Autres commerces de la rive Sud
du boulevard
Bourguignon
 

 

 

 

Dans les années 30, l'activité commerciale d'Agadir se trouvait exclusivement cantonnée dans un étroit quadrilatère de 800 mètres de long et 60 mètres de large entre la mer et la route, le long de la rive Sud du boulevard Bourguignon, tournant le dos à l'océan. Il n'y avait pas de place à Founti et la Kasbah ne s'y prêtait pas, la ville nouvelle était en construction. C'était un véritable village du far-west américain, nous dit Jean Quinat (Mes souvenirs à raconter à mes petits-enfants, p. 23).


Selon Pierre Robitaillie, ce qui caractérisait alors Agadir, "c'est l'extraordinaire circulation qui s'y développe, l'activité qui s'y déploie, la foule qui s'y coudoie ; le tout évoque une ville embryonnaire du Far-West" (Robitaillie, …Agadir Le Sous …, p.106).

En août 1933 (N-S 1933), le boulevard Bourguignon bien goudronné, longeant les monticules de Talborjt et d'Idourane était bordé d'établissements ou pâtés d'établissements en style "biscuitville" ; ces monticules jadis couvert de brousse étaient recouverts en ce qui concernait Talborjt d'un village en cours de construction où se côtoyaient toutes sortes d'individus les plus variés ; le second monticule Idourane devenait le plateau administratif avec un hôpital et des villas de fonctionnaires desservis par des boulevards goudronnés.

En dehors des établissements de transports omniprésents (Barutel, CAT et CTM), des garagistes, des distributeurs de carburants et de pétrole lampant, du Souk et du Marché municipal, des hôteliers et des restaurateurs, il existait sur le front de mer de nombreux petits commerçants fournissant des services aux nouveaux arrivants : des épiciers, glaciers, coiffeur, tailleur, vendeurs de vêtements et de chaussures, imprimeur et agences diverses d'assurance, maritime, immobilière, etc., installés de façon précaire (d'où cette architecture de bric et de broc, toits de tôle et baraquements) pour faire place nette quand les autorités l'exigeraient.


Les photographes Rozière (Agadir), Flandrin, Noyer, Garaud, Paounovitch et quelques photographes amateurs ont immortalisé ces petits commerces autorisés de façon précaire sur le front de mer éphémère.

Pour retrouver les commerçants qui exerçaient sur la rive Sud du boulevard Bourguignon, nous nous sommes appuyés sur les archives concernant la période d'évacuation programmée de la rive sud de ce boulevard et en particulier sur le courrier du commissaire Giacometti, chef de la Sûreté Régionale évoquant les risques de chômage des personnes (344) travaillant dans les établissements de la rive Sud concernés par cette évacuation inéluctable (1938 CADN).


 
 

Parmi ces établissements :

  • Magasins de Nouveautés

Le magasin de nouveautés "La Panthère" se trouvait à côté de l'Hôtel du Souss en 1933.

Un autre magasin de nouveautés semble avoir été tenu par P. Farouz sur le boulevard Bourguignon qui proposait de tout : vêtements, chaussures, bonneterie, mercerie, verreries et porcelaines (publicité Farouz 1933, Nord-Sud).

  • Magasin de chaussures

Au Derby :
Ce magasin se trouvait dans le passage séparant le garage El Gadiri des Éts Boisseuil.
Vers 1930, la grand-mère d'Éva Millioud (Éva est née le 1er novembre 1932 à Founti) ouvrit un magasin de chaussures et articles de sport sur le Front de mer entre les Éts Boisseuil et le garage de Charles Laporte.
La famille Millioud ouvrira ensuite plusieurs magasins à Talborjt : "Au Derby", place du Commerce, "Sport et Voyage" avenue Lucien-Saint, en Ville Nouvelle et "La Mouette" magasin de confection et de lingerie sur le bd Poincaré. Mme Millioud (mère d'Éva) fut secrétaire et comptable aux Services municipaux d'Agadir.
 

  • Salon de Coiffure

Salon de coiffure de M. Lasselin :



  • Tailleur

Un tailleur se trouvait à côté du magasin "Au Derby".



  • Imprimerie


Imprimerie Librairie Papeterie Barraud :


L'imprimerie employait en 1938 :

Par la suite l'imprimerie gagnera la Ville nouvelle en face du Marché de la VN et l'immeuble de la SATAS
 

  • Autres commerces éphémères

 

Du côté de l'hôtel Ré, Robitaillie signale en 1932, un salon de coiffure, un marchand de journaux et un magasin de nouveautés.

Ici sur les photos de ce secteur, nous voyons se succéder au même emplacement une épicerie et une pharmacie.

Épicerie Cohen
L'épicerie employait :

Une épicerie se trouvait dans le bloc Ré près du garage Renault. Nous ne savons s'il s'agit de cette épicerie.



  • Glacière

 

Glacière de l'Atlas :
Les locaux se trouvaient dans le bloc Boisseuil.
Dans son livre "Agadir le Sous" paru en juillet 1932, Pierre Robitaillie dit ceci : "M. Boisseuil possède et dirige une fabrication d'eau gazeuse, de limonade et de glace" (Robitaillie, p. 107)
 

  • Mécanique, motos d'Agadir


Immeuble Taillandier :
Nous connaissons le garage "Agadir-Motos" Taillandier sur le boulevard Bourguignon ;
le rapport Giacometti concernant les commerces devant disparaître après juillet 1938 évoque l'immeuble Taillandier sans autre précision.

La présence de Mme Marie Taillandier parmi les quatre pétitionnaires (Barutel, Ré, Boisseuil, Marie Taillandier) qui espéraient obtenir un report de la date d'évacuation, nous laissent à penser que Marie Taillandier avait peut-être une autre activité sur le Front de mer.
Son fils Georges Taillandier (garagiste : Agadir-Motos) ne faisait pas partie des pétitionnaires ; il avait ouvert un garage sur le boulevard Delcassé en association avec M. Gontard.

L'activité dite immeuble Taillandier citée par le commissaire Giacometti employait :

Peut-être s'agissait-il d'une pension tenue par Marie Taillandier comme pourrait l'évoquer le courrier d'Amy Jolly à Marlène Dietrich donnant comme adresse en 1932 Amy Jolly-Maison Taillandier ?
 

  • Cabinet Immobilier

Le Cabinet immobilier Taffard dont se souvenait Constance Lico- Salpietro (Lien des Anciens d'Agadir et du Souss, 1982).
Parmi les agents maritimes et immobiliers, il y eut effectivement Marcel Taffard qui était un ingénieur expert et agent maritime. Il s'occupait d'opérations commerciales et d'affaires immobilières, (1933 Nord-Sud).
 

  • Compagnie de navigation


Agence de la Cie Paquet
La Compagnie Paquet dont les navires venaient à Agadir, ouvrit une agence dans les années 30 avant la construction en 1932 de son bel hôtel Marhaba qui sera inauguré en mai 1933.
L'agence employait 3 personnes (Giacometti, 1938).

L'hôtel Marhaba fut inauguré en mai 1933.


En juillet 1938, la rive Sud du bd Bourguignon sera évacuée pour rendre cette partie du boulevard non aedificandi.
 

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