École du Front de mer
 

 

 
L'inspecteur de l'Enseignement primaire à Marrakech, M. Planas, obtint dès 1921, un terrain de 15 000 m2 pour permettre la construction d'un groupe scolaire à Agadir comprenant 2 classes de garçons et 2 classes de filles ainsi que le logement du directeur et de la directrice ; 3 hectares seront réservés dans le périmètre de la Ville Nouvelle pour édifier le groupe scolaire définitif. Il était prévu que l'école dite indigène soit construite dans la ville dite indigène et l'école israélite à côté de la gendarmerie (Séance du 14 mars 1921, PV des Travaux de la Commission réunie à Agadir en vue d'examiner les problèmes de l'ouverture de ce poste au commerce, p. 7, CADN).

Sur la photographie prise en mai 1922 par Jean Thomas, chargé de mission pour l'étude des pêcheries dans le Sud marocain, on voit nettement les villas des Travaux publics déjà construites à droite sur le front de mer mais surtout ce qui nous intéresse ici : le bâtiment de l'école en construction en mai 1922.

 
 
 

 En 1923 : M. Souard

M. Souard né en 1898, fut le 1er instituteur français à Agadir.

Il fit tout d'abord l'école sur les pentes de la Kasbah au camp militaire Haïda ; puis à l'école du Front de mer.

Il verra par la suite cette école détruite en 1955 ou 1956.

(souvenirs de sa fille Monette Souard).

 

Pour Lahsen, cette école du Front de mer fut celle de la Croix-Rouge créée, financée par la Croix-Rouge.
Ce fut la première école européenne, mixte, construite en dur et non en baraquement et tôle.
En 1927
: l'école dirigée par un instituteur comptait une vingtaine d'enfants (Boniface, p. 36).
En 1930, Mme Torcatis était institutrice (Didot Bottin 1930).
Le fourgon de la Croix-Rouge faisait le "ramassage" scolaire et conduisait les enfants à l'école du Front de mer (Fernand Ballester né en 1924 à la Kasbah et décédé en 2017 s'en souvenait).
Éva Millioud, née en 1932 à Founti, se souvient également être allée à cette école du Front de mer.

 

Constance Lico-Salpietro racontait qu'il y avait quatre classes et son instituteur était Jean Bosc.

 1934 - annuaire des fonctionnaires au Maroc
 



 Jean Bosc

 

Jean Bosc (arrivé à Agadir dans les années 30) fut directeur de cette école jusqu'en 1939 et son épouse Marthe Bosc-Sénateur y fut institutrice.

Au milieu de la cour de cette école, il y avait un arbre énorme où les enfants se protégeaient des rayons trop chauds du soleil quoique rafraichis par l'air marin grâce à la mer qui étaient à leurs pieds. Les enfants jouaient à la balle comme tous les enfants ; lancée trop fort, elle atterrissait sur la plage ; ils se faisaient gronder mais ils étaient fiers de passer sous les fils de fer barbelés pour aller la chercher.

 

À la récréation, la pipe à la bouche, Jean Bosc soignait ses roses qui étaient superbes. Il faisait des greffes et obtenait des résultats merveilleux. Il élevait des chiens de chasse qui obéissaient à ses coups de sifflets d'une façon qui laissait les gens béats d'admiration.

Enfant, Constance habitait le "Robinson" (à quelques kilomètres sur la route de Tildi en direction de Yachech) et le midi quand les cochers rentraient chez eux, l'un d'eux faisait fréquemment grimper les enfants dans la calèche ; ils lui donnaient un guirche (5 sous) quand ils n'avaient pas dépensé tout leur argent de poche ; le cocher était tout aussi content que s'il avait fait une course normale (Souvenirs d'enfance de Constance Lico, Lien des Anciens d'Agadir et du Souss, N°4, mars 1982).
 
En 1939, Jean Bosc devint directeur de l'école de la ville nouvelle qui venait d'être construite.
Les locaux de l'école du Front de mer ne furent pas détruits en 1938 comme les baraquements du Front de mer.
 

 

L'école sera détruite vers 1955-6 (souvenirs de Monette Souard).