Pierre-Georges Latécoère
(1883- 1943)

   
 

 
 
 

 
 
 

 
"J'ai refait tous les calculs, ils confirment l'opinion des spécialistes : notre idée est irréalisable. Il ne nous reste qu'une seule chose à faire : la réaliser ! "

P-G Latécoère

(cité par Didier Daurat, Dans le vent des hélices, éd. Le Seuil, 1956, p. 38).

Capitaine d'industrie centralien, Pierre-Georges Latécoère fut constructeur d'avions et d'hydravions. Dès 1918, il projeta de relier les hommes par l'aérien, relier la France à l'Afrique et à L'Amérique. Il est le fondateur de la 1ère ligne aérienne transcontinentale.

 Né le 25 aout 1883 à Bagnères-de-Bigorre, Pierre-Georges Latécoère fut l'entrepreneur français emblématique de l'aviation commerciale française et en particulier de la Poste aérienne.


Diplômé de l'École Centrale de Paris en 1906 ; titulaire d'une licence en droit.


Son père Gabriel Latécoère possédait des ateliers de Menuiserie et de Mécanique générale assez prospères qui employaient 150 ouvriers.

 

Quand son père meurt en 1905, P-G Latécoère reprend l'entreprise familiale avec sa mère. La "Maison G. Latécoère" fabrique désormais du matériel roulant pour les tramways de Bigorre, la Cie des Chemins de Fer du Midi et du matériel ferroviaire à destination de l'Est de l'Europe et des colonies françaises.


P-G Latécoère participe à l'effort de guerre et investit à Toulouse dans deux usines : l'une fabrique des obus, l'autre des cellules d'avions à partir de 1916.

Mordu d'aviation, il crée à Montaudran une usine en 7 mois et un terrain d'aviation. Il obtient en 1917, la commande de 1000 avions Salmson.
Le 1er avion sort des ateliers le 5 mai 1918. En 1918, près de 800 appareils sont livrés à l'armée française avec une cadence de 6 appareils par jour à partir du 5 mai 1918.

Le 7 septembre 1918
au Ministre de l'Aéronautique Jacques Dumesnil.
Ce projet était de relier la France à l'Amérique du Sud
en 3 tronçons : Toulouse - Casablanca, Casablanca - Dakar, Natal - Buenos-Aires via Rio de Janeiro
   

 
 
 
 
1919- Latécoère fonde Les Lignes Aériennes Latécoère

C'est au cours d'un vol de réception, qu'il conçoit le 25 mai 1918, l'établissement d'une ligne régulière France-Afrique-Amérique du Sud avec une ligne aérienne de fret et de courrier reliant la France au Sénégal en passant par L'Espagne et le Maroc

25 décembre 1918 - Ligne Toulouse-Barcelone
Le 25 décembre 1918, à bord d'un Salmson 2A2 piloté par René Cornemont, il ouvre la ligne entre Toulouse et Barcelone.

 

 

9 mars 1919- Ligne Toulouse-Rabat
Le 9 mars 1919, avec le pilote Lemaitre, il franchit la distance de Toulouse à Rabat avec escale à Barcelone, Alicante et Malaga. Il porte au Maréchal Lyautey le journal Le Temps acheté le 7 mars 1919 et un bouquet de violettes, emblème de la ville de Toulouse pour la Maréchale.
Grâce au soutien de Lyautey, on lui promet une subvention et un contrat d'exploitation du tronçon Toulouse-Rabat pour 5 ans.


L'armée cède trente Breguet 14, des biplaces à ciel ouvert, plus surs et plus spacieux que les Salmson. L'Espagne autorise le survol régulier de son territoire.

Trois aéroplaces sont créées à Barcelone, Alicante et Malaga.

Du côté des avions, les craintes proviennent de la carlingue : durant la guerre, les Breguet ne sortaient que par intermittence et uniquement par beau temps. Or l'aviation commerciale vole régulièrement et par tous les temps.

Chez Latécoère, le courrier passe à l'heure - quoi qu'il en coute. Mais les machines de guerre montrent des signes de faiblesse ; il faut blinder les hélices en bois.

Chaque jour, les brumes et les rafales de vent soustraient la côte à la vue des pilotes. Sans instrument de bord, ces derniers n'ont d'autre choix que de descendre lorsque le relief le permet ; mais la manœuvre est dangereuse en particulier sur l'étape Alicante-Malaga. Les éjections de pilote ou de passagers ne sont pas rares.

1921- Latécoère fonde La Compagnie Générale d'Entreprises Aéronautiques (CGEA) (qui fonctionnera sous ce nom jusqu'en 1927), dans le but de créer une ligne aérienne transatlantique consacrée au service postal.

Septembre 1919 - Ligne Toulouse-Casablanca puis prolongée jusqu'à Dakar en 1923
Latécoère crée la ligne Toulouse-Casablanca et le courrier postal à partir de septembre 1919, prolongée jusqu'à Dakar en 1923 (2 800 kms) à travers le désert.

 

 

 Ligne avec l'Amérique du Sud
Latécoère cherche à ouvrir la ligne avec l'Amérique du Sud.

En décembre 1924, il faut obtenir du gouvernement brésilien les autorisations pour ouvrir la ligne sur le territoire brésilien.
Latécoère fait appel à Marcel Bouilloux Lafont pressenti pour les travaux à réaliser pour les infrastructures, pour faciliter les contacts avec le gouvernement brésilien.
Quand tout semble résolu, le parlement brésilien annule l'autorisation accordée par le gouvernement. Il faut renégocier.

Latécoère vend la CGEA à Marcel Bouilloux-Lafont qui devient L'Aéropostale

Le gouvernement français repousse l'offre d'achats des Lignes Aériennes Latécoère. Latécoère se tourne alors vers Bouilloux-Lafont qui achète la CGEA (Compagnie Générale d'Entreprises Aériennes) qui change de nom et devient la Compagnie Générale d'Aviation Aéropostale connue plus tard sous le nom d'Aéropostale dans le monde entier. L'acquisition a lieu vers 1927.

 SIDAL
Après s'être séparé de sa compagnie de transport, Latécoère décide de ne s'occuper que de la partie construction d'aéronefs avec la compagnie qu'il a créée en 1922 : La Sté Industrielle d'Aviation Latécoère (SIDAL).
PG Latécoère se spécialise désormais dans la fabrication et la fourniture d'appareils avions et hydravions par contrat pour la compagnie Générale d'Aviation Aéropostale avec le défi du survol de la Cordillère des Andes en 1928 et la 1ère traversée commerciale transatlantique réalisée de Dakar à Natal au mois de mai 1930 par le pilote Jean Mermoz sur un avion Latécoère 28-3 "Comte de la Vaulx", hydravion de près de 20 mètres d'envergure. Réputés pour leur qualité de vol, leur fiabilité et leur robustesse, les Laté 28 sont fabriqués à une cinquantaine d'exemplaires.
Latécoère dispose d'une usine de 26 000 m2 qui fournit l'Aéropostale.

 

 

 Avions Latécoère
Les Hydravions


P-G Latécoère s'est passionné pour la construction des hydravions pour la ligne postale.
De nombreux modèles furent conçus : Laté 2, Laté14, Laté 26, Laté 28, Laté 29, Laté 32, Laté 225, Laté 300 et 301, Laté 302, Laté 500 avant les hydravions de gros tonnage Laté 521 et 522 hexamoteur, 523, 582, 611, 631.

P-G Latécoère continue à fabriquer à Montaudran des avions qui battent des records mondiaux.
Ainsi le 9 mai 1930, Mermoz sur l'hydravion Laté 28 "Comte de Vaulx" effectue la 1ère liaison postale aérienne Saint-Louis-Natal à travers l'Atlantique Sud.

Latécoère s'attaque alors au problème des hydravions de gros tonnage ; le 1er sera le "Lieutenant de Vaisseau Paris" de 42 tonnes.

Base d'hydravions

P-G Latécoère crée en 1930 une base d'hydravions à Biscarosse.

En 1934, Air France est équipée d'un Laté 300 pour le tronçon France-Amérique du Sud (près de 19 heures de traversée entre Saint-Louis et Natal).
Le "Croix du Sud", hydravion quadrimoteur de 45 mètres est capable de parcourir 4800 km. La doctrine de la compagnie consiste à faire rouler des avions à roulettes sur les terres et des hydravions au-dessus des mers.

En 1935, le Latécoère 521 "Lieutenant de vaisseau Paris" entre en service : son rayon d'action est d'environ de 6 300 kms. Il conquiert le ruban bleu de l'Atlantique Nord en près de 28 heures 30 de vol entre Port-Washington et Biscarosse en 1939. C'est Guillaumet qui est chef de bord et 1er pilote lors de ce vol extraordinaire.

En 1937, Latécoère fait construire en 3 mois à Anglet, une usine pour la fabrication d'hydravions et en particulier le Laté 298, hydravion monoplan triplace mis en service en 1938.


En 1939, Latécoère vend à Breguet ses usines de Montaudran, d'Anglet et sa base de Biscarosse.

La Sté Industrielle d'Aviation Latécoère (SIDAL) construit en 1940 à Toulouse une nouvelle usine ; en collaboration avec son directeur Marcel Moine, Latécoère sort le plus grand hydravion du monde : le Laté 631 hexamoteur de 75 tonnes, surnommé le paquebot des airs, le fleuron d'Air France, capable de parcourir 6 000 kms avec une cinquantaine de passagers. Il restera en service jusqu'au milieu des années 50.

GP Latécoère meurt à 59 ans le 10 août 1943.