Après la construction de Mogador (1764-5)
et l'interdiction du port d'Agadir au commerce vers 1776, l'importante
piste caravanière venant du Soudan et de l'extrême
Sud marocain passait devant Agadir pour remonter jusqu'à
Mogador. Dans les années 1910, les caïds locaux avaient encore leurs propres points de péage (nzala) et ne s'entendaient pas entre eux sauf pour rançonner les commerçants et les caravanes. Le péage d'Agadir se trouvait principalement à Tanout Ou Roumi (au Sud-Est de Founti). Ces points de péage faisaient l'objet de perpétuels contentieux entre les caïds de la région : le caïd El Guellouli (khalifa qui tenait la Kasbah) avait dressé sa nzala près de la plage, Lahcen El Ksimi à Tanout Ou Roumi, Abderrahmane n'Aït Larbi à Tildi. Jusqu'en 1920, il passait environ 200 chameaux soit 35 tonnes de marchandises au maximum par jour par Agadir qui était la route le plus fréquentée. À l'exportation, il s'agissait d'amandes, d'huile d'olive ou d'argane, de peaux, d'ufs, de quelques céréales les bonnes années ; à l'importation, du sucre, du thé, des cotonnade, du fer, du cuir et des bougies. Agadir fournissait selon le capitaine Mondet, la moitié du commerce de Mogador. Les Israélites de Mogador (originaires d'Agadir) étaient considérés comme les courtiers du Sud (CADN, 1923, Rapport Mondet, pp 9-10). Ce plan de la Kasbah d'Agadir et de Founti établi vers 1882-3 par J. Erckmann, instructeur en chef de la mission française auprès du sultan Moulay Hassan I, montre la piste qui contournait la Kasbah depuis la route caravanière de Mogador à Agadir et celle qui montait ou descendait depuis Founti à la Kasbah (J. Erckmann, p. 50-51). Les caravanes venant de Mogador poursuivaient vers Tildi ou vers Tanout Ou Roumi. La piste passait au-dessus du Camp Alibert juste derrière le mausolée de Sidi Boulknadel, puis vers le camp Haïda, Bighrouba près de Sidi Boutini, passait près de l'appontement (Jetée Portugaise), longeait la plage jusqu'à Tanout Ou Roumi.
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