2014 - Kasbah d'Agadir Ouflla

De loin, depuis la plage, quand on lève les yeux en direction de la kasbah, on pourrait presque penser que rien n'a vraiment changé : la Kasbah d'Agadir Ouflla est toujours là et continue à veiller sur nous et sur la ville.
Une inscription attire toutefois notre regard : Allah - El Watan - El Malik (Dieu - La Patrie - Le Roi) en pierres blanches lumineuses du plus bel effet ; après la Marche Verte, la Wilaya fit poser dans les années 80, cette inscription qui rappelle le bel élan populaire qui partit d'Agadir et permit au Maroc de récupérer pacifiquement les provinces sahariennes occupées par l'Espagne.

 En 50 ans, la ville d'Agadir a su se reconstruire grâce à la volonté de feu le roi Mohamed V et de ses habitants, et de petite ville qu'elle était avant le séisme devenir une métropole magnifique. Elle vient de se doter d'une extraordinaire promenade au bord de la plage dont profitent et se réjouissent tous les Gadiris et les touristes du monde entier. De cette promenade, le long de la plage infinie, on peut, levant les yeux vers le nord, contempler le site exceptionnel de la Kasbah d'Agadir.
De loin, la vue sur la colline et sur les remparts de la Kasbah est toujours aussi belle. La lune et l'éclairage nocturne donnent l'impression que la citadelle a retrouvé son éclat d'antan et qu'elle veille sur la ville.

 
 
 
 

 
Las, la cité martyre, nécropole actuelle, est maintenant entourée de remparts en très mauvais état, ruinés, en partie écroulés et taggués. Les remparts qui furent restaurés peu avant le cinquantenaire de la reconstruction d'Agadir, sont maintenant en 2014 en état de destruction avancée.

Dossier de Presse

À l'intérieur de l'enceinte, subsiste un grand terrain vague qui fut nivelé, actuellement caillouteux, blanchâtre, irrégulier, bardé de trous plus ou moins profonds, de pylônes et d'antennes.
Nous marchons sur ce terrain au milieu des débris divers, sans savoir que sous nos pieds se trouvent des centaines de morts ensevelis. Rien ici n'indique au passant l'histoire de ce lieu, rien ne l'incite à respecter cette nécropole dont il ignore même parfois l'existence.
Pour compléter ce tableau désolant, la vieille citadelle aplanie est maintenant transpercée de part en part, de trous, d'antennes, de pylônes, de fils électriques, de fils barbelés, prisonnière d'une gigantesque toile d'araignée de fils tendus au mépris des obligations qui s'imposent depuis son classement en monument historique en 1932 et 1944.


La Kasbah d'Agadir est le seul patrimoine ancien de la ville d'Agadir et le symbole incontestable sur le plan historique de l'époque saadienne.
Si d'autres patrimoines du Sud marocain tel les Igoudar d'Amtoudi, le ksar d'Assa qui était ruiné, le superbe Agadir Ouzrou à Akka et les murailles de Tiznit datant du sultan Hassan Ier, ont été magnifiquement restaurés, pourquoi ne pas œuvrer à la restauration de la Kasbah d'Agadir, ancienne "porte du Soudan » et perle du Souss.