Las, la cité martyre, nécropole
actuelle, est maintenant entourée de remparts en très
mauvais état, ruinés, en partie écroulés
et taggués. Les remparts qui furent restaurés peu
avant le cinquantenaire de la reconstruction d'Agadir, sont maintenant
en 2014 en état de destruction avancée.
À l'intérieur de l'enceinte,
subsiste un grand terrain vague qui fut nivelé, actuellement
caillouteux, blanchâtre, irrégulier, bardé
de trous plus ou moins profonds, de pylônes et d'antennes.
Nous marchons sur ce terrain au milieu des débris divers,
sans savoir que sous nos pieds se trouvent des centaines de morts
ensevelis. Rien ici n'indique au passant l'histoire de ce lieu,
rien ne l'incite à respecter cette nécropole dont
il ignore même parfois l'existence.
Pour compléter ce tableau désolant, la vieille
citadelle aplanie est maintenant transpercée de part en
part, de trous, d'antennes, de pylônes, de fils électriques,
de fils barbelés, prisonnière d'une gigantesque
toile d'araignée de fils tendus au mépris des obligations
qui s'imposent depuis son classement en monument historique
en 1932 et 1944.
La Kasbah d'Agadir est le seul patrimoine ancien de la ville
d'Agadir et le symbole incontestable sur le plan historique de
l'époque saadienne.
Si d'autres patrimoines du Sud marocain tel les Igoudar d'Amtoudi,
le ksar d'Assa qui était ruiné, le superbe Agadir
Ouzrou à Akka et les murailles de Tiznit datant du sultan
Hassan Ier, ont été magnifiquement restaurés,
pourquoi ne pas uvrer à la restauration de la Kasbah
d'Agadir, ancienne "porte du Soudan » et perle du
Souss.