Né le 6 juillet 1894 dans le
château de la Coursicauderie construit par son grand-père
maternel à Bléré (Indre et Loire).
Pilote
Pionnier de l'aviation.
Formé à l'École Farman d'Étampes.
Breveté pilote en 1912.
Fait partie de l'escadrille MF 5 de la 1ère
Armée au début de la guerre 14-18.
Modèle de courage et de vivacité, "virtuose
de la cage à poule".
As du bombardement pendant la 1ère guerre mondiale en
particulier du bombardement de Metz en représailles à
l'attaque de Nancy par un Zeppelin dans la nuit de Noël
1914.
Cité à l'ordre de l'Armée le 7 janvier 1915
pour cette action.
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Après être passé
par l'École d'aviation d'Avord puis au Service de Fabrication
de l'Aéronautique, Henri Lemaître se spécialise
dans le bombardement, au groupe Happe (nom de celui qui fut surnommé
le "Diable rouge" par les Allemands).
Lemaitre participe sous ses ordres à
la grande bataille aérienne d'Habsheim en mars
1916 au cours de laquelle 23 avions français du groupe
de bombardement n°4 sont engagés contre le terrain
d'aviation et la gare de Mulhouse.
Il commande l'escadrille BM 120 équipée
de Breguet-Michelin IV et V destinés à bombarder
les usines de la Ruhr.
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Le 16 octobre 1916, il fait partie de la seconde grande
bataille du groupe Happe qui part à l'assaut des usines
Mauser à Oberndorf avec les escadrilles MF 29
(6 avions), MF 123 (5 avions) et BM 120 escortées
par des escadrilles de chasse. Sur les quatorze Breguet-Michelin
emmenés par Lemaître, six ne reviendront pas. Les
bombardements de jour laissent place aux bombardements de nuit.
Il totalisera 134 bombardements dont 78 de nuit.
En 1917, Lemaître
est appelé à tester le second prototype du Breguet
14.
Les 1ers pas de la Ligne - Précurseur
de l'Aéropostale.
Après la guerre, Lemaître ne
quitte pas l'aviation.
Détaché au Ministère de la Guerre pour promouvoir
l'aviation, il comprend que les Breguet peuvent encore
servir comme le pense P-G. Latécoère qui
projette d'ouvrir une ligne de Toulouse à Dakar pour transporter
le courrier.
Le 25 décembre 1918 - C'est Henri Lemaître qui accompagne
P-G Latécoère, de Toulouse à
Barcelone sur un Salmson 2A2 fabriqué sous
licence à Toulouse par Latécoère.
1919 : le vrai départ vers
l'Afrique
- Le 3 mars 1919 : Deux Salmson
2 A2 partent à destination du Maroc.
Dans le 1er : Lemaître est chargé de piloter
Beppo de Massimi.
Dans le second avion : Latécoère et l'adjudant
Jonquet.
Malgré une pluie diluvienne, les deux avions se posent
normalement à Barcelone. Ce ne sera pas le cas pour l'étape
suivante à Alicante.
En raison d'un terrain trop petit, parsemé d'embûches,
Lemaitre capote en bout de piste, longeron et moteur endommagés,
hélice brisée, aile gauche déchirée
; Jonquet déchire également son avion. Mais
les quatre hommes sont indemnes.
- Le 8 mars 1919,
avec un seul avion Salmson 2A2 dans lequel se trouve P-G.
Latécoère, Lemaître met le cap
sur le Maroc, via Barcelone à partir de Montaudran. En
11 h 40, il relie Toulouse à Casablanca où les
attend le maréchal Lyautey. Ils emportent l'exemplaire
du 7 mars du quotidien "Le Temps".
Lemaître dira : "J'ai fait 1900 kms en moins d'un
jour et demi pour porter des lettres qui mettent généralement
une dizaine de jours".

La chasse aux records - Raid avec "Chiffon
II" Breguet 14
1919- Le 18 juin 1919, Lemaître repart pour
l'Afrique :
Après Toulouse - Casablanca,
il veut aller de Villacoublay à Dakar avec l'avion
qu'il connaît bien le Breguet 14 et l'adjudant
mécanicien Gaston Guignard.
Jusqu'à Agadir tout se passe à
peu près bien mais tout à coup un sifflement sinistre
se fait entendre et le moteur baisse de 150 tours.
Le mécanicien réagit, quitte sa place passe par-dessus
la tête de Lemaître, s'établit sur
le capot du moteur pour tenter une réparation. L'avion
encore lourdement chargé se dérègle. Il
pique de plus en plus alors que Lemaître tire à
fond sur les commandes. Guignard aveuglé par un
vent de 180 kms heure et par l'hélice qui tourne à
1 000 tours ne voit rien. L'avion s'engage de plus en plus et
tombe à la verticale.
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Ils rentrent dans les nuages à
plus de 300 à l'heure et risquent de rencontrer des rochers.
Alors, Lemaître quitte sa place pour aller chercher
Guignard puis tire sur les commandes et l'avion se redresse,
fait un bond et sort des nuages en montée verticale. Lemaitre
se rétablit et Guignard lui crie : "c'est
une électrode de bougie qui a sauté, mais nous
pouvons continuer sur 11 cylindres !" - Lemaitre
respire.
Ils survolent Villa Cisneros puis arrivent à Port-Étienne.
Ils comptent encore 570 kms pour Saint-Louis du Sénégal
mais n'ont d'essence que pour 2 heures de vol. Lemaitre
tente de se poser près de la station de TSF mais c'est
du sable mou. L'avion finit par capoter. Ils volent depuis 11
heures mais ils ont franchi le Sahara sur 1700 kms. Le
raid est terminé !
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La guerre en Bolivie
1927 - Lemaître accepte d'aller en Amérique
du Sud pour mettre sur pied l'armée bolivienne qui vient
d'acheter des Breguet 19.
Il y reste 2 ans dans des conditions difficiles à former
des pilotes sur un aéroport perché à 4 000
m d'altitude.
Une panne dans la forêt-vierge fait craindre sa mort mais
il réapparait au bout de 3 semaines.

1930
Il rentre en France et quitte Breguet
en 1931.
Il devient directeur d'une compagnie de transport : "l'Auto-Routière"
et collabore au journal Paris-Soir.
Henri Lemaître meurt de maladie le 23 juillet 1935.
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