Souk de la Kasbah

 

 
 

 
Parmi les cartes postales d'Agadir légendées des années 1915-30, on trouve celles du Souk de la Kasbah.


Ces cartes montrent une rue au milieu d'arcades reposant sur des piliers ronds ou rectangulaires.
La rue dite rue du "Lieutenant Noël" est identique à celle qui traverse le souk de la Kasbah.
On retrouve ces arcades dans le quartier Sud de la Kasbah au début de la rue centrale.
Des petites boutiques installées sous les arcades abritaient à demeure quelques artisans, réparateurs, épiciers, petits boutiquiers.
En 1954, ces arcades n'existaient plus.
 
 
 
 

Animation dans la rue du souk

 

 

D'autres photographies indiquent un souk de la Kasbah près de la mosquée.

Le souk de la Kasbah contrairement aux souks des environs (Ksima-Inezgane, Tamri, Aourir, Bougame) fonctionnait tous les jours.

 

 
 
 

On y trouvait des poissons : Tassargalt, Tisktit (petite tassargalt), Azelmza (ombrine), Awragh. Ils se vendaient au jugé et au tas d'environ 1 kg. Jusqu'en 1950, le prix était de 5 à 10 Fr.

Les légumes étaient abondants : des carottes jaunes peu sucrées (Khizzou), des navets longs (Tirkmine), des navets minces et amers (Loudli), des tomates cerises (Timitache), des pommes de terre beldi (Batata N'Tarast), des oignons beldi* (Azalim), des herbes qui se vendaient en tas (menthe, Chiba, coriandre (Kasbour), persil). Avec 15 à 20 Fr., on pouvait avoir des légumes pour la semaine.

De même, des fruits beldi* variaient selon la saison tels que figues douces blanches et violettes (Tazart), figues de Barbarie (Taknarit), melons non sucrés (El Betikh), pastèques (Dellah), Limes (Limoune), grenades (remmane), dattes fraiches (Ablouh).Les marchands de céréales proposaient orge et maïs et les denrées pour faire le pain, le couscous, la soupe (Harira) et des grains que l'on faisait griller pour les petits et les grands (Tiroufine). 

Jusqu'en 1950 à la kasbah, même le sucre et le thé se vendaient au jugé.

En plus de ces aliments, on pouvait acheter de la viande, des tripes, des têtes et pieds de caprins au souk de la Kasbah.
Les plus riches achetaient Tazourt, foie, cœur, rate, poumons, estomac, en bloc (150 Fr) pour faire les brochettes. On trouvait également de la volaille beldi* et des œufs, sans compter les épices et les herbes médicinales séchées.

*beldi : production locale

On pouvait acheter de la laine et des peaux de caprins, des couvertures de laine, des tapis pour la maison, des nattes en jonc, des poteries pour la cuisine.
On trouvait dans le souk des petits réparateurs de toutes sortes, de théières, de bouilloires, de chandeliers, de bijoux (les Juifs étaient réputés pour ce travail), de babouches et des vendeurs de djellabas, de haïks, de foulards, de parfum (Musc et " Rêve d'Or "), savon beldi.

 

Le souk était surtout fréquenté par les hommes. Les femmes y allaient pour ce qui les concernait ou pour vendre leur production. Le plus souvent leur marchandise était confiée à des personnes de confiance agréées par l'imam.
La petite troupe des acrobates de Sidi Hmad Ou Moussa, les danses Ahouach et le dresseur de singes animaient le souk pour quelques sous.