Historique des souks d'Agadir
 
 

 
Le souk le plus ancien d'Agadir nous est connu sous le nom d'Agadir N'Lâarba et avait lieu chaque mercredi avant l'occupation et l'installation des Portugais à Santa Cruz aux environs de 1505.

 

Sidi El Hadj Abdallah (côté Aghezdis)


Le souk hebdomadaire d'Agadir changea d'emplacement à plusieurs reprises.
On connaît le souk El Hadj Abdallah qui se trouvait dans les années 1900-1910, au-delà du mausolée de Sidi Abdallah, au bord de la mer.


Dans ce souk, le quartier des bouchers était reconnaissable par ses portiques en bois tordus.
L'abattage des animaux se faisait sur place, l'animal dépouillé et découpé était suspendu à des branches d'arganier plantées en terre, formant un étal sommaire. Les déchets étaient évacués par la mer toute proche. Les ventes se faisaient soit par bêtes entières, soit par quartiers complets, soit au détail.

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 Ce souk, proche du mausolée du saint, était complémentaire du souk Bougame. Les animaux y étaient sacrifiés, préparés puis vendus au souk de Bougame.
 

Le 1er Souk Bougame


Avant l'occupation française de 1913, le souk Bougame se trouvait au Nord, au pied de la Kasbah, au carrefour des caravanes allant ou venant de Mogador et de la montée à la forteresse, sur une plateforme encore visible aujourd'hui, à l'arrière de l'ex-camp Alibert.

En 1914, le terrain connu sous le nom de Bogam (Bouggam, Bougame) était celui sur lequel se tenait le souk bi-hebdomadaire de Founti et il était la propriété du Makhzen (CADN, 1914, N° 501, Réclamation Lumbroso, Le chef de bataillon Auroux commandant le Poste d'Agadir au lieutenant-colonel commandant le Cercle des Haha-Chiadma).
L'agent consulaire se plaignait des "bouchers arabes et juifs" qui occupaient selon lui, les terrains de son client M. Rius Y Torrès et que ces terrains avaient été transformés en abattoirs (CADN, 10 mars 1914, A. V. Lumbroso).

Le nom de Boggam est cité par P. Boniface en 1927 : au XVIIIe siècle, le sultan "Moulay Mohamed (Ben Abdallah) put se porter au lieu-dit Boggam, au pied de la forteresse" (1927, Boniface, Agadir et les Ahl Agadir, p. 7).
Il cite le lieu "Boggam au pied du djebel Agadir, en bordure de l'agglomération de Founti et à la base de la petite chaine de collines parallèles à la côte" (idem p. 25).

 
 A propos du nom de Bougame

 

 

 Dans le Bulletin officiel N° 53 du 8 mai 1914, il est spécifié que le Souk Founti se tenait deux fois par semaine sans que sa situation soit précisée.

Il concernait les habitants d'Agadir, Tamraght, Aït Alma et les Ksima. Il s'agissait certainement du souk Bougame car le souk de Founti qui avait lieu dans la petite Talat entre les deux quartiers de l'Agourram et de Founti était très exigu.

Les anciens racontent que le souk Bougame fut déplacé lors de la création du Camp militaire Alibert en 1917 au-dessus de la pointe de Founti.
Il aurait été scindé en deux parties. Une partie aurait occupé une petite surface près de la fontaine de Founti, l'autre un petit terrain en face de Sidi Boutini, proche des souks de matériaux de construction au moment de la construction de Talborjt.


Lors de l'aménagement du Front de mer, les deux parties auraient été réunies près du souk des céréales.
(Lahsen Roussafi).


Le Souk El Ghezwa

se trouvait l'endroit dit El Ghezwa ("la bataille" en arabe), c'est dans ce ravin que seraient morts les deux saints guerriers Sidi Tounsi et Sidi Boutini et c'est par cet endroit et la colline que montaient les dromadaires chargés du lourd armement jusqu'à la Kasbah au temps de la lutte contre les Portugais.
C'était un souk spécialisé dans les matériaux de construction, charbon de bois, sel pour les hammams et les fours, les amandons d'argane et le bois pour la cuisine. Il accompagna la construction de Talborjt en proposant à la vente les matériaux de construction : chaux, pierres, sables, poutrelles pour les toitures, roseaux, terre argileuse imperméable, couffins, balais à chauler, et même quelques Imzilen (amzil : forgeron) sur place pour fabriquer des outils rudimentaires.
Le souk Bougame aurait été un temps déplacé près du souk aux matériaux de construction de Talborjt selon les anciens (LR).

Un autre souk se tenait près de Talborjt lors de la construction de la ville, au pied de la colline et du palmier de Sidi Boutini, une borne fontaine était disponible.