Né à Angoulême
le 9 avril 1871, il fait des études à Étampes
puis à l'Université de Droit de Paris.
Il décide de se consacrer avec son frère Maurice
à la gestion de la banque Bouilloux-Lafont fondée
en 1855 par leur père.
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Son frère Maurice s'oriente vers
la politique :
député du Finistère,
vice-président de la Chambre des Députés
et rapporteur du budget de la guerre de 1929 à 1932.
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En 1907, Marcel
Bouilloux-Lafont fonde la Caisse Commerciale et Industrielle,
banque spécialisée dans les prêts à
l'Étranger. En 1909, il se rend au Brésil
; le gouvernement lui demande d'assumer le financement et la
construction du port de Bahia.
En 1911, il crée la SUDAM (Sud Américaine
de Travaux Publics), société autorisée à
opérer au Brésil.
Il est mobilisé en 1914, mais en 1916, le Général
Joffre lui confie la mission de défendre les intérêts
français et la cause des Alliés en Amérique
du Sud.
Après la guerre, il continue d'entreprendre toute une
série de grands travaux au Brésil dont la construction
et l'administration des ports de Bahia, Rio de Janeiro, la construction
et l'exploitation des Chemins de Fer de l'Est Brésilien,
la fondation du Crédit Foncier du Brésil et la
Companhia Brazileira de Imoveis.
En décembre 1926 : projet de transport de courrier
Pierre-Georges Latécoère rencontre
Marcel Bouilloux-Lafont à Rio de Janeiro
pour lui proposer de mener à bien le projet d'un transport
aérien du courrier jusqu'à Buenos-Aires. M Bouilloux-Lafont
accepte.
1927- Naissance de l'Aéropostale
Le 11 avril 1927, P-G Latécoère
cède 93 % du capital en actions de la Compagnie
Générale d'Entreprises Aéronautiques (CGEA)
pour la somme de 30 Millions de Francs à M. Bouilloux-Lafont,
président de la SUDAM.
Marcel Bouilloux-Lafont baptise la nouvelle société
: Compagnie Générale Aéropostale
: l'Aéropostale est née.
Aussitôt après, le nouveau groupe
dont M. Bouilloux-Lafont a conservé le personnel et les
pilotes mis en place par Latécoère, en embauche
d'autres dont des pilotes argentins et commence à mettre
sur pied l'organisation de la Ligne d'Amérique du Sud.
Mais, il faut trouver en trois ans des financements, des autorisations
de survol et d'escale, obtenir des décrets autorisant
le fonctionnement de la Cie Générale Aéropostale,
signer des contrats postaux avec 8 pays d'Amérique du
Sud, obtenir des concessions de transport du courrier, acheter
du matériel, créer de nouveaux services.
Une gigantesque infrastructure est créée pour assurer
le fonctionnement de la ligne : 15 aérodromes sont créés,
tous équipés de TSF, hangars, ateliers etc.
Des liens d'amitié se tissent entre
le président et le personnel ainsi avec le pilote Jean
Mermoz ; Marcel Bouilloux-Lafont lui demande de le former
au pilotage, il sera témoin à son mariage.
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1er mars 1928 : la Liaison Toulouse-Buenos
Aires est inaugurée
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En août 1929, l'Aéropostale signe avec l'État
français une convention permettant un emprunt obligataire
prolongeant le contrat avec la société de plus
de 20 ans.
En 1930, la
Compagnie Générale Aéropostale exploite
un réseau de 17 000 kms, emploie 1 500 personnes dont
80 pilotes, 250 mécaniciens, 53 radios, 250 marins. Elle
possède 218 avions, 21 hydravions et 8 navires.
Maurice Bailloux-Lafont obtient des autorités portugaises
l'exclusivité d'escale aux Açores et aux Îles
du Cap vert donnant ainsi l'accès à L'Atlantique-Sud
et l'Atlantique-Nord aux avions commerciaux français.
Marcel Bouilloux-Lafont sera président et fondateur des
compagnies suivantes : CGA L'Aéropostale, La Companhia
Brazileira, l'Aeroposta Argentina, l'Aeroposta Uruguya, l'Aeroposta
Venezolana.
M. Bailloux-Lafont occupe de nombreuses responsabilités
commerciales et industrielles dont la présidence de la
SUDAM (Sté Franco-Sud-Américaine de Travaux
Publics) devenue par la suite : la Société Générale
d'Aviation.
Fin octobre 1930, une révolution au Brésil
et en Argentine, oblige la suspension provisoire de l'exploitation.
Le 4 décembre 1930, en France, le Ministre de l'Air Laurent Eynac
présente au Parlement la convention signée entre
M. Bouilloux-Lafont et le Ministre de l'Air dès le 2 aout
1929 pour le renouvellement de la concession d'exploitation et
pour donner une garantie de l'État à de nouveaux
emprunts.
Alors que Bouilloux-Lafont doit faire face à une importante
crise de trésorerie et demande l'aide de l'État,
ce dernier refuse de rembourser le Crédit Foncier du Brésil
qui a prêté de l'argent à l'Aéropostale.
Au Brésil, entrainé par le krach de la Bourse de
New York en 1929 et l'effondrement du cours du café, le
Crédit Foncier du Brésil est en grande difficulté
financière.
Il devient indispensable d'obtenir des concours
financiers pour maintenir le fonctionnement de l'Aéropostale
; les pilotes ne sont plus payés.
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M. Bailloux-Lafont compte sur le
fait que l'État français doit débloquer
l'autorisation d'emprunt garantie par la convention signée
en 1929 mais oubliée depuis.
Le nouveau ministre de l'Air J-Louis Dumesnil
propose à Bailloux-Lafont de céder sa place
de président.
Une solution est proposée et adoptée par la Chambre
des Députés : la création d'un Comité
de Gérance nommé par le Ministère.
Le Sénat envisage une proposition de subvention d'attente
de 6 millions de Francs. Mais le ministre Dusmenil sous
les ordres du 1er ministre P. Laval exige que la Société
dépose préalablement son bilan.
C'est ainsi que le coup définitif mettant fin à
l'action du Groupe Bailloux-Lafont dans l'Aéropostale
fut asséné.
Le bilan est déposé le 28 mars 1931 et la
société mise en liquidation. Aussitôt, le
Ministère renouvelle la convention et nomme un comité
de contrôle.
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En 1933, le ministre de l'Air Pierre Cot décide
la fusion des sociétés d'aviation existantes, ce
qui aboutit à la naissance de S.A. Air France.
Air France rachète les actifs de l'Aéropostale.
M. Bailloux-Lafont,
mis en faillite, voit son patrimoine totalement aliéné
en 1934.
Il s'engage à dédommager ses créanciers
depuis Rio où il lui reste quelques entreprises qu'il
s'emploie à maintenir en activité pendant les 10
dernières années de sa vie.
Il meurt ruiné dans un hôtel de Rio de Janeiro,
le 2 février 1944.
Sources :
Mémoire d'aéropostale, ses grandes figures Marcel
Bouilloux-Lafont
Guillemette de Bure : Les secrets de l'Aéropostale
1927 1933 L'aéropostale D'amérique
Du Sud par PPMAC ;
https://fr.calameo.com/books/005116633a8ee5e0b222c