Les recherches ont montré que
dans toute l'Afrique du Nord, la zone plissée de l'Atlas
saharien, élément le plus méridional de
la zone alpine, vient en contact avec le bouclier africain par
l'intermédiaire d'un grand accident, l'accident sud
atlasique qu'on peut suivre du golfe de Gabès à
Agadir (Rothé, Séisme d'Agadir et séismicité
du Maroc, Notes et Mémoires du Service géologique
N° 154, p. 15, 1962).
Aux environs d'Agadir, l'accident sud-atlasique bifurque et c'est
sa branche méridionale (appelée accident préatlasique
ou pré-atlasien) qui, à Agadir même,
marque le plongement à la verticale des terrains
crétacés de l'anticlinorium d'Aït Lamine.
La zone épicentrale (zone des dégâts) se
superposait presque exactement à l'anticlinorium d'Aït
Lamine. La coupe NW-SE publiée par R. Ambroggi montre
une corrélation évidente de la structure géologique
et de la répartition des intensités macroséismiques
à travers la ville d'Agadir. L'intensité maximale
s'observait à l'aplomb de la "flexure pré-atlasique"
sur laquelle étaient situés les quartiers de Founti,
de Yachech et de Talborjt (Rothé p. 15). |
 
Les principales destructions jalonnèrent
une zone sensiblement parallèle à la flexure sud-atlasique.
Les 4 quartiers détruits se trouvaient au voisinage de
cette flexure par conséquent à l'aplomb de terrains
plongeant presqu'à la verticale. Le quartier de Founti
directement accroché sur la pente, au flanc de l'anticlinal
de la Kasbah, occupait une exposition très dangereuse
(ibidem, p.15).
Au cours de ce séisme, l'intensité
macroséismique de degré X de l'échelle
internationale dans la zone épicentrale fut attribuée
aux quartiers de la Kasbah, de Founti, de Talborjt
et de Yachech où les destructions furent à
peu près totales.
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À Founti, des fissures
furent constatées recoupant plusieurs routes et des éboulements.
Une de ces fissures traversait la route principale N°1
à proximité même du port, la recoupant
en biais. Son prolongement fut retrouvé en plusieurs endroits
en travers des routes qui traversaient Founti ou montaient vers
la Kasbah. En un point, le rejet atteignait 30 centimètres.
Ces lignes de fissures de direction indépendante de celle
des bords des remblais, furent considérées comme
des amorces de cassures se superposant à la grande flexure
tectonique marquant la retombée sud de l'anticlinal de
la Kasbah. Quelques éboulements de faible importance furent
observés en particulier le long du talus bordant la route
principale N°1 en contrebas du quartier de Founti, à
proximité de l'une des lignes de fissures précédentes
(J-P Rothé, Le séisme d'Agadir, p. 9, 1962). |
Actuellement, à Founti, il ne
reste comme constructions que des mausolées et des routes
qui permettent de se rendre au Port, à Anza, à
Essaouira et à la Kasbah. Parmi les mausolées seuls
Sidi Boulknadel et Sidi Abdallah (inclus dans le port) sont encore
en état. La colline illuminée la nuit est couverte
de tikiout et de broussailles. Quelques empreintes de maisons,
quelques pans de murs et de murailles subsistent. |

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