Construction du Port d'Agadir
La Zanen Verstoep 1950-1953

 

 
De 1948 à 1950, des études poussées prenant en considération le port et son environnement, la vitesse des courants existants, la direction et la vitesse des vents dominants, furent adressées aux Laboratoires de Recherches et d'Études des Grands Travaux maritimes à Maison Alfort pour des essais et avis relativement à l'extension du port et à la création d'un port de commerce à côté du port de pêche existant.
 

 
Une maquette fut construite au 1/100e où figuraient : eau salée, sable très fin, pierres cassées et graviers de grosseurs déterminées, etc. Des installations spéciales provoquant des courants et des vagues proportionnées furent créées dans le but de vérifier le mouvement des sables à l'entrée du port et déterminer la direction à donner à la grande jetée ainsi que sa longueur (Jean Quinat (Ingénieur TP), Mes souvenirs à raconter à mes petits-enfants, non publié).
 

Deux solutions s'offraient pour l'agrandissement du port :

  •  celle de la Marine française qui avait préalablement fait établir une reconnaissance par le navire " Beautemps-Beaupré " et préconisait la construction d'un port en eau profonde dans l'anse rocheuse d'Aghezdis ; ce qui nécessitait la construction d'une nouvelle jetée longue de 3 km qui aurait son enracinement à la pointe d'Aghezdis, ceinturant un grand port ; l'ensemble des travaux était évalué à 25 milliards ; l'urbaniste Michel Écochard optait pour ce projet qui laissait la plage d'Agadir intacte sans troubler le site urbain et permettait le développement d'un port en eau profonde.

 
 
 
 

 
 

  •  celle de l'Administration des Travaux Publics du Maroc conduite par le directeur des Travaux Publics du Maroc, M. Girard, qui préconisait la réalisation d'un port de commerce par la prolongation de la jetée actuelle et la construction de nouveaux môles et terre-pleins dans la baie d'Agadir ; solution plus modeste que l'administration des Travaux Publics estimée suffisante pour une dizaine d'années à l'échelle de l'activité du port actuel. Si un port de commerce devenait nécessaire, il pourrait s'édifier entre la pointe rocheuse d'Aghezdis et la jetée actuelle dans un second temps. L'idée d'une extension plus importante à l'intérieur de la baie d'Agadir semblait raisonnablement abandonnée.

 
 

Les propositions présentées par le Laboratoire Central d'Hydraulique de Maison Alfort furent soumises à la commission du Port d'Agadir réunie à la Kasbah le 10 octobre 1949 sous la présidence de Francis Lacoste, Ministre plénipotentiaire, Délégué à la Résidence Générale.
La seconde proposition moins coûteuse fut retenue.

Un concours fut lancé pour l'adjudication des travaux ; l'entreprise hollandaise Zanen Verstoep l'emporta.
Elle s'engageait à la fois à financer et à réaliser les travaux en 3 ans (le financement de ceux-ci devant lui être remboursé en 7 ans par l'administration des Travaux Publics).
L'ensemble des travaux à réaliser représentait plus d'un milliard et demi de francs.
La Zanen tenait à effectuer elle-même les dragages (500 millions) mais deux entreprises françaises (Monod et Truchetet-Tansini-Dodin) en accord avec la Zanen devaient exécuter 3/10e du reste des travaux (Note 4 septembre 1950 de Rabat pour Paris - CADN).
La Société Marocaine Truchetet - Tansini et A. Dodin exécutera 30 % des travaux de Génie civil.
La société hollandaise fit venir de Hollande des techniciens et les machines dont elle avait besoin. Le gros matériel fut immédiatement expédié de Hollande.
Des dispositions furent prises pour le démarrage des grands travaux en établissant un nœud routier au croisement de la route de la carrière et de la route principale.

 

Le 13 novembre 1950, un premier camion déversait son chargement de blocs à l'enracinement de la future digue Sud-Est.

Pour réaliser ce nouveau port quatre fois plus grand que le précédent, il fallait dans un 1er temps :

  • Terminer le grand Quai de rive destiné à recevoir une partie des chalutiers ;
  • Remblayer pour permettre la construction d'un Épi transversal limitant le nouveau bassin à créer ;
  • Créer 30 ha de Terre-pleins pour assurer des manipulations aisées et le stockage de nombreuses marchandises (dont le terre-plein dit des " Pêcheurs " le long de la côte au bas de Founti, long de 1.000 m. et large de 200 m).

Il fallait ensuite procéder à :

 

  • la construction d'une nouvelle Jetée : Digue du Sud-Est, à l'extrémité Est, transversale sur 1,530 m, s'avançant de quelque 400 m, vers la haute mer, faisant ensuite un coude et revenant en direction de la pointe de la " grande jetée " actuelle, en laissant une ouverture du port de 200 m et constituant un port de 200 ha avec des quais (300 m à - 4 m ; 400 m à - 6 m ; 600 m à - 9 pour recevoir des grosses unités) ;
  • la construction d'un Épi haut de cale, prévu sur 220 m (qui sera réalisé sur 200 m) ;
  • la construction d'un Épi de liaison sur 70 m (qui sera réalisé sur 100 m);
  • la construction de l'Épi Nord-Est sur 600 m (qui sera réalisé sur 620 m) ;
     

 

  • le prolongement de la Jetée principale (Jetée Ouest) sur 150 m (qui sera prolongée de 90 m) pour reporter les courants venant du Nord plus au large ;
  • l'établissement d'un Cavalier sur 830 m (qui sera établi sur 930 m), implanté parallèlement à la digue SE ;
  • la construction du Quai N-E, soit 200 m à la cote -6 (qui seront réalisés 300 m), et 300 m à la cote -5 (qui seront réalisés 200 m) et son raccordement à la cale de halage sur 100 m de longueur (71 m seront réalisés) ;
  • la construction d'un Quai à - 9 m, sur 240 m, accolé à la jetée principale ;
  • la construction d'un Musoir (extrémité de la digue) de 25 m prolongeant la digue S-E et délimitant la passe, large de 200 m, supportant un feu d'entrée (Réalités marocaines N°6, p. 80).
     

Les délais furent respectés malgré des travaux supplémentaires qui durent être effectués : construction de 2 ducs d'Albe (piles pour pétroliers), la stabilisation du talus sous-marin de la grande jetée côté Est au moyen d'un procédé spécial et la construction de toutes les routes sur le terre-plein.



Un plan d'eau de près de 40 hectares fut réalisé, destiné en partie à la pêche avec une cale de halage et en partie au commerce avec 2 quais ; les dragages à 9 m devant permettre l'accostage de cargos de type Liberty.

 

 

Dragages

  • Dragage du chenal d'accès au port :
    Préalablement à tous ces travaux, des dragages importants furent réalisés pour permettre l'accès au port des navires de gros tonnage, la fourniture de sable nécessaire à l'exécution des ouvrages et le dégagement du chenal d'accès (Réalités marocaines, N°6, p. 82).
    En effet, après l'interruption des premiers travaux sur la jetée principale, les courants marins et la houle avaient provoqué l'apparition d'un banc de sable arasé à la cote -1 qui avait contourné l'extrémité de la jetée et s'étendait sur 800 m de long et 300 m de large.



 L'exécution du dragage du chenal fut réalisée grâce à l'emploi d'une drague suceuse autoporteuse de haute-mer, active même en cas de forte houle.

Cet engin d'une capacité de 640 m3 (1200 T), aspirait le sable, remplissait ses cales et se rendait au large pour vider son chargement en actionnant ses clapets (Réalités Marocaines, p. 82).

Cette drague avait un rendement quotidien de 6 000 m3 environ.

 

 

 Pour l'approfondissement du bassin et le remblaiement du terre-plein, l'entreprise Zanen Verstoep disposait d'une drague suceuse-refouleuse d'une très grande capacité, qui était accostée à l'extérieur de la digue N-E.

Outre sa propre activité, cette suceuse vidait des chalands remplis par une drague à godets et par une autre suceuse, travaillant toutes deux dans le bassin.

Un remorqueur de 300 CV assurait le va-et-vient des chalands entre les engins qui les chargeaient et la suceuse refouleuse qu'ils alimentaient. La suceuse-refouleuse refoulait le sable jusqu'à 1 200 m de distance par un pipeline de 50 cm de diamètre avec un rendement de 8 000 m3 par jour (Réalités Marocaines, p. 82).

 
Une 1ère drague à godets de 0,5 m3 entra en action dans ce qui deviendra le grand bassin.
Une suceuse approfondissait les abords de la grande jetée après avoir dragué l'ensemble de l'ancien port.
L'une et l'autre retirèrent de l'océan plus de 800 000 m3 de matériaux. Elles remplissaient des chalands de 320 m3 que des remorqueurs amenaient à la grande suceuse-refouleuse. Cette suceuse-refouleuse avait été amenée de Hollande et comportait un ensemble technique puissant.
Dans la chambre des machines, 2 Diesels de 600 et 400 CV actionnaient les pompes centrifuges qui en 15 minutes vidaient intégralement chacun des chalands chargés à ras-bord.
La masse de sable et de cailloux qu'ils contenaient ne pouvait être absorbée telle quelle. Des treuils déplaçaient le chaland le long du flanc de la drague, 2 puissants jets d'eau liquéfiaient cette matière qu'aspirait un tuyau de 0,5 m de diamètre.
 
La tuyauterie se prolongeait sur plus de 500 m. pour aboutir à l'intérieur du quadrilatère déjà construit et rejetait à son extrémité une gerbe noirâtre haute de plusieurs mètres ; le sable et les pierres se déposaient aussitôt, comblant tout l'espace tandis que l'eau s'écoulait par le côté resté ouvert à cet effet. Pour assurer un colmatage parfait, d'autres camions déversaient en même temps sur la face interne des enrochements réalisés, des tonnes de terre végétale.
Pour ces travaux, il fallut draguer 2 200 000 m3 de sable, déverser dans la mer 1 300 000 tonnes d'enrochements, couler 70 000 m3 de béton.
Derrière les quais, 15 millions de m3 de sable furent déversés par une énorme suceuse prenant le sable au large et l'amenant par des tuyaux de 60 cm.
 

En dehors de cette énorme quantité de sable, l'exécution des travaux nécessitèrent la mise en œuvre de :
- 400 000 T de gros enrochements,
- 200 000 T d'enrochements moyens,
- 200 000 T de grosses pierres,
- 140 000 m3 de béton,
- 40 000 T de ciment (Jean Quinat, mémoire).

Le personnel était composé de 140 Marocains et 60 Européens dont les 2/3 étaient des techniciens venus de Hollande et des spécialistes en dragage (Réalités marocaines, p. 85).

 

 
Extrait du film projeté lors de l'exposition Images d'Agadir et du sud Marocain
à Nantes du 2 au 14 juin 2015 - Exposition du CRHIA

 
 

 

 

 

  • Le Terre-plein Nord-Ouest gagné sur la mer

Les travaux de remblaiement de cet ouvrage furent réalisés le long des remparts de Founti. Une digue fut établie sur toute la longueur du terre-plein à construire et derrière la digue, des quantités considérables de sable de dragage furent refoulées hydrauliquement par la suceuse-refouleuse.

 

 

Cette digue fut réalisée en petits matériaux pierreux tout-venant provenant des carrières locales.

 Du côté du port, la digue était flanquée d'un parement de 2 m. de large en gros enrochements alors que du côté du terre-plein, elle était chemisée par un talus d'argile propre à la rendre étanche au sable.

Le terre-plein, entièrement gagné sur la mer, s'étendait sur une longueur de 1,1 km, sur une largeur de 200 m., remblayé sur certaines parties du fond de sable à la cote 5 jusqu'à la cote moyenne +5,50, soit sur une épaisseur de 10,50 m.

Il fallut plus de 2 500 000 m3 de sable pour exécuter cet ouvrage grâce à la suceuse refouleuse tant par les apports énormes de sable qu'elle fournissait que par le fait d'effectuer un remblaiement hydraulique (sable + eau de mer) pour éviter le tassement ultérieur du terre-plein
(Réalités Marocaines, p. 83).

 

 

 

 
Le premier des quais à - 9 m, long de 240 m, mis en chantier le long de la grande jetée devait entrer en service au cours de l'année suivante.

Les Travaux Publics avaient prévu qu'une partie du port serait entièrement consacrée à la pêche, le port de commerce devant être créé à l'est de la jetée principale. La construction d'un premier élément du port de commerce sous la forme d'un terre-plein à minerai fut rapidement mis à exécution.
La pêche continuait pendant les travaux.
Le port fut entièrement dragué et doté de nouvelles grues et d'un nouveau remorqueur.
Des bascules de 20 T furent installées pour la pesée des matériaux nécessitant la mise en place d'équipes de surveillance à l'entrée des carrières et du port.
 

Une grande cale de halage adossée à un secteur remblayé était prévue à une extrémité de l'épi qui formait le fond destiné à recevoir des bateaux en réparation ;
Les différents remblais devaient supporter les entrepôts et magasins, les chantiers navals ainsi qu'une route pour décongestionner la traversée de Founti.

Partant de l'extrémité sud de la future cale de halage et rejoignant le prolongement de la jetée principale actuelle, la jetée transversale (Sud-Est) devait fermer le nouveau bassin. L'équipement portuaire fut réalisé parallèlement aux travaux d'aménagement du port. 
 
 

 

Les Quais


 
La suceuse qui opérait dans le bassin en alimentant les chalands, effectuait des dragages au niveau de l'emplacement des futurs murs des quais. Une plate-forme de blocs naturels ancrés dans le sable fut aménagée et nivelée par des scaphandriers.
Sur cette plate-forme, des blocs artificiels de 35 et 42 T furent empilés à l'aide d'un ponton-mâture de 50 T et mis en place par des scaphandriers. Ensuite ces blocs furent surmontés d'un couronnement en béton coulé sur place, arasé à +4,50 pour les quais à - 6 et - 5, et à + 6,15 pour le quai à - 9.
 

 
Les quais terminés furent complétés par leurs accessoires : bollards (bittes d'amarrage), échelles, organeaux (boucles de quais), escaliers, défenses de quai.
Le coffrage des superstructures était en bois. Long de 12 m, il fut mis en place au moyen d'une grue de 8 T. Le béton dosé à 250 kg de ciment au m3 fut fabriqué à la station de bétonnage du chantier des blocs et ensuite coulé à l'intérieur. Ce procédé permettait un avancement rapide des ouvrages (Réalités Marocaines, p.84).
 
 

  • La Digue Sud-Est (Digue-talus)

 


 
Cette digue fut constituée uniquement par des enrochements naturels de 1 kg à 8 T (constituée d'un noyau central composé de petits enrochements naturels de 1 à 100 kg retenus côté large par un talus de 2 m de large en enrochements de 100 kg à 1 T). Le talus était lui-même protégé par des blocs naturels de 1 à 8 T. Ces blocs furent posés un à un au moyen d'une grue "Menck" diésel équipée d'une pince spéciale dont le modèle fut modifié à plusieurs reprises en fonction des besoins.

Une fois la digue construite, il fut procédé à l'aménagement du terre-plein qui la flanquait et sur lequel devaient être aménagés dans un stade ultérieur :

 

      • le quai réservé à l'embarquement des minerais,
      • des hangars,
      • des silos.

Le Terre-plein Sud-Est fut construit suivant le même principe que le Terre-plein Nord-Ouest. Le talus de la digue fut chemisé par un talus de terre. Le fond du bassin fut dragué jusqu'à -11 et sur la plate forme réglée à partir de cette cote, fut dressé le quai, arasé à la cote +16, couronnement compris.
Derrière ce quai, des moellons d'épaulement furent déversés pour constituer un talus. Du sable de dragage combla les interstices existant entre le quai et son talus, le cavalier et la digue.
 

  • Construction du Musoir (extrémité de la digue S-E)

 Fondé à la cote -13, il atteignit la cote +7,25 ce qui donnait une hauteur totale de 20 m de béton.

Pour sa construction, la suceuse autoporteuse dragua d'abord le sable jusqu'à la cote -15.
Ensuite, une plateforme en moellons de 2m de haut fut aménagée.

Sur cette plateforme, 2 murs furent édifiés distants de 1,50 m et constitués par l'empilage de blocs artificiels de 35 T déposés au moyen d'un ponton-mâture.

Du béton dosé à 350 kg de ciment par m3 fut coulé entre ces 2 murs. Le musoir devait recevoir un feu d'entrée (Réalités Marocaines, p. 86).

  • Les Chantiers des blocs

 L'élaboration des blocs dits "blocs à la mer" de 40 T chacun, fut confiée à la Société Marocaine Truchetet, Tansini et A. Dodin.

Le chantier de concassage des blocs, de cette société, adjudicataire du marché, était situé à l'enracinement de la jetée principale.
Il comprenait une double installation de concassage et de bétonnage d'un débit de 20 m3/h.
Le béton était mis en place à l'intérieur des coffrages à l'aide de 2 grues "Pibal" électriques, et vibré par vibrations pneumatiques.
Les blocs gerbés sur le parc furent transportés à portée des engins de mise en place à l'aide de lorrys de 50 T tractés par locotracteurs "Orestein & Koppel".

 

 


Le cubage total de béton mis en œuvre fut de 70 000 m3.
Il nécessita l'emploi de 18 000 T de ciment, 151 T de ronds à béton, 54 000 m3 de béton furent employés pour la fabrication de blocs de 40 à 45 T pour les murs de quai, 16 000 m3 de béton pour les blocs de 40 T jetés pêle-mêle en protection de la grande jetée (Réalités Marocaines, p. 87).

  • Jetée principale ou Jetée Ouest

 
Avant le port de 1953, la jetée principale avait été prolongée par l'entreprise Daydé.
Elle devait être prolongée par l'entreprise Zanen Verstoep sur une longueur de 150 m ; le prolongement fut constitué par un noyau sous-marin en enrochements naturels à la cote -10 sur lequel fut réalisée une plate-forme en blocs artificiels supportant le radier. Pour protéger l'ouvrage de la houle d'ouest, un mur de garde fut construit sur le radier, à l'aide de blocs de béton de 40 T, qui furent également employés pour constituer le parement de protection de la jetée côté mer.
 

 
La construction des 2 piles d'accostages pour pétroliers ("Ducs d'Albe") devant la partie de la jetée déjà existante, fondés à la cote - 9 dans l'alignement du quai de jetée à - 6 existant, nécessita un approfondissement du bassin pour l'accostage des gros pétroliers (en raison du banc de sable) ; l'opération s'avéra délicate : des dragages effectués trop près de la jetée risquaient de provoquer un affaissement de l'ouvrage, le fond de sable des fondations pouvant être aspiré par la suceuse. Pour parer à ce risque, M. Boomstra, directeur de La Zanen, adapta la méthode connue sous le nom de "puits filtrants" (Réalités Marocaines, p. 88). 
 

La limite de la zone de dragage à - 10 fut déterminée par l'alignement prolongé du quai à - 6 déjà existant.
La stabilisation des talus pendant les dragages fut réalisée par des pompages effectués dans les fameux puits filtrants forés derrière le talus. Ensuite, le talus fut maintenu par une couche de plusieurs mètres d'enrochements ; les puits filtrants devenus inutiles furent retirés.

À la suite de ces travaux, le plan d'eau qui était de 5 ha passa à 30 ha, le terre plein passa à 33 ha (non compris les 5 ha du terre-plein complétant le port de pêche).
Le vent fréquent à Agadir avait soulevé le sable des terre-pleins en petites dunes qui avaient recouvert les quais. Pour y remédier, une couche de 30 cm de terre fut répandue sur le sable et tassée (90 000 m3 de terre furent nécessaires pour cette opération).

La réalisation de tous ces ouvrages absorbèrent :

  • 2 300 000 T de matériaux extraits des carrières
  • 2 850 000 m3 de sable.

Les travaux furent terminés en septembre 1953.
Agadir disposait d'un port, commandé par une passe de 200 m. de large et de 9 m de tirant d'eau, comprenant 2 bassins protégés par une jetée de 940 m :

  • À l'Est : un grand bassin d'une superficie de 40 ha, desservi par environ 10 ha de terre-pleins, aménagé pour recevoir des navires d'un tirant d'eau inférieur à 9 m ;
  • Au Nord, un petit bassin d'une superficie de 5 ha (petit port réalisé en 1948-50), aménagé en port de pêche avec halle aux poissons, frigorifique, cale de halage et terre-pleins pour bateaux de pêche de moins de 100 tonneaux, pompes à poissons et installations diverses.

L'ensemble des travaux représentait plus d'un milliard et demi de francs (Réalités Marocaines, 1951, p. 85).

 

 

Le nouveau port d'Agadir fut inauguré le 23 novembre 1953 par le Résident général Guillaume accompagné du Général Massiet du Biest (commandant de Région), de M. Hutin, de M. Wynaendts (consul général de Hollande) de M. Girard, Directeur général des Travaux Publics au Maroc.

Inauguration du nouveau port d'Agadir