Les Plans d'aménagement des 6 quartiers
et zoning
Les plans d'aménagement prévoyant l'édification
dans un 1er temps d'une ville de 50 000 habitants s'appuyaient
sur les principes suivants :
1. La ville serait faite pour les piétons
: un rôle essentiel serait dévolu aux places, cheminements,
portiques, jardins et espaces libres publics assurant les meilleures
communications entre les divers secteurs d'activités ;
2. Chacun des quartiers aurait son caractère propre
en fonction des besoins et activités de ses habitants
mais la nature et la qualité des équipements des
différents quartiers devaient partout être assurées
de façon identique ;
3. Les circulations mécaniques (automobiles) seraient
hiérarchisées et séparées
des cheminements de piétons.
6 quartiers furent délimités. Chaque quartier
serait autonome selon les principes de la
Charte d'Athènes que les urbanistes et
architectes utilisèrent pour la planification de la ville.
A. Le Centre Urbain
B. Nouveau Talborjt
C. Secteur Touristique et balnéaire
D. Secteur Résidentiel
E. Quartier industriel Sud
F. Quartier industriel d'Anza
À ces quartiers nous en ajouterons un qui s'est imposé
à la fin du mandat du HCRA : celui de l'Extension X
et du Secteur mixte et nous verrons pourquoi.
Espaces libres publics
Une grande importance fut accordée dès
les premières études du Plan directeur à
la définition des espaces libres dans le cadre
du parti général d'utilisation du site ; on voulait
faire d'Agadir une ville piétonne, avec
des espaces verts, lieux de déplacements de détente
et d'activité en plein air et non des vides urbains non
utilisés.
Priorité fut donnée à la conservation et
au développement du cadre boisé, à la mise
en valeur de la baie et de l'arc de la plage, aux articulations
des espaces piétonniers avec les places publiques, à
la répartition des aménagements sportifs, des parcs
et des jardins.
Aux anciens boisements forestiers de fixation des dunes côtières
s'étendant sur 6 kms parallèlement à la
plage depuis l'oued Tanout jusqu'à l'embouchure de l'Oued
Souss, vinrent s'ajouter les plateaux de Talborjt et de Plateau
administratif non constructibles, qui auraient été
entièrement plantées pour constituer une forêt
de 60 hectares d'où le promeneur pourrait bénéficier
de vues dégagées sur le promontoire de la Kasbah,
sur la baie et sur la ville ! (a+u, Challet p. 59).
Au 1er juin1965, ainsi 85.000 arbres nouveaux auraient
été plantés à l'intérieur
du périmètre municipal (a+u, Challet p. 59).
Ceci dans la continuité de l'urbanisme de la période
du Protectorat qui accordait beaucoup d'importance aux jardins.
L'architecte paysagiste Jean Challet, chargé des espaces
verts, était sensible à la mise en valeur des points
de vue, au respect des composantes du site dans la tradition
de J-C N Forestier.
De la même façon, les ravins devaient localiser
les aménagements paysagers qui protégeaient en
même temps la terre du ravinement (Nadau, 158).
Dans leur conception générale, les espaces publics
furent considérés comme des "services publics"
liés à ce titre à la trame urbaine et à
l'équipement (Challet, a+u 4, 1966, p. 58). Cet architecte
paysagiste voulait un jardin pour tous et non pour quelques
privilégiés, un jardin pour vivre et non un espace
de représentation.
Sources :
- Mas P. : Plan directeur et plans d'aménagement
(A+U, pp. 6-17, 1966)
- Beurret C. : Architecture et aménagements publics
(A+U, pp. 34-35, 1966)
- Péré M. : Agadir, ville nouvelle, Revue
de Géographie du Maroc, n°12, 1967

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