérieur du quadrilatère
déjà construit et rejetait à son extrémité
une gerbe noirâtre haute de plusieurs mètres ; le
sable et les pierres se déposaient aussitôt, comblant
tout l'espace tandis que l'eau s'écoulait par le côté
resté ouvert à cet effet. Pour assurer un colmatage
parfait, d'autres camions déversaient en même temps
sur la face interne des enrochements réalisés,
des tonnes de terre végétale.
Pour ces travaux, il fallut draguer 2 200 000 m3 de sable, déverser
dans la mer 1 300 000 tonnes d'enrochements, couler 70 000 m3
de béton.
Derrière les quais, 15 millions de m3 de sable furent
déversés par une énorme suceuse prenant
le sable au large et l'amenant par des tuyaux de 60 cm.
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En dehors de cette énorme quantité
de sable, l'exécution des travaux nécessitèrent
la mise en uvre de :
- 400 000 T de gros enrochements,
- 200 000 T d'enrochements moyens,
- 200 000 T de grosses pierres,
- 140 000 m3 de béton,
- 40 000 T de ciment (Jean Quinat, mémoire).
Le personnel était composé de
140 Marocains et 60 Européens dont les 2/3 étaient
des techniciens venus de Hollande et des spécialistes
en dragage (Réalités marocaines, p. 85).
Extrait du film projeté lors de
l'exposition Images d'Agadir et du sud Marocain
à Nantes du 2 au 14 juin 2015 - Exposition du CRHIA
- Le Terre-plein Nord-Ouest gagné
sur la mer
Les travaux de remblaiement de cet ouvrage
furent réalisés le long des remparts de Founti.
Une digue fut établie sur toute la longueur du
terre-plein à construire et derrière la digue,
des quantités considérables de sable de dragage
furent refoulées hydrauliquement par la suceuse-refouleuse.
Cette digue fut réalisée en
petits matériaux pierreux tout-venant provenant des carrières
locales.
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Du côté du port,
la digue était flanquée d'un parement de 2 m. de
large en gros enrochements alors que du côté du
terre-plein, elle était chemisée par un talus d'argile
propre à la rendre étanche au sable.
Le terre-plein, entièrement gagné sur la mer, s'étendait
sur une longueur de 1,1 km, sur une largeur de 200 m., remblayé
sur certaines parties du fond de sable à la cote 5 jusqu'à
la cote moyenne +5,50, soit sur une épaisseur de 10,50
m.
Il fallut plus de 2 500 000 m3 de sable pour exécuter
cet ouvrage grâce à la suceuse refouleuse tant par
les apports énormes de sable qu'elle fournissait que par
le fait d'effectuer un remblaiement hydraulique (sable + eau
de mer) pour éviter le tassement ultérieur du terre-plein
(Réalités Marocaines, p. 83).
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Le premier des quais à - 9
m, long de 240 m, mis en chantier
le long de la grande jetée devait entrer en service
au cours de l'année suivante.
Les Travaux Publics avaient prévu qu'une
partie du port serait entièrement consacrée à
la pêche, le port de commerce devant être créé
à l'est de la jetée principale. La construction
d'un premier élément du port de commerce sous la
forme d'un terre-plein à minerai fut rapidement
mis à exécution.
La pêche continuait pendant les travaux.
Le port fut entièrement dragué et doté de
nouvelles grues et d'un nouveau remorqueur.
Des bascules de 20 T furent installées pour la
pesée des matériaux nécessitant la mise
en place d'équipes de surveillance à l'entrée
des carrières et du port.
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Une grande cale de halage adossée à un secteur remblayé
était prévue à une extrémité
de l'épi qui formait le fond destiné à recevoir
des bateaux en réparation ;
Les différents remblais devaient supporter les
entrepôts et magasins, les chantiers navals ainsi qu'une
route pour décongestionner la traversée de
Founti.
Partant de l'extrémité sud de
la future cale de halage et rejoignant le prolongement de la
jetée principale actuelle, la jetée transversale
(Sud-Est) devait fermer le nouveau bassin. L'équipement
portuaire fut réalisé parallèlement aux
travaux d'aménagement du port.
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La suceuse qui opérait dans le
bassin en alimentant les chalands, effectuait des dragages au
niveau de l'emplacement des futurs murs des quais. Une plate-forme
de blocs naturels ancrés dans le sable fut aménagée
et nivelée par des scaphandriers.
Sur cette plate-forme, des blocs artificiels de 35 et 42 T
furent empilés à l'aide d'un ponton-mâture
de 50 T et mis en place par des scaphandriers. Ensuite ces
blocs furent surmontés d'un couronnement en béton
coulé sur place, arasé à +4,50 pour
les quais à - 6 et - 5, et à + 6,15
pour le quai à - 9.
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Les quais terminés furent complétés
par leurs accessoires : bollards (bittes d'amarrage),
échelles, organeaux (boucles de quais), escaliers,
défenses de quai.
Le coffrage des superstructures était en bois. Long de
12 m, il fut mis en place au moyen d'une grue de 8 T. Le béton
dosé à 250 kg de ciment au m3 fut fabriqué
à la station de bétonnage du chantier des blocs
et ensuite coulé à l'intérieur. Ce procédé
permettait un avancement rapide des ouvrages (Réalités
Marocaines, p.84).
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- La Digue Sud-Est (Digue-talus)
Cette digue fut constituée uniquement
par des enrochements naturels de 1 kg à 8 T (constituée
d'un noyau central composé de petits enrochements naturels
de 1 à 100 kg retenus côté large par un talus
de 2 m de large en enrochements de 100 kg à 1 T). Le talus
était lui-même protégé par des blocs
naturels de 1 à 8 T. Ces blocs furent posés un
à un au moyen d'une grue "Menck" diésel
équipée d'une pince spéciale dont le modèle
fut modifié à plusieurs reprises en fonction des
besoins.
Une fois la digue construite, il fut procédé à
l'aménagement du terre-plein qui la flanquait et
sur lequel devaient être aménagés dans un
stade ultérieur :
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- le quai réservé à l'embarquement
des minerais,
- des hangars,
- des silos.
Le Terre-plein Sud-Est fut construit suivant le même principe que
le Terre-plein Nord-Ouest. Le talus de la digue fut chemisé
par un talus de terre. Le fond du bassin fut dragué jusqu'à
-11 et sur la plate forme réglée à partir
de cette cote, fut dressé le quai, arasé à
la cote +16, couronnement compris.
Derrière ce quai, des moellons d'épaulement furent
déversés pour constituer un talus. Du sable de
dragage combla les interstices existant entre le quai et son
talus, le cavalier et la digue.
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- Construction du Musoir (extrémité
de la digue S-E)
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Fondé à la cote -13, il
atteignit la cote +7,25 ce qui donnait une hauteur totale de
20 m de béton.
Pour sa construction, la suceuse autoporteuse
dragua d'abord le sable jusqu'à la cote -15.
Ensuite, une plateforme en moellons de 2m de haut fut aménagée.
Sur cette plateforme, 2 murs furent édifiés distants
de 1,50 m et constitués par l'empilage de blocs artificiels
de 35 T déposés au moyen d'un ponton-mâture.
Du béton dosé à 350 kg de ciment par m3
fut coulé entre ces 2 murs. Le musoir devait recevoir
un feu d'entrée (Réalités Marocaines, p.
86).
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L'élaboration des blocs dits
"blocs à la mer" de 40 T chacun, fut confiée
à la Société Marocaine Truchetet, Tansini
et A. Dodin.
Le chantier de concassage des blocs, de cette
société, adjudicataire du marché, était
situé à l'enracinement de la jetée principale.
Il comprenait une double installation de concassage et de bétonnage
d'un débit de 20 m3/h.
Le béton était mis en place à l'intérieur
des coffrages à l'aide de 2 grues "Pibal" électriques,
et vibré par vibrations pneumatiques.
Les blocs gerbés sur le parc furent transportés
à portée des engins de mise en place à l'aide
de lorrys de 50 T tractés par locotracteurs "Orestein
& Koppel".
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Le cubage total de béton mis en uvre fut de 70 000
m3.
Il nécessita l'emploi de 18 000 T de ciment, 151 T de
ronds à béton, 54 000 m3 de béton furent
employés pour la fabrication de blocs de 40 à 45
T pour les murs de quai, 16 000 m3 de béton pour les blocs
de 40 T jetés pêle-mêle en protection de la
grande jetée (Réalités Marocaines, p. 87).
- Jetée principale ou Jetée
Ouest
Avant le port de 1953, la jetée
principale avait été prolongée par l'entreprise
Daydé.
Elle devait être prolongée par l'entreprise Zanen
Verstoep sur une longueur de 150 m ; le prolongement fut
constitué par un noyau sous-marin en enrochements naturels
à la cote -10 sur lequel fut réalisée une
plate-forme en blocs artificiels supportant le radier. Pour protéger
l'ouvrage de la houle d'ouest, un mur de garde fut construit
sur le radier, à l'aide de blocs de béton de 40
T, qui furent également employés pour constituer
le parement de protection de la jetée côté
mer.
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La construction des 2 piles d'accostages
pour pétroliers ("Ducs d'Albe") devant la
partie de la jetée déjà existante, fondés
à la cote - 9 dans l'alignement du quai de jetée
à - 6 existant, nécessita un approfondissement
du bassin pour l'accostage des gros pétroliers (en raison
du banc de sable) ; l'opération s'avéra délicate
: des dragages effectués trop près de la jetée
risquaient de provoquer un affaissement de l'ouvrage, le fond
de sable des fondations pouvant être aspiré par
la suceuse. Pour parer à ce risque, M. Boomstra,
directeur de La Zanen, adapta la méthode connue
sous le nom de "puits filtrants" (Réalités
Marocaines, p. 88).
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La limite de la zone de dragage à -
10 fut déterminée par l'alignement prolongé
du quai à - 6 déjà existant.
La stabilisation des talus pendant les dragages fut réalisée
par des pompages effectués dans les fameux puits filtrants
forés derrière le talus. Ensuite, le talus fut
maintenu par une couche de plusieurs mètres d'enrochements
; les puits filtrants devenus inutiles furent retirés.
À la suite de ces travaux, le plan
d'eau qui était de 5 ha passa à 30 ha, le terre
plein passa à 33 ha (non compris
les 5 ha du terre-plein complétant le port de pêche).
Le vent fréquent à Agadir avait soulevé
le sable des terre-pleins en petites dunes qui avaient recouvert
les quais. Pour y remédier, une couche de 30 cm de terre
fut répandue sur le sable et tassée (90 000 m3
de terre furent nécessaires pour cette opération).
La réalisation de tous ces ouvrages
absorbèrent :
- 2 300 000 T de matériaux extraits
des carrières
- 2 850 000 m3 de sable.
Les travaux furent terminés en septembre
1953.
Agadir disposait d'un port, commandé par une passe de
200 m. de large et de 9 m de tirant d'eau, comprenant 2 bassins
protégés par une jetée de 940 m :
- À l'Est
: un grand bassin d'une superficie de 40 ha, desservi
par environ 10 ha de terre-pleins, aménagé pour
recevoir des navires d'un tirant d'eau inférieur à
9 m ;
- Au Nord, un
petit bassin d'une superficie de 5 ha (petit port réalisé
en 1948-50), aménagé en port de pêche avec
halle aux poissons, frigorifique, cale de halage et terre-pleins
pour bateaux de pêche de moins de 100 tonneaux, pompes
à poissons et installations diverses.
L'ensemble des travaux représentait
plus d'un milliard et demi de francs (Réalités
Marocaines, 1951, p. 85).
Le nouveau port d'Agadir
fut inauguré le 23 novembre 1953 par le Résident
général Guillaume accompagné du Général
Massiet du Biest (commandant de Région), de M.
Hutin, de M. Wynaendts (consul général
de Hollande) de M. Girard, Directeur général
des Travaux Publics au Maroc.
Inauguration du nouveau port d'Agadir
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