On y trouvait des poissons : Tassargalt,
Tisktit (petite tassargalt), Azelmza (ombrine), Awragh.
Ils se vendaient au jugé et au tas d'environ 1 kg. Jusqu'en
1950, le prix était de 5 à 10 Fr.
Les légumes étaient abondants : des carottes jaunes
peu sucrées (Khizzou), des navets longs (Tirkmine),
des navets minces et amers (Loudli), des tomates cerises
(Timitache), des pommes de terre beldi (Batata N'Tarast),
des oignons beldi* (Azalim), des herbes qui se vendaient
en tas (menthe, Chiba, coriandre (Kasbour), persil). Avec
15 à 20 Fr., on pouvait avoir des légumes pour
la semaine.
De même, des fruits beldi* variaient
selon la saison tels que figues douces blanches et violettes
(Tazart), figues de Barbarie (Taknarit), melons
non sucrés (El Betikh), pastèques (Dellah),
Limes (Limoune), grenades (remmane), dattes fraiches
(Ablouh).Les marchands de céréales proposaient
orge et maïs et les denrées pour faire le pain, le
couscous, la soupe (Harira) et des grains que l'on faisait
griller pour les petits et les grands (Tiroufine).
Jusqu'en 1950 à la kasbah, même
le sucre et le thé se vendaient au jugé.
En plus de ces aliments, on pouvait acheter de la viande, des
tripes, des têtes et pieds de caprins au souk de la Kasbah.
Les plus riches achetaient Tazourt, foie, cur, rate,
poumons, estomac, en bloc (150 Fr) pour faire les brochettes.
On trouvait également de la volaille beldi* et des ufs,
sans compter les épices et les herbes médicinales
séchées.
*beldi : production locale
On pouvait acheter de la laine et des peaux
de caprins, des couvertures de laine, des tapis pour la maison,
des nattes en jonc, des poteries pour la cuisine.
On trouvait dans le souk des petits réparateurs de toutes
sortes, de théières, de bouilloires, de chandeliers,
de bijoux (les Juifs étaient réputés pour
ce travail), de babouches et des vendeurs de djellabas, de haïks,
de foulards, de parfum (Musc et " Rêve d'Or "),
savon beldi.
Le souk était surtout fréquenté
par les hommes. Les femmes y allaient pour ce qui les concernait
ou pour vendre leur production. Le plus souvent leur marchandise
était confiée à des personnes de confiance
agréées par l'imam.
La petite troupe des acrobates de Sidi Hmad Ou Moussa, les danses
Ahouach et le dresseur de singes animaient le souk pour quelques
sous.