La Zone civile d'Agadir-Ben Sergao
Jusqu'en 1941-42

 


En 1923, la ville d'Agadir est au début de sa construction avec la mise en place des réseaux d'adduction d'eau et d'égouts

 

 Mars 1923-

Lors de la mission Roig (Reconnaissance du sol et des terrains d'escale en vue de la mise en place de la Ligne Latécoère Casa-Dakar), il existe à Agadir-Ben Sergao un terrain d'atterrissage de 600 m sur 400 m, à 4 kilomètres de la ville, dégagé et bien marqué. Le sol est dur et rocailleux.
L'approvisionnement en essence et huile dépend du 37e Régiment d'Aviation. Il y a de l'eau douce sur place.

Croquis indicatif du terrain d'Agadir établi
lors de La mission Roig en 1923
 En 1928, quand Joseph Kessel atterrit à Agadir dans un Latécoère 26 de l'Aéropostale piloté par Émile Lécrivain, ce qu'il décrit est succinct :

son avion est accueilli par des aviateurs militaires faisant partie d'une escadrille détachée du groupe de Fès pour dresser la carte photographique de la région et notamment celle du Petit-Atlas.

Leurs Goliath sont sur le terrain, les uns revenant de mission, les autres prêts à partir.

Il y a un bar dans une baraque en planches où un lieutenant gigantesque et débonnaire fait le service. Rien d'autre.

Le terrain est militaire et civil. Il se trouve à 8 kilomètres d'Agadir. La vingtaine de petits avions que l'on distingue sur cette photo prise entre 1927 et 1930 sont des Potez 25 de l'escadrille VR 558, formation basée à Marrakech dont les appareils sont fréquemment détachés à Agadir pour les besoins militaires dans le Souss.
On distingue cinq hangars, les deux de droite sont ceux de l'Aéropostale.

À cette époque on ne parle pas encore de base aérienne, le terrain d'Agadir est un terrain de l'Aviation militaire rattaché au 37ème régiment d'aviation du Maroc dont le QG est à Rabat.

 


Sur cette photographie prise en 1928, on voit le Résident Steeg à Agadir qui visite les principales réalisations de la ville
et celles en cours ; ici sur le terrain d'aviation qui sert d'escale à l'Aéropostale.

 
Au temps des Lignes Latécoère et de l'Aéropostale, l'aéroplace civile se trouvedans la Zone Nord du terrain où les petits hangars ont été construits. 

Aout 1933 - La nouvelle société qui regroupe dorénavant toutes les petites compagnies est baptisée Air-France.

1er septembre 1933 : 1er vol officiel d'Air France : L'appareil décolle de Marseille vers Tanger, Rabat puis Casablanca, une liaison opérée quotidiennement.
Casablanca devient l'escale incontournable sur la Ligne d'Amérique du Sud (Paris, Casablanca, Dakar, Rio de Janeiro, Buenos Aires, Mendoza jusqu'à Santiago du Chili).
Air France continue d'exploiter une ligne Métropole AOF vers Saint-Louis et Dakar par le Maroc.
Des escales jalonnent le parcours ; une escale secondaire est aménagée à Agadir avec un accès direct sur la route d'Agadir à Inezgane.

1934 - L'Armée de l'Air voit le jour. Agadir devient une base aérienne.

 

  • Zone civile

    Des aménagements sont réalisés par Air-France sur le terrain d'Agadir :

    Air France fait bâtir les services nécessaires, pour l'accueil des voyageurs et le fret, des bureaux et un service Météo dans la zone sud du terrain ; le tout sur une surface réduite comprenant :
        • Un terre-plein
        • Un petit hangar
        • Deux bâtiments annexes.

Dès le 2 septembre 1939, Air France est réquisitionnée, une partie de la flotte est repeinte aux couleurs de camouflage et mise à la disposition des groupes de transport de l'armée de l'Air.
Certains des avions lui sont ensuite restitués afin de maintenir des liaisons essentielles, notamment vers l'empire. Tel est le cas des Dewoitine 338, des Farman sur l'Atlantique Sud, des LeO H-246 et d'une partie des Bloch 220.

Tous ces avions reçoivent des marques distinctives : bandes tricolores sous les lettres d'immatriculation, en travers des ailes et sur la partie mobile de la dérive.


Le 26 juin 1940, lors de l'Armistice, les vols civils sont suspendus sur le territoire métropolitain et en France d'Outremer en attendant la commission d'armistice. Certaines liaisons obtiennent alors des autorisations spéciales.

En août 1940, est créé par le gouvernement de Vichy, sous la dépendance de la 15ème Escadre de transport, le SCLA (Service civil des Liaisons aériennes) pour assurer les liaisons aériennes en métropole et en France d'Outre-Mer.

La gestion du SCLA est confiée à Air France devenu Réseau aérien français et un service est organisé par région dont le SCLAFN pour l'Algérie-Tunisie-Maroc qui reçoit 50 avions et quelques avions sanitaires (Goéland et Simoun).

L'autorisation est assortie d'un certain nombre de conditions : les avions doivent être rendus inutilisables pour toute mission de guerre, ils doivent voler sous l'égide de la compagnie Air France avec des équipages et une immatriculation civils. Les missions lointaines doivent faire l'avis d'un long préavis et les commissions locales ont le droit de contrôler les cargaisons.

Le 22 août 1940, la ligne Alger - Dakar est ouverte avec vols deux fois par semaine par Oran, Casablanca, Agadir, Tindouf et Atar.



Le 1er février 1941 : Le gouvernement de Vichy met fin à l'existence de la Régie Air Afrique et son matériel est repris par le SCLA.


13 février 1941 : Air France qui assure l'exploitation du SCLA devient Réseau aérien français.