Vincent Patricolo naquit le 20 mai 1895 à Palerme en Sicile
(Italie).
À l'âge de16 ans, en raison de la misère
qui sévissait en Italie, il rejoignit Marseille pour travailler
comme docker. Il fut refoulé et après un séjour
à Tunis, ayant appris qu'il y avait du travail au Maroc,
débarqua à Casablanca en 1911. Il travailla dans
cette ville en tant que plâtrier puis devint chef de chantier.
Il fit la connaissance de Conception Caruzo,
italienne, née le 18 juin 1901 à Tunis qui travaillait
avec ses parents dans le restaurant où il prenait ses
repas.
Elle n'avait que 16 ans quand ils se marièrent. Ils eurent
11 enfants qui naquirent dans les différents villes du
Maroc où se trouvaient les chantiers surveillés
par Vincent Patricolo.
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Ce dernier prit pied à
Agadir en 1933.
Il travailla pour le caïd Tiouti et fit venir de Casablanca
El Hadj Harouri et Hadj Demnati pour l'aider à construire
l'immeuble Tiouti de Talborjt.
Il s'agissait d'un important immeuble d'angle avec une façade
sur la rue de la Kissaria où se trouvait le tailleur Benchimol
et le magasin "Bata", une façade plus longue
sur la rue Jerrari et une autre sur la rue du Four où
se trouvait le bar "La Civette" et un coiffeur dont
le salon était nommé "Point d'interrogation".
La Quincaillerie Binoche se trouvait à l'angle de cet
immeuble entre la rue Jerrari et la rue de la Kissaria.
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Ironie du sort, ce joli
bâtiment solide ne tomba point au tremblement de terre
et ce fut son fils Henri qui, avec l'entreprise familiale, dut
le détruire à la dynamite en juin 1960. |
Vincent Patricolo exploita la première carrière
à El Ghezoua près du dépôt de carburants
Beryl. D'autres possédaient des carrières comme
M. Corcos (La SOENCA) et le charbonnier Pierrot Bioletto.
Pendant la guerre, Vincent Patricolo utilisait des dromadaires
pour transporter les pierres de taille, le gravier et le sable.
L'essence était rare et chère. Le chamelier Hadj
Shimou Jilali devint lui-même entrepreneur.
Vincent Patricolo, que les autochtones surnommaient Mouhendiz
Bou Kerch (l'entrepreneur bedonnant) était très
croyant.
Il portait des offrandes au vénéré Sidi
Bou Tini qui se trouvait à l'entrée des carrières
El Ghezoua.
Il construisit au cours des années
30, les grands escaliers rescapés du séisme qui
partent du boulevard Mohamed V, longeaient l'hôtel Mauritania
puis, coupant la rue de la Somme arrivaient à l'hôtel
Gautier ("Escaliers de la SATAS").
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Tous les bancs en mosaïque
des jardins publics de la Ville d'Agadir et ceux du cimetière
chrétien de Yachech furent fabriqués et installés
par Vincent Patricolo.
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Vincent Patricolo travailla pour l'entreprise
Daydé qui fit le premier port. Ses camions étaient
peints en jaune. Il roulait avec une camionnette fabriquée
par son fils Vincent Georges qui travailla aux TP et au port.
Les fils de Vincent Patricolo reprirent l'entreprise de bâtiment
et terrassement créée par leur père associé
au grand entrepreneur Hadj Ômar.
Vincent Patricolo est décédé le 17 mai 1953
à Agadir (Biographie de Vincent Patricolo établie
à partir des souvenirs de son fils Henri Claude Patricolo).
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