En février
1919, M. Ferré, conducteur des TP, chargé
de la Direction des Travaux du port d'Agadir (que la Direction
générale des TP à Rabat fait exécuter
en régie) se trouvait à Agadir depuis 2 ans ½
pour les besoins du port.
Il désirait être autorisé à amener
sa famille auprès de lui dans une requête déjà
datée du 16 décembre transmise par l'ingénieur
en chef Bonnet, restée sans réponse. En conséquence,
l'agent Ferré demanda une nouvelle affectation.
L'inspecteur général des Ponts et Chaussées,
Directeur général des TP au Maroc, comprit que
cette situation ne pouvait durer, que ce type de demande allait
se généraliser et qu'il allait falloir y répondre.
Agadir était encore ville interdite aux civils or la Marine
avait l'intention d'accélérer les travaux du port
en les confiant à une entreprise disposant du matériel
nécessaire ; il aurait alors été difficile
de recruter et de retenir des ouvriers formés, indispensables
pour réaliser ces travaux, si les familles n'étaient
pas autorisées à résider à Agadir. |
(L'Inspecteur Génénéral
des Ponts et Chaussées, Directeur Génénal
des TP au Maroc au Général de Division Lyautey
commandant en chef, 24 février 1919, CADN).
Lyautey qui freinait toujours
l'ouverture du port et de la ville, décida d'accorder
à titre exceptionnel des autorisations de séjour
(permis accordés par le Secrétariat Général
du Protectorat qui devaient être visés dans les
ports à l'entrée et à la sortie) aux personnels
appelés à travailler pour le compte de l'administration
du Protectorat et aux familles (épouses et enfants) des
fonctionnaires, des militaires de la garnison ou des employés
à la condition que ces personnes ne se livrent à
aucune opération mobilière ni transaction commerciale
et qu'elles quittent Agadir en même temps que le fonctionnaire,
militaire ou employé dont la présence avait justifié
leur séjour à Agadir
(Au colonel commandant
la région de Marrakech, Signé Lyautey, 20 juin
1919, CADN).
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Question de l'ouverture
du Port d'Agadir et de la vallée du Souss.
La date d'avril 1921 proposée
par le colonel de La Bruyère (commandant la région
de Marrakech) au Résident Lyautey (3 novembre 1920 CADN)
ne fut pas retenue par ce dernier. Par contre, la constitution
du Cercle autonome d'Agadir fut actée pour le 1er janvier
1921 : ce qui permit de mettre en place les services administratifs
dont Agadir allait avoir besoin.
Le 25 janvier 1921, le colonel Freydenberg, commandant
le Cercle autonome d'Agadir, constata qu'il n'existait à
cette date aucun hôtel susceptible d'héberger
les voyageurs civils de passage. "Il paraît nécessaire
de prévoir leur logement et leur nourriture dont on ne
peut imposer la charge à des popotes".
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Le colonel demanda
l'aménagement d'une chambre d'hôtes avec matériel
de cuisine pour les personnes de passage (lettre du même
au Directeur du Service des Renseignements et des AI Rabat, 25
janvier 1921, CADN).
En 1921, M. Dorée, agissant pour le compte de la maison
Bessonneau, fit des propositions de baraques démontables
en vue de pourvoir au logement des premiers occupants.
La Direction Générale des TP, les Directions des
Affaires civiles et des Renseignements furent désignées
pour suivre cette question.
L'Architecte, chef du Service spécial d'Architecture et
des Plans de ville, M. Prost fit savoir qu'il attendait que la
route soit ouverte pour déterminer sur place l'emplacement
des baraques démontables (2 février 1921, signé
Prost, CADN). |
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Réunion tenue le
9 février 1921
à la Direction des TP à Rabat en présence
de
- M.M. Maitre-Devallon (Directeur
général adjoint des TP),
- Prost (directeur du Service des Plans de villes),
- de la Casinière (Chef du Service de l'Administration
Municipale),
- et divers représentants des Finances, des Renseignements,
du Service des Domaines.
Les baraques devaient être prêtes au plus tard le
1er août date d'ouverture du port (finalement reportée).
Un appel d'offre devait être publié immédiatement
si on voulait être dans les temps et M. Prost redit qu'il
ne se rendrait à Agadir que lorsque la route serait ouverte
(courant mars 21).
On commença alors à se demander à qui appartiennenaient
les terrains sur lesquels les baraques devaient être construites
et le Directeur des Domaines fut saisi de la question.
Commission réunie
à Agadir les 13,14,15 mars 1921 en vue d'examiner les
problèmes liés à l'ouverture d'Agadir au
commerce ; ces réunions furent déterminantes pour
l'avenir d'Agadir.
Les TP sont représentés par :
- M. Maitre-Devallon, directeur
adjoint des TP, président de la commission ;
- M. Picard, Ingénieur des Ponts et Chaussées ;
- M. Monat, Ingénieur des Ponts et Chaussées, chef
du Service à Marrakech ;
- M. Favereau, Chef du Service des Domaines ;
- Le Commandant Lepoivre représentant le Génie
;
- M. Degand, Inspecteur divisionnaire des Douanes ;
- M. Lequin, Inspecteur des PTT ;
- M. Planas, Inspecteur primaire à Marrakech ;
- Le capitaine Mondet faisant fonction de Chef des Services Municipaux
d'Agadir ;
- M. Cortscharoff, représentant le Service d'Architecture
spécial et des Plans de Villes.
La 1ère sous-commission
présidée par M. Maitre-Devallon se composera
de M.M. Picard et Monnat en vue d'examiner les questions
des Travaux Publics et en particulier de fixer l'emplacement
définitif du port. Le 14 mars la 1ère sous commission
informa qu'il y avait lieu d'abandonner l'emplacement actuel
du port et de le reporter près du débarcadère
actuellement utilisé par les Subsistances dans la portion
de la baie comprise à l'Est des Subsistances et le ravin
de Tildi !
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Le 15 mars 1921, au cours de la sous-commission traitant
des problèmes liés à l'ouverture d'Agadir
au commerce, le Service des Travaux Publics (TP) se réserva
un terrain de 20700 m2 sur lequel il proposa d'édifier
un certain nombre de logements pour les agents du service
ainsi que d'autres installations. Le capitaine Mondet attira
l'attention sur l'intérêt qu'il y aurait à
loger, dès leur débarquement, les fonctionnaires
des Services municipaux indispensables pour le fonctionnement
de la ville à construire. Le recrutement serait alors
impossible par suite de l'absence de logements qui empêcherait
toute affectation dans ce centre d'agents dont on ne savait même
pas encore combien ils seraient.
Le Service des Travaux Publics
affirma qu'il pouvait faire édifier ces logements provisoires
si des crédits suffisants étaient prévus
à cet effet.
En ce qui concerne les bâtiments des TP il était
prévu six emplacements pour l'installation de bureaux
et de logements du personnel des Services suivants : Service
des Domaines, Plan de villes, Agriculture-Finance, Enregistrement,
Perception des Impôts : au total 12000 m2.
Selon la sous-commission du
15 mars 1921, certains travaux étaient à réaliser
en urgence. Les Travaux publics disposaient d'un budget de 3
millions pour exécuter sans délai les priorités
:
-Terminer et parfaire la piste
Mogador-Agadir pour la rendre accessible aux véhicules
;
-Construire des logements pour le personnel des Travaux Publics,
pour celui de l'Aconage et des Douanes (séance du 15 mars
1921, CADN) ;
-Construire la conduite d'eau principale qui partant du réservoir,
devait traverser le terrain militaire et aboutir au futur hôpital
avec embranchement vers la jetée actuelle ;
-Racheter le matériel d'aconage.
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Le directeur général
adjoint des TP de Rabat demanda que le Service du Génie
d'Agadir puisse apporter son aide dans l'accomplissement
de ce programme en accord du colonel Freydenberg (commandant
le Cercle autonome d'Agadir) et du commandant Lepoivre (mars
1921, commission, CADN).
En ce qui concerne les baraques, il fut constaté que la
construction avec les moyens du pays ne coûtait pas plus
cher que l'édification de baraquements provisoires démontables.
La commission décida qu'il convenait de procéder
à des constructions de pierre quitte à les revendre
ensuite lorsque les Services s'installeraient de façon
définitive dans le secteur administratif.
La situation juridique des terrains à Agadir devint un
problème préoccupant : M. Favereau exposa
que tout le périmètre dans lequel se trouvait englobé
Agadir et ses environs était en principe makhzen.
Le seul moyen d'apurer définitivement la situation juridique
des terrains d'Agadir était la procédure de délimitation
prévue par le dahir du 3 janvier 1926. Mais cette procédure
nécessairement publique ne pouvait être engagée
qu'après l'ouverture d'Agadir.
Or il était indispensable que le lotissement de la ville
nouvelle soit prêt avant l'ouverture afin que les premiers
arrivants trouvent à s'installer.
Il fut décidé de faire comme si les terrains étaient
libres, quitte à ce que le Domaine ait ensuite régler
les litiges.
La Direction générale des TP à Rabat dut
prendre un dahir d'utilité publique concernant le port
et les installations annexes, les voies de communication, y compris
la voirie, le chemin de fer, l'adduction d'eau, les égouts,
l'installation des Services publics, l'hôpital et toutes
les installations d'utilité publique.
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1921-22
L'immeuble des Travaux Publics fut une des premières
constructions sur le front de mer, construction en dur en 1922
avec l'École, la Poste et les villas des fonctionnaires
des Travaux Publics.
Cet immeuble devait abriter provisoirement le Service du Plan
de Ville.
Le 18 juillet 1921, le capitaine
Mondet, chef du Bureau des Renseignements d'Agadir-ville,
faisant fonction de chef des Services Municipaux signala que
le Service des TP ne disposait d'aucun conducteur de travaux
et ne disposait d'aucun conducteur susceptible de tenir cet emploi.
Le 27 juillet 1921, le directeur général des TP
pensait pouvoir affecter prochainement à Agadir un agent
des TP chargé des Travaux municipaux.
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L'adduction d'eau fut
réalisée en 1921, la conduite d'eau principale
partant du réservoir et traversant la VN et Founti fut
construite.
La 1ère borne fontaine fut inaugurée le 4 septembre
1921 en présence de M. Monat, ingénieur
subdivisionnaire (Chef de bataillon Demillière - commandant
le Cercle autonome d'Agadir à SGP, 7 septembre 1921, CADN).
Les Travaux publics à
Agadir jouèrent un rôle fondamental dans la construction
de la ville et du port ainsi que de son exploitation appliquant
les décisions prises par la direction générale
des Travaux publics de l'époque tant au niveau des études
et du suivi des grands travaux : création du port, création
de ponts et de routes en particulier que pour la création
de la ville et des logements des différents fonctionnaires
municipaux, des TP et de la douane par exemple.
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Vers 1932, l'immeuble bas
des TP situé sur le front de mer fut rehaussé d'un
étage.

Il restera ainsi jusqu'au séisme du 29 février
1960.
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Travaux
publics en 1930 (Didot Bottin 1930) :
- CONTANT : ingénieur principal,
- DESBARRAT : conducteur principal
Travaux Publics dans les
années 50 :
- CARBONNIÈRES (ingénieur en chef d'arrondissement)
- Directeur du Port
- L'EXCELLENT (ingénieur Service Hydraulique)
- GOGUET (Subdivision maritime)
- Aconage - Au Port 20-05 et 30-45
- Bureau du Port
- Subdivision routière du Souss : M. PLOUÉ
- Subdivision Routière de l'Anti-Atlas : M. GUERRET
- Subdivision de l'Air : M. BENDELE
- Habitat : M. GUERET
- Bureau Technique : M. MICHEL - M. BOURGIN
- Météorologie
- Parc
 
L'ingénieur Carbonnières
(né en 1892) fut ingénieur principal des Travaux
publics, chef de l'Arrondissement d'Agadir à partir d'octobre
1947 jusqu'à sa retraite en septembre 1955. Infatigable
travailleur, il consacra sa vie et tout son temps à la
ville d'Agadir. Ce fut avec regret qu'il dut quitter son poste
en raison de son âge. Il fut chargé de construire
le port. Il habita la villa des TP dite villa Carbonières
sur le front de mer. Robert Guerret lui succédera
jusqu'au séisme.
Jean Quinat arrivé en 1936, messieurs L'Excellent, Villepelet,
Grognot et Michel Elissagaray faisaient partie des ingénieurs
et cadres techniques,
Services assurés
par les Travaux Publics
Les Travaux Publics, outre la direction du port et le contrôle
de la gestion de la société, assuraient la police
du port et la gérance du Domaine Public Maritime.
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