Écoles Goursaud
Ex-écoles primaires musulmanes du QI d'avant le séisme
Architectes Guy Lachanaud et Édouard Delaporte

 

 
 

Le quartier scolaire du Quartier industriel sud fut construit au début des années 50, conçu par les architectes Guy Lachanaud et Édouard Delaporte, réalisé par l'entreprise SETAM de Rabat (Sté d'Études et de Travaux d'Art au Maroc), filiale de l'entreprise nantaise de Travaux Publics de l'Ouest ETPO.

L'architecte Édouard Delaporte réalisa à Agadir, avant le séisme, le Lycée Youssef Ben Tachfine et l'immeuble de la Paternelle.

Ce Quartier scolaire formait une sorte de presqu'île au bord de l'Oued Lahouar.
Les marocains donnèrent à cet ensemble scolaire le nom de Jazirat Goursaud ("L'île Goursaud") en lui associant le nom du directeur de l'école de garçons de l'époque, Guy Goursaud.

Le Quartier Scolaire se trouvait à l'extrémité de ce qui avait été construit jusque-là à Agadir, au de-là des rues de Fès et de Meknès, après le croisement avec la rue ex Painlevé, à côté de l'Orphelinat dont il était séparé par une petite rue dite rue de l'Orphelinat.

 
 
 Le quartier scolaire comprenait :
- Une école de garçons,
- Une école de filles,
- Une double villa de fonction pour les directeurs,
- Un double pavillon de fonction pour les administratifs et enseignants,
- Un petit immeuble appelé Bloc scolaire pour les instituteurs des écoles musulmanes du QI, immeuble construit au bord de l'Oued Lahouar (" la maison du bord de l'Oued " de Dominique Bloch-Mazet).

 
 

 

Autour des écoles et des habitations de fonction, il n'y avait au début que des saucissons épineux, des cailloux et quelques buissons de jujubiers mais pas de mur d'enceinte.
Les écoles et dépendances furent construites en même temps que les habitations du Groupe Foncier vers 1953 : ces bâtiments modernes en barre avaient de grandes baies vitrées et des parements en pierre sur certaines façades. Le directeur de l'école de garçons et la directrice de l'école des filles logeaient sur place dans des villas de fonction.

 
 

 Après le séisme, l'école fut organisée provisoirement dans le grand camp de rescapés de Timersit sur la route de Taroudant au milieu des arganiers.
M. Goursaud s'y rendait tous les jours avec un instituteur de français et deux d'arabe. Cela dura trois mois. Quand la population du Quartier Industriel eut intégré les préfabriqués d'Amsernat ou les maisons de la rue de Marrakech ou les baraquements mis en place sur les terrains vagues des conserveries,
M. Goursaud organisa la reprise des écoles au Quartier Industriel dans des baraques installées provisoirement dans la cour pendant les travaux de remise en état des salles de classe.

La vie reprit son cours : chaque matin le gardien au turban, Moulay Ali, apprécié de tous, distribuait aux élèves un grand verre de lait Nido sucré, un morceau de pain, provenant de chez Moulay El Bachir, garni de fromage américain provenant d'une grande boite de conserve de 5 kg.
L'après-midi, les élèves recevaient en classe un morceau de pain avec un morceau de chocolat.

La reprise dans les salles de classe se fit à la fin de l'année 1960 ou début 1961.
Presque tous les jours, en raison des répliques fréquentes de tremblement de terre, la panique s'emparait des élèves et des instituteurs au moindre grondement ou au passage des gros camions et des bulldozers à côté de l'école. M. Goursaud calmait tout le monde.

En 1961-62, M. El Gdali prit la succession de M. Goursaud à la direction de l'établissement.
Vers 1982, cette "maison du savoir" devint Collège Mohamed Ech Cheikh Es Saadi.

 

 Le joli Bloc scolaire du bord de l'Oued où logeaient les enseignements était en 2013-14 vraiment mal en point.