Maurice Dumesnil (1904-1967)

 

 

Pilote

Né en 1904 à Suresnes.

1923- Ingénieur des Arts et Métiers

Devient pilote boursier à l'École Farman.
1924- Brevet de pilote.

 1924- Il est engagé au 2e GOA (Groupe d'Observation Aéronautique) au sein de la 5ème Armée (Aéronautique militaire).

1927- Il entre en mai à la Compagnie Générale d'Entreprises Aéronautiques (CGEA) comme pilote aviateur pour les Lignes Latécoère. Il obtient son brevet de pilote de Transport Public.



1927- Décembre- Il porte secours à Guilllaumet et Saint-Éxupéry dans le désert entre Port-Étienne et Cap Juby.


1928- Début mars - Après 3 jours de recherche en zone dissidente, il dépanne Beauregard en panne d'essence à 100 kms au Nord de Villa-Cisneros.

- Mi-mars 1928 - Il dépanne Léon Antoine qui à la suite d'une panne moteur s'est mis en pylône à l'atterrissage à 90 kms de Port-Étienne.

- Dans les premiers jours de juillet 1928, après de longues recherches dans le Rio de Oro, il retrouve l'avion de Reine et de Serre.

- Mi-juillet 1928 - Il sauve de justesse, à 30 kms de Cap Juby, son ami Riguelle sur le point d'être capturé ; il réussit à atterrir et à redécoller dans des conditions acrobatiques.


 
Dumesnil raconte à Joseph Kessel que ce soir-là, il portait le courrier à Juby.
Riguelle pilotait l'avion qui le convoyait. Il ne restait plus qu'un quart d'heure de vol pour arriver à bon port à Cap Juby. Soudain Dumesnil voit Riguelle qui se met à faire des gestes de mauvais augure. Le temps était si beau que les deux avions naviguaient côte à côte ; Dumesnil peut voir tout ce qui se passe dans la carlingue d'à côté.
Riguelle pique brusquement et vient se poser sur une plage étroite, encaissée entre des falaises de sable assez hautes.
 

Voyant cela, Dumesnil se met à tourner une dizaine de fois autour de Riguelle qui est sorti visiblement indemne du poste de pilotage et fait signe à Dumesnil de continuer son chemin et de venir ensuite le reprendre s'il le peut.

Dumesnil file alors plein gaz à Cap Juby, signalant sa position. À Cap Juby, il décolle aussitôt pour porter secours à Riguelle. En chemin, il remarque une troupe de Maures montés sur des méharis qui se hâtent dans la même direction que lui.

"Si je ne les avais pas vus, raconte Dumesnil, j'aurais peut-être hésité à atterrir car le terrain où s'était posé Riguelle, on pouvait encore s'y poser convenablement mais pour repartir, c'était plus difficile car la longueur de la plage paraissait insuffisante pour enlever un appareil sans l'écraser sur les falaises qui la bornaient. Je suis sur, disait-il, que si j'avais eu tout mon temps et l'esprit libre, j'aurais moins bien réussi la manœuvre. Quand on joue sa vie à pile ou face, ça donne aux nerfs une sacrée précision. J'atterris aussi bref que je pus pour laisser à la course de l'avion le plus d'espace, lorsqu'il décollerait". Riguelle était déjà près de l'appareil de Dusmesnil, incrusté au fuselage, et réussit à sauter dans la carlingue. Ils entendaient les cris des Maures.
À peine posé, l'avion roula, dansa sur les buttes de sable. "Je lui fis lever la queue en quelques mètres, je tirai sur le manche. Il prit l'air, monta mais la falaise montait encore plus vite. Je la voyais venir sur moi. Impossible de virer. Il fallait passer au-dessus ou la heurter, plein moteur. Je tirais désespérément sur le manche au risque de nous mettre en perte de vitesse, mais aurais-je le temps de gravir les quelques mètres nécessaires ? Arrivés à hauteur de la falaise, les roues étaient encore au niveau du sommet. Je cabrai l'appareil de toutes mes forces et alors j'eus vraiment l'impression que, comme un cheval, il sautait. Puis il retomba, mais c'était de l'autre côté de cette dune maudite. Il avait le champ libre pour se rattraper".

Dumesnil se tourna alors vers Riguelle et le trouva un peu pâle, mais il souriait.


Dumesnil aura fait 60 traversées du Sahara.

Il aura accompli la 1ère liaison commerciale de nuit de Dakar-Casablanca

Il participe à la 1ère reconnaissance aérienne de l'AOF et de l'AEF

1929 - Mai : Dumesnil entre à la CIDNA (Compagnie Internationale de Navigation Aérienne) pour faire la Ligne Budapest-Belgrade-Istambul.


1933 - 7 octobre : Cérémonie de la fondation de la compagnie Air France, née de la fusion des 4 compagnies : Air Orient, Air Union, CIDNA, CTA (Farman) et du rachat de la CGA (Compagnie Générale Aéropostale).

1934- Il compte 5 288 heures de vol.

 1937-1938 - Nombreuses citations.

1939- Officier de l'Ordre de l'Étoile noire. Croix de guerre avec étoile d'argent.

1940- Appel de juin 1940 - Il entre en résistance et son action sera effective. Il aura effectué 18 atterrissages en Lysander en zone occupée par les Allemands.

1945- Aout - Il est démobilisé.

 

1946- Mars - Il démissionne d'Air France - Il aura parcouru plus d'un million de kms pour cette compagnie.

 En 1949,

Maurice Dumesnil, pose ses valises sur le sol guyanais et met sur pied l'année suivante, la Société aérienne de transport Guyane-Antilles (SATGA).

Pendant près de trois ans, Dusmenil effectue des liaisons entre Cayenne, Saint-Laurent et Saint-Georges avec un seul appareil, son avion privé, un bimoteur Monospar Ciel de France.


1952 - Il transforme la compagnie en SATGA, en 1954 deviendra par la suite la STAAG (Sté des Transports Aériens Antilles Guyane).

1967- Date de sa mort en Guyane française.

 

Sources :
- Gérard Bion (petit-neveu de Maurice Dumesnil)
- Joseph Kessel - " Vent de sable " (Les récits de la table)

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https://www.une-saison-en-guyane.com/
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https://aviacaoemfloripa.blogspot.com/