Vincent Patricolo
(1895-1953)

Entrepreneur en Terrassement-Bâtiment-Travaux publics

 

 

 Vincent Patricolo naquit le 20 mai 1895 à Palerme en Sicile (Italie).

À l'âge de16 ans, en raison de la misère qui sévissait en Italie, il rejoignit Marseille pour travailler comme docker. Il fut refoulé et après un séjour à Tunis, ayant appris qu'il y avait du travail au Maroc, débarqua à Casablanca en 1911. Il travailla dans cette ville en tant que plâtrier puis devint chef de chantier.

Il fit la connaissance de Conception Caruzo, italienne, née le 18 juin 1901 à Tunis qui travaillait avec ses parents dans le restaurant où il prenait ses repas.
Elle n'avait que 16 ans quand ils se marièrent. Ils eurent 11 enfants qui naquirent dans les différents villes du Maroc où se trouvaient les chantiers surveillés par Vincent Patricolo.

 
 
 
 

 Ce dernier prit pied à Agadir en 1933.
Il travailla pour le caïd Tiouti et fit venir de Casablanca El Hadj Harouri et Hadj Demnati pour l'aider à construire l'immeuble Tiouti de Talborjt.

Il s'agissait d'un important immeuble d'angle avec une façade sur la rue de la Kissaria où se trouvait le tailleur Benchimol et le magasin "Bata", une façade plus longue sur la rue Jerrari et une autre sur la rue du Four où se trouvait le bar "La Civette" et un coiffeur dont le salon était nommé "Point d'interrogation".

La Quincaillerie Binoche se trouvait à l'angle de cet immeuble entre la rue Jerrari et la rue de la Kissaria.

 
 
 Ironie du sort, ce joli bâtiment solide ne tomba point au tremblement de terre et ce fut son fils Henri qui, avec l'entreprise familiale, dut le détruire à la dynamite en juin 1960.

 

Vincent Patricolo exploita la première carrière à El Ghezoua près du dépôt de carburants Beryl. D'autres possédaient des carrières comme M. Corcos (La SOENCA) et le charbonnier Pierrot Bioletto.
Pendant la guerre, Vincent Patricolo utilisait des dromadaires pour transporter les pierres de taille, le gravier et le sable. L'essence était rare et chère. Le chamelier Hadj Shimou Jilali devint lui-même entrepreneur.
Vincent Patricolo, que les autochtones surnommaient Mouhendiz Bou Kerch (l'entrepreneur bedonnant) était très croyant.
Il portait des offrandes au vénéré Sidi Bou Tini qui se trouvait à l'entrée des carrières El Ghezoua.

 Il construisit au cours des années 30, les grands escaliers rescapés du séisme qui partent du boulevard Mohamed V, longeaient l'hôtel Mauritania puis, coupant la rue de la Somme arrivaient à l'hôtel Gautier ("Escaliers de la SATAS").

 

 

 

 
 
 
 Tous les bancs en mosaïque des jardins publics de la Ville d'Agadir et ceux du cimetière chrétien de Yachech furent fabriqués et installés par Vincent Patricolo.

 
 
 

 

Vincent Patricolo travailla pour l'entreprise Daydé qui fit le premier port. Ses camions étaient peints en jaune. Il roulait avec une camionnette fabriquée par son fils Vincent Georges qui travailla aux TP et au port. Les fils de Vincent Patricolo reprirent l'entreprise de bâtiment et terrassement créée par leur père associé au grand entrepreneur Hadj Ômar.
Vincent Patricolo est décédé le 17 mai 1953 à Agadir (Biographie de Vincent Patricolo établie à partir des souvenirs de son fils Henri Claude Patricolo).