Le phare situé sur la pointe d'Aghezdiss faisait partie dans les années 50 du dispositif de signalisation des côtes du Maroc. C'était un phare dit de "petit atterrissage".

On distinguait plusieurs dispositifs de signalisation maritime : les phares à éclat comme celui du Cap Ghir, les phares de petit atterrissage comme celui de la pointe d'Aghezdiss, les feux de passe des ports, les bouées sonores et lumineuses, les sirènes de brume, les radiophares à grande portée, les radars de surveillance comme celui du port de Casablanca. Les installations les plus remarquables et les plus importantes étaient celles des phares à éclat qui se distinguaient par leurs dispositifs optiques, la hauteur des tours, les bâtiments de servitude et de logement du personnel nécessaire à l'entretien et à la surveillance des côtes.
Certains phares ne pouvaient être électrifiés en raison de leur éloignement du réseau de distribution électrique (cas du Cap Ghir) ; dans ce cas la source lumineuse consistait en un gros manchon cylindrique constitué par une matière rendue incandescente sous l'effet de la combustion de la vapeur de pétrole.
Les autres phares à éclats étaient munis d'une lampe électrique d'une puissance de 3 à 6 kw alimentée en courant triphasé. L'effet d'éclat était donné à distance par le mouvement tournant exécuté dans le plan horizontal par les pinceaux lumineux.
L'électrification des phares présentait de nombreux avantages dont celui de permettre une forte intensité lumineuse. L'adjonction de prismes (cas du cap Ghir) permettait un repérage plus facile de ces phares par les navigateurs aériens, de même l'adjonction d'appareils émetteurs-récepteurs de radiotéléphonie qui fonctionnaient sur les fréquences des chalutiers s'avérait très utiles en cas de détresse de ces bateaux aux abords de ces caps.

Le phare "petit atterrissage" du type de celui d'Aghezdiss comportait une installation moins importante que celle des phares à éclats. Sa portée était moindre (20 milles environ) et le personnel se limitait à un ou deux gardiens.
La plupart de ces phares de petit atterrissage étaient électrifiés. La source lumineuse était une lampe électrique de 500 à 1 500 w placée au centre d'une optique d'horizon de 25 à 30 cm de distance focale. La lumière n'était plus concentrée suivant un nombre réduit de pinceaux lumineux mais dans le plan horizontal passant par la source lumineuse et répartie sur tout l'horizon.

Ces phares de " petit atterrissage " furent électrifiés dans le but de permettre la mise en service automatique d'un feu de secours.
Le phare d'Aghezdiss n'était pas encore électrifié en 1954 (Source : Les grands équipements, La signalisation des côtes du Maroc, p. 121 et suiv., Réalités marocaines, n°6, juin 1954, éd. Fontana).
Le gardien Aït Outezgui avec sa famille fut le premier gardien depuis la construction du phare par les Travaux publics. La famille occupait un grand logement et s'adonnait à l'élevage : deux ou trois vaches laitières, des moutons et des chèvres que l'on conduisait sur les versants des collines environnantes et jusqu'au douar des tentes près de Sidi Hnine. Un des fils devint gardien du phare du Cap Ghir.
Le phare d'Aghezdiss fonctionna jusqu'en janvier 1984.