Il se rallia dès 1913 à la cause
du Makhzen dans le but de supplanter son compétiteur et
cousin Saïd Ben Abdallah, partisan d'El Hiba.
Selon Si Hadj Mohamed El Mokhtar Soussi, Mohamed
Ben Hadj Lahcen Ksimi serait né en 1878. Sidi Brahim
Regragui lui aurait enseigné le Coran à la mosquée
dite Igui Oufla.
Au cours de son adolescence, il se serait fait remarquer par
son comportement préjudiciable à l'égard
des personnes et des biens de celles-ci. Son père l'aurait
souvent corrigé pour ces actes mais son maitre regragui
intervenait en sa faveur.
À la mort de son père, il se serait emparé
de l'argent accumulé à la Nouzla de Tanout ou Roumi.
Il aurait empoisonné son oncle Lahoucine et commis bien
des actes répréhensibles. Le caïd Abderrahmane
Guellouli avait rassemblé tous les caïds Qbila pour
les mettre en garde et les informer de ce que Mohamed Ksmi ne
pourrait être un caïd équitable et humain.
Une fois nommé caïd, Mohamed Ksimi aurait rassemblé
des Ksima, Aït Abbès de Mesguina pour constituer
une harka contre Tagadirt. Il y installa son khalifa Âda
Ben Yahya El Bensergaoui. Il exigeait que toute personne passant
sous ses fenêtres s'incline sur plusieurs mètres
de jour comme de nuit (El Mâssoul, ouvrage 14, pp.
175-191, témoignages recueillis par l'éminent
Allem Soussi).
Un rapport très défavorable
du général Mouveaux (commandant le Territoire d'Agadir)
en date du 30 mai 1925 s'appuyant sur l'enquête du chef
de bataillon Latron (commandant le Cercle HSKM), dénonça
les nombreuses exactions commises par le caïd Mohamed
Ksimi.
Physiquement très diminué, le
caïd Ksimi était devenu incapable de monter à
cheval ou de marcher à pied ; il ne dominait que par la
terreur qu'il inspirait, sa vie se passait dans l'ombre et dans
l'intrigue. (CADN - Rapport du chef de bataillon Latron, Agadir
23 mai 1923 - Lettre du général Mouveaux, Agadir
30 mai 1923).
Mohamed Ksimi fut révoqué en octobre 1923,
relevé de ses fonctions de Caïd des Ksima-Mesguina
et de Pacha d'Agadir (Dahir chérifien N° 1404 du 27
Moharrem 1342) ;
Il fut remplacé par son frère Si Abdelmalek
Ben El Hadj Lhassen Ksimi en tant que caïd des Ksima-Mesguina
(Dahir Chérifien N° 1405 du 27 Moharrem 1342 portant
nomination comme Caïd des Ksima et Aït Abbès
des Mesguina (Agadir excepté) gardant le titre de Khalifa
d'Agadir qu'il avait auparavant quand son frère était
pacha. Le pachalik d'Agadir resta vacant jusqu'à la nomination
du pacha Tamri.
Si Abdelmalek Ben El Hadj Lahcen âgé
d'une trentaine d'années au moment de la destitution de
son frère, le remplaça dans son caïdat en
1923. Il possédait une maison à Inezgane et de
nombreux bien indivis avec son frère. Il savait lire et
écrire sans avoir poussé plus loin ses études.
(CADN, lettre du chef de Bataillon Latron, Cdt le Cercle HSKM,
Agadir 20 juin 1923).