Khyam

 

 

 

 

Au N-E du Quartier Industriel Sud, Khyam (khyam : pluriel de khaïma tente) n'occupait avant le séisme qu'une surface limitée au-dessus du Quartier industriel ; à l'Est des tentes, on pouvait apercevoir le moulin à grains de l'entrepreneur Azamad et le dépôt du ferrailleur, frère d'Hadj Brahim dit Couscous.

Le nom de Khyam évoque le type d'habitat des nomades du Sud qui furent à l'origine de l'édification du camp avant le séisme. Autrefois, les tentes étaient repliées pour des retours périodiques, elles étaient maintenant en mauvais état et constituaient un habitat misérable.


Sous le Protectorat, les autorités avaient fait construire en 1954 à côté du douar de tentes existant, un camp de tentes (500 environ) dressées suivant une trame 8x8 sur 8 hectares un dispensaire, un bureau de cheikh, une école avec une classe primaire pour tous les enfants. Un petit souk de tentes permettait l'achat des produits de première nécessité. Il n'y avait pas de mosquée à minaret mais il y avait une grande tente orientée vers la Mecque.

Administration de Khyam - Dispensaire

Il y avait des fontaines, un bureau de cheikh, une école et un dispensaire mis en place avant 1950. L'infirmier Hadj Lahcen Daher dit Bahcine qui parlait le Hassani se vit confier la direction du dispensaire à la tête d'une équipe comprenant infirmière, assistante sociale, économe et soignantes.

 

Cimetière des Oulad Adghamna

 Le petit cimetière Oulad Adhghamna aurait été créé en 1944 suite à une épidémie de typhus qui aurait tué en une seule journée cinq chorfa sahraouis, dignitaires de la tribu Aït Tourza d'origine mauritanienne, installée à Agadir en 1935.

N'ayant pu inhumer les défunts au cimetière de Yachech, le Pacha de la ville aurait autorisé cette tribu à choisir un endroit pour enterrer les siens. Le lieu choisi fut sous un grand arganier centenaire.
Le cimetière Oulad Adghamna se trouvait sur le petit ravin dit Elârib qui n'est répertorié sur aucun plan. Ce ravin n'existe plus aujourd'hui et ses eaux ont été déviées sur l'Oued Lahouar.
Seuls les Oulad Adghamna furent enterrés dans ce cimetière jusqu'en 1960.

 

Après le séisme


Comme par le passé, le quartier industriel attira une population rurale se heurtant aux problèmes de la ville (cherté des loyers essentiellement, faibles revenus) entrainant la naissance ou la continuité d'un habitat spontané comme le bidonville.

La population de Khyam connut une vive extension dans les 5 années qui suivirent le séisme (Ben Jelloun et Droval, 101).
La population de Khyam doubla presqu'en 6 ans pour atteindre 6 700 habitants en 1966 (Péré, 87). Ce fut la conséquence des migrations des populations rurales vers Agadir après le séisme.
Avec l'arrivée massive d'une population venue des plaines atlantiques du Nord se développa un bidonville du type abri des bidonvilles du Nord constitué de matériaux hétéroclites.
Khiam se composait de deux sortes d'habitats : une partie ordonnée autour d'un tracé de voierie avec des constructions en dur parfois (voire RC+1) et une certaine activité commerciale, et une autre sorte plus spontanée à la façon d'un bidonville.
Khiam finit par s'étendre au point de couvrir 80 hectares (Péré, p. 87).

 
 

 Un autre refuge de ruraux Le Laazib groupait 2 000 habitants.

Il s'agissait au départ de familles des Mesguina qui s'étaient regroupées et à qui on avait pris des terrains occupés par les Sahraouis. 

 
 

En 2007 : voici le bidonville avant sa transformation

 

En 2013-14, les tentes n'existent plus à Khyam. La population est logée dans un lotissement viabilisé. De très jolis immeubles avec tout le confort et une belle mosquée ont surgi de cette cité qui porte le nom d'El Gouira (dernière ville marocaine avant la frontière Mauritanienne).