1930
Agadir fut érigée en
municipalité en 1930. Le
1er février 1930, le résident Lucien Saint
leva l'interdiction de commerce du port qui fut dès lors
ouvert au commerce international.
À la fin des années 30, l'activité
économique de la région, en particulier la pêche
à la sardine, qui se développait de façon
importante, réclamait avec force, un véritable
port.
On prévoyait à cette époque,
de prolonger la jetée principale jusqu'à
2.000 m. de long, de créer une autre jetée partant
du rivage pour fermer le port au Sud-Est, de créer des
môles pour le minerai, le charbon, le mazout, une gare
maritime au Sud-Est de la ville dans les dunes (Jean Rouch, Le
port d'Agadir, 1931).
En 1931, la jetée principale atteignait
202 m et possédait un quai sur le côté Est,
long de 85 m, avec une petite cale de débarquement qui permettait tout l'été de faire
des déchargements à mi-marée, quelques magasins
et ateliers.
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Le quai était équipé
d'une grue à vapeur fixe de 6 T et de 2 grues
roulantes à vapeur de 3 T. Mais en hiver, les opérations
de chargement et déchargement étaient difficiles.
Les petites embarcations pouvaient encore
accoster à l'Est du village de Founti à la plage
où se trouvait le wharf en béton armé qui
ne pouvait servir qu'à marée haute et par beau
temps (J. Rouch, 1931, Le port d'Agadir, p. 547-8). Différents
corps de bâtiments neufs dont celui de la Douane
furent construits ; le tout constituait un petit port à
barcasses.
Un tronçon de voie ferrée reliait
le port aux carrières pour apporter les matériaux
nécessaires à sa construction (Martinot, Nord-Sud
1933, Le Présent, p. 26).
En 1933,
quand on venait de Mogador, on pouvait apercevoir les infrastructures
d'une voie de communication allant vers le port, emplacement
des futures carrières et le tronçon de voie ferrée
qui les reliait au port. Avant le passage de la pointe de Bougam
surmontée de casernements militaires qui surplombaient
le port, se trouvait la centrale électrique provisoire.
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En contournant cette pointe, on voyait
apparaître le début de la grande jetée avec
une grue puissante et plusieurs petites, différents corps
de bâtiments dont un constituait les locaux de la Douane,
un port à barcasses avec terre-pleins bien tenus.
(Martinot, 1933, Nord-Sud, Le présent,
p. 26).
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Alors qu'à Agadir, l'avenir de la pêche
paraissait certain et l'avenir commercial (agricole et minier)
fort probable dès 1931, le trafic du port n'était
que de 27 175 T, celui de Mogador de 24 571 T et celui de Safi
de 78 777 T ((J. Rouch, 1931, Le port d'Agadir, p. 547-8).
En 1934, on
acheva d'équiper les carrières pour entamer les
travaux de prolongement de la Jetée début de 1935,
travaux pour lesquels un crédit de 4 millions avait été
affecté.
En 1939, selon
l'ingénieur Jean Quinat, embauché en 1936
aux Travaux Publics d'Agadir, le port était constitué
de la grande jetée (Jetée Nord-Sud), protégeant
un quai de 100 m, et d'une profondeur de - 4 m
; ce qui était peu (J. Quinat, Mes souvenirs, p.
37-38).
Au large, une dizaine de barcasses ancrées à des
points morts étaient indispensables pour effectuer le
déchargement des bateaux. Quand un cargo arrivait, il
jetait l'ancre près des barcasses ; un petit remorqueur
les amenait contre le cargo ;
les marchandises étaient débarquées dans
les barcasses qui étaient ensuite remorquées contre
le quai - 4 (- 4 mètres de profondeur) ; une grue déchargeait
ensuite les barcasses.
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Un jour, il fallut débarquer une locomobile
destinée au défrichement ; le chargement sur la
barcasse et le remorquage au port se firent sans problème
jusqu'au moment où il fallut virer au milieu du port pour
aller à quai ; la barcasse s'inclina alors légèrement,
la locomobile mal arrimée roula et tomba au milieu du
port, s'enfonçant progressivement dans le sable sans qu'on
puisse la relever.
D'autres fois, les grosses tempêtes rompaient les chaînes
d'amarrage des barcasses qui partaient à la dérive
jusqu'à l'embouchure de l'Oued Souss, obligeant les remorqueurs
à aller les rechercher.
L'activité économique de la région réclamait
un port plus important en raison du développement de la
pêche à la sardine et des conserveries qui commençaient
à s'installer.
Il fut décidé de prolonger la grande jetée
de 150 m, de faire un quai de 180 m à la suite du précédent
mais plus profond et d'exécuter une petite jetée
transversale à l'intérieur du port qui devait
servir au débarquement du poisson
(J. Quinat, ibidem, p. 38).
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Au 31 décembre 1940, les travaux exécutés depuis l'origine
du port s'élevaient à 40 millions de francs.
Selon l'encyclopédie coloniale et maritime (4ème
édition de 1942, p. 40) la jetée principale atteignait
le PM 500 et les travaux devaient se prolonger activement
en 1940-41 jusqu'au PM 700 (Direction Générale
des Travaux Publics).
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Ils furent à nouveau interrompus par
la guerre 39-44 et ne reprirent qu'en 1946.
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