Société des Ciments d'Agadir (SCA)
 
 
 
 
 

L'essor de la ville d'Agadir à partir des années 30, stimula toutes les activités, en particulier celle du bâtiment. La plupart des grandes entreprises de ce secteur travaillant au Maroc furent sollicitées et eurent des chantiers à réaliser sur Agadir.
Cependant l'approvisionnement en ciment était problématique et son transport coûteux : en 1950, près de 25 000 t de ciment durent être importées de l'étranger ou de Casablanca par mer et 5 000 t par la route.

 
C'est ainsi qu'en 1951, la Société des Ciments Français (société française créée en 1881) décida de construire une cimenterie à Agadir.
L'usine s'appela "La Société des Ciments d'Agadir" (S.C.A.). Elle se trouvait à la sortie d'Agadir, à Anza au-delà des conserveries, le long de la route de Mogador Essaouira et à proximité des carrières.
Elle fut inaugurée en octobre 1952 (Journal " Le Petit marocain " du 18 octobre 1952).
 

 
 
 
 

 La Société des Ciments d'Agadir fabriquait du ciment et exploitait la chaux dans une installation annexe voisine de l'usine.

Elle occupait plusieurs hectares et était approvisionnée par un téléphérique qui s'élevait sur les premiers monts des contreforts de l'Atlas.

Des centaines d'hectares au-dessus de la cimenterie furent consacrés "à l'exploitation de la pierre calcaire dont le broyage et la cuisson [faisaient] du ciment, un ciment d'une qualité rare que les techniciens de l'usine mirent au point et dont la presse fit la réputation"

(W. Cappe p. 23, Annuaire Agadir 1955).

Elle était équipée au départ d'un four droit.

 
 
 

 L'usine d'Agadir suffisait largement aux besoins locaux et exportait 40 % de sa production qui était en 1954-5 de 50 000 t par an.
(Cappe, ibidem, p. 23) (p. 90, Évolution du Maroc en 1951).

 

À cette période, un second four était en construction.

 
 
 

En 1956, Les Ciments d'Agadir employaient 272 salariés dont 226 Marocains et 46 Européens.


 
Ils fabriquaient 35 400 t de ciment "Portland" artificiel Demarle Lonquety 250/315 (250 et 375 étant la résistance en kg à la compression au 7ème jour et au 28ème jour après la coulée), 12 600 t de ciment " Portland " artificiel 20/25 (seconde qualité), 125 t de ciments spéciaux dont du ciment métallique mixte 250/315 spécial pour les travaux de mer et du ciment pouzzolanique 200/300 spécialement étudié pour résister à l'action chimique des eaux polluées.
Outre les ciments, l'usine produisait des liants dans une annexe et 4 500 t de chaux hydraulique 30/60.
Elle extrayait 800 t de gypse (produit indispensable à la fabrication du ciment).
L'usine envisageait de produire des matériaux comme la gravette et le "grain de riz".
Après cuisson et broyage, le gypse permettait d'obtenir un plâtre homogène d'une qualité égale à celle de la France. Le gypse permettait également le dessalement des sols et leurs amendements favorables à la croissance des légumineuses (Cappe, p. 24, ibidem).
 

 En 1956,
la Sté vit ses ventes se réduire de 36 % par rapport à celles de 1955,

  • En 1956 : 52 328 tonnes
  • En 1955 : 71 365 tonnes
     

 

 

La production fut ralentie ce qui augmenta le prix de revient à plus de 400 Frs la tonne. Quand le prix du fuel-oil augmenta en fin d'année 1956, la situation devint difficile pour la société, d'autant que le prix de la main-d'œuvre avait augmenté de près de 50 % par rapport à 1955 ainsi que les impôts. La Sté avait par ailleurs supporté des frais importants pour la construction de la cité ouvrière (Note remise par M. Ritter, 11 janvier 1957 concernant l'activité des Ciments d'Agadir en 1956, CADN).

 En février 1959,
l'usine d'Agadir de la Sté des Ciments français décida d'arrêter sa production en février 1959 jusqu'à une date indéterminée (pas moins de 3 mois). Le personnel (un peu plus de 200 employés dont 20% d'européens) serait payé à mi-temps.
Le marché local n'absorbant qu'une faible partie de sa production, la société avait perdu, depuis la fixation du franc marocain à un nouveau taux, la possibilité de trouver des débouchés à l'étranger.
La reprise de l'activité n'était prévue qu'après l'épuisement des stocks (10 000 tonnes) (T 28 février 1959- 8 h 45 - Jeudy, CADN).

 Après le séisme,
la situation devint toute autre.
L'usine put être remise en fonctionnement au bout de 4 mois.
Les demandes de travaux émanant de la Sté des Ciments d'Agadir sont retrouvées dans les registres du HCRA concernant les travaux entrepris avec les dates d'ouvertures de chantier (OC) :

 

      • 1 villa et 6 logements OC : 27 novembre 1963
      • Murs de clôture de l'usine OC : 14 novembre 1963 et 24 février 1964
      • La construction de 3 silos d'homogénéisation et stockage de calcaire concassé OC : 21 juillet 1964 (M. Florentin directeur)
      • La construction d'une mosquée pour la Cité de la Cimenterie : demande de M. Florentin directeur : Ouverture de Chantier (OC) : 23 09 1967
      • Construction d'un bâtiment pour le Broyeur n°2 - OC : 23 avril 1968
      • Construction d'un Four de Roll 450 T - OC : 29 septembre 1969
      • Agrandissement d'un atelier d'ensachage (M. Florentin directeur) OC : 20 mai 1970
      • Construction d'un Four de Roll 150 T Cimenterie - OC : 18 mars 1970
      • Silo de stockage à ciment de 1 500 T - OC : 24 mai 1971
      • 3 magasins OC : 10 février 1972
      • Local d'archives, sanitaires, Réservoirs de 300 m3 atelier de menuiserie, garage, modification de bureaux OC : février 1972.
      • 1 Tour, 1 mur de soutènement, 1 passerelle OC : 10 novembre 1972
      • 1 Atelier de concassage - OC : 20 novembre 1972
      • Broyeur, 1 salle - OC : 23 février 1973
      • Logement- OC : sans
      • Logement- OC : sans
      • Bâtiment d'électrofiltre du ? OC : 7 mai 1973
      • Bâtiment d'électrofiltre four, chauffe, refroidisseur - OC : 26 juin 1973
      • 1 Tour - OC : 21 septembre 1973
      • 1 silo à farine, 1 silo à poussière - OC : 21 septembre 1973
      • 1 bâtiment de chauffe et 1 refroidisseur - OC ; 21 septembre 1973
         

La société accompagna la reconstruction d'Agadir, son développement et celui de la région du Souss Massa Dra et des Provinces sahariennes. Elle multiplia par 20 sa capacité de production par rapport à celle de 1951.


 En 1992,
les Ciments d'Agadir fusionnèrent avec la Sté CIMASFI sous le nom de Ciments du Maroc, en 1999 à l'occasion d'une autre fusion, ils devinrent CIMAR.

 En 2011,
La Cimenterie a fermé ses portes le 31 mars 2011 à Anza pour créer une nouvelle entreprise à Imi Mqorn dans la commune de Chtouka Aït Baha.

 

Une vie au service de la Cimenterie : Moulay Lahoucine Teftal (Anza) (http://mfd.agadir.free.fr/Anza/cimenterie/Moulay%20Lahoucine%20Teftal.html)