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Haïda Ou Mouïs ben Cheikh Houmad Ben Moussa dit Mouïs Ben Kerroum
ben El Hadj Mbarek Ben El Hadj Omar fut comme son père
Cheikh Hoummad, un guerrier réputé.
Énergique et prestigieux, l'ancien caïd des Menabha
disposait d'influences heureuses et d'attaches utiles comme défenseur
de Taroudant et régulateur des Haoura ; il s'était
fait une haute réputation de bravoure.
Après avoir été cheikh des Oulad Berhil
sous le caïd Ould Chebani dont il épousa la fille,
Haïda Ou Mouïs devint caïd des Menabha
puis succéda à Hamida comme pacha de Taroudant.
Son commandement s'étendit sur les Haouara. Il soumit
les Aït Semmeg, ceux de Tiout, les Ksima et les Guettioua.
En 1903, alors qu'il faisait partie de la
mehalla chérifienne lancée contre le rogui Bou
Hamara insurgé à Taza, il eut à faire face
dans son territoire à Dar Aït Ou Mouïss et à
Taroudant à une révolte des Haouara qui chassèrent
son khalifa.
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Haïda Ou Mouïs fut un des lieutenants
de El Hiba jusqu'au désastre de Sidi Bou Othmane
en septembre 1913.
Il devint ensuite l'allié des Français et pourchassa
El Hiba et ses partisans dans Taroudant ; Taroudant qu'il dégagea
en septembre 1913. Il n'eut de cesse de poursuivre El Hiba jusqu'à
son dernier refuge à Kerdous.
Dès l'été 1914, une mission dirigée
par le lieutenant colonel de Lamothe et composée de quatre
officiers accompagnés de quelques mokhaznis put constater
que la région de la vallée du Souss et des Chtouka
était pacifiée et acquise à la cause française
(1923, rapport du capitaine Mondet, pp. 25-26, CADN).
Après les victoires remportées à Tiznit
en 1915, Haïda, pacha de Taroudant, reçut le commandement
supérieur de toute la région de Tiznit,
en relation avec le lieutenant Dorré à Taroudant,
le lieutenant Justinard à Tiznit (fin 1916) (Mondet, 1923,
CADN).
En 1916, l'accostage d'un sous marin allemand dans la région
de l'Oued Noun créa une certaine agitation dans la région
au profit des partisans hibistes.
Haïda ou Mouïs repartit en guerre en 1917 ; le vieux
pacha de Taroudant qui selon sa famille était presqu'octogénaire
à ce moment-là, engagea sa mehalla dans le défilé
d'Igalfen en pays de montagne sur les rives de l'Assif Tighanimine
des Aït Brayim à environ 20 km SSO de Tiznit. Haïda
fut tué au 1er rang dans une embuscade tendue au début
de l'action le 7 janvier 1917. La mort d'Haïda fut un coup
terrible pour les Français (CADN Mondet, 1923, pp 25-26).
La tête du pacha fut portée en trophée à
El Hiba à Kerdous.
La perte d'Haïda Ou Mouïs décida le général
de Lamothe à prendre la tête de la colonne du Souss
en 1917 appuyée par les harkas des "grands caïds"
pour assurer la sécurité de cette région.
El Hadj Hoummad, fils d'Haïda, se vit confirmé dans
tous les commandements de son père : Taroudant, Houara,
Menabha et Ras el Oued (1939, M & E Gouvion, Kitab Aâyane
al Marhib l-Akça, Sous et Anti-Atlas (Marrakech-Sud) (Cercle
dAgadir) Le pacha de Taroudant, TI, pp 419-424).
Après la défaite et la mort
d'Haïda, on chantait dans la région :
"Asif n Tighanimin,
agh ibbi lmenchar asatour,
Nghan igdad lbaz, our soul ksouden iat."
"C'est dans
l'oued de Tighanimine que la hache a coupé le tronc,
Les moineaux ont mis à mort le faucon, ils n'ont plus
peur de rien".
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