Lods et Beaudoin seront à l'avant-garde
de l'architecture moderne. Leur cité du "Champ des
oiseaux" à Bagneux en 1931-32 sera la 1ère
expérience française de logements à bon
marché intégralement préfabriqués.
Ils font appel à l'ingénieur Freyssinet
qui adopte pour cette préfabrication la technique toute
nouvelle du béton vibré.
Préfabriqués en usine, montés à sec
sur le chantier, ces logements réalisent l'utopie de la
maison construite comme une voiture.
De la même façon, Lods et Beaudoin réaliseront
en 1934 un autre ensemble de logements populaire : la Cité
de la Muette à Drancy où ils associent le métal
et le béton. À une ossature métallique s'accrochent
des panneaux coulés en béton (Ragon, T 2, 187).
En 1932, Beaudoin et Lods montent un bureau d'étude
en embauchant les ingénieurs Vladimir Bodiansky et
Treizzini.
En 1939, ils construisent avec les ingénieurs
Bodiansky et Prouvé, le Marché couvert et
la Maison du Peuple à Clichy en mettant en pratique
l'idée de mobilité de la surface construite.
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Construit par éléments préfabriqués
en usine, le bâtiment comporte un grand hall et le marché
se tient sous et sur les galeries. Un plancher mobile, permet
de faire une grande salle de réunion dont la partie centrale
peut être fermée. Le toit, partiellement vitré,
peut être ouvert donnant le plein air au marché
ou bien aux réunions (Ragon, t2, 89).
L'uvre la plus spectaculaire étudiée par
Beaudoin, Lods et Bodiansky concerne le projet du Grand palais
des Expositions au rond-point de la Défense, présenté
en 1934 ; il ne sera pas réalisé. L'ossature
d'acier reposant sur 4 points d'appui aurait permis de couvrir
12 hectares.
Beaudoin et Lods sont reconnus pour leurs innovations techniques
et plastiques.
En 1933, Lods devient membre actif des CIAM.
Il collabore à la rédaction de la Charte d'Athènes.
En 1935, Beaudoin et Lods, avec l'ingénieur
Prouvé, construisent un prototype de maison de week-end
qui sera monté en public en 1 heure (Ragon, T2, 231).
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La recherche et l'expérimentation de procédés
de préfabrication déterminent l'ensemble des travaux
de Lods.
Il travaille en collaboration avec l'ingénieur Vladimir
Bodiansky avec qui il partage la passion de l'aéronautique.

De 1940 à 1944, il fait partie avec Le Corbusier
de l'ASCORAL (Association pour une Rénovation Architecturale).
Il fut un pionnier de la préfabrication, de la rationalisation
du chantier, de la recherche de nouveaux standards constructifs
pour une architecture complètement industrialisée.
Défenseur de l'industrialisation intégrale du
bâtiment, Lods tente d'imposer ses idées
sans succès pour la reconstruction de Mayence.
Nommé architecte urbaniste conseil du gouvernement général
de Guinée, il réalise de nombreux bâtiments
à Conakry (immeubles d'habitation, bureaux et équipements
collectifs).
En 1949, membre des CIAM, il anime des conférences
avec l'ingénieur Vladimir Bodiansky, qui révèlent
à Casablanca les parrainages utilisés par Écochard
(J.-L. Cohen et M. Eleb, 292). Il célèbre les vertus
du zonage fonctionnel. Ses projets sont fondés
sur une application stricte de la Charte d'Athènes.
Au début des années 50, il succède
à Auguste Perret à la tête de son
atelier d'architecture à l'ENSBA de Paris.
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À Agadir en octobre 1951, Marcel Lods
remporte le concours de l'Hôtel de Ville d'Agadir
(1er prix et exécution) avec les frères Luc
et Xavier Arsène-Henry architectes et l'ingénieur
Vladimir Bodiansky (ATBAT).
En 1957, il construit avec l'architecte Jean-Jacques
Honegger l'ensemble des Grandes-Terres à Marly-le-Roi
en béton vibré préfabriqué
dont les façades sont réalisées en usine.
Il y habitera pendant 15 ans prouvant qu'il y vivait très
bien.
Dans les années 60, il fonde le GEAI (Groupement
d'Études pour une Architecture Industrialisée)
et réalise un prototype de bâtiment intégralement
usiné entre 1962 et 1966 et le grand ensemble de la
Grande Mare à Rouen à la demande d'Edgard Pisani
Il enseigne à partir de 1948 à
l'ENSBA de Paris mais il démissionne en 1964.
Il enseigne à partir de 1957 à l'École
Nationale des Ponts et Chaussées.
Titulaire de grands prix nationaux et internationaux, il devient
membre de l'Académie d'Architecture en 1971.
Il publie "Le Métier d'architecte" en
1976.
Passionné d'aviation et de photographies, il réalise
de nombreuses photographies aériennes de ses réalisations
architecturales.
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Parmi les constructions réalisées :
- La Maison des Sciences de l'Homme à Paris,
boulevard Raspail (1962), classée Monument historique.
- La Maison du Peuple de Clichy en collaboration avec
Eugène Baudoin, Vladimir Bodiansky (ingénieur)
et Jean Prouvé présentent le premier exemple de
mur rideau en panneaux préfabriqués ;
- La Maison "La Mare" à Sérigny
(Orne), villa personnelle de Marcel Lods, est inscrite aux Monuments
Historiques.
À Agadir avant le séisme : Marcel Lods
remporte en octobre 1951 le concours de l'Hôtel de Ville
(1er prix et exécution) avec les frères Luc
et Xavier Arsène-Henry et l'ingénieur Vladimir
Bodiansky (ATBAT-Afrique). L'étude fut réalisée
par le bureau d'études de l'ATBATAfrique et les
photographies par le Studio Jean Manuel d'Agadir (voir
le dossier concernant l'Hôtel de ville ou Municipaux, AA
9-10, 1951, pp. 57-60 ; AA 35, 1951, p. 73).
Le programme prévoyait la construction de locaux réservés
aux diverses activités municipales :
- Des locaux des cérémonies largement ouverts
au public : hall d'entrée, salle des pas perdus, salle
des fêtes, salle des mariages,
- Des locaux de direction auxquels le public n'accèderait
que rarement : bureau du Pacha, bureau du Chef des SM, salle
des commissions municipales, salle des sous-commissions,
- Des services, dont une partie était réservée
au personnel et comprenait l'Administration générale,
les Affaires marocaines, les Travaux municipaux, le Bureau municipal
d'Hygiène, les Régies,
- Une bibliothèque.
Le projet retenu favorisait la souplesse de fonctionnement
au quotidien du bâtiment en permettant d'ouvrir ou de fermer
alternativement certains locaux mais permettait également
une distribution souple des locaux et des bureaux qui pouvaient
être modifiée à la demande.
Le bâtiment comportait deux parties distinctes :
- une partie comprenant les bureaux du Maire, de l'Administrateur
et du Pacha peu susceptibles de subir des évolutions considérables
et pouvant être construites en matériaux rigides,
- l'autre partie comprenant les services adaptables aux nouveaux
besoins : ainsi un système de cloisons mobiles permettait
la division de la grande salle de spectacles en trois locaux
distincts pour les mariages, des réunions et des conférences.
Cette salle pouvait ainsi servir de salle de plein air grâce
au plafond mobile et aux côtés ouvrants, ou de salle
fermée dans les cas de séances de cinéma
dans la journée.
La division et la jonction des différents services
furent établies par des circulations horizontales ou verticales.
Tous les services administratifs furent groupés dans un
immeuble à étages et tous les locaux ouverts au
public furent répartis dans le rez-de-chaussée
surélevé au-dessus de la grande salle des pas perdus.
Ainsi les Administrateurs, le Public, les Bureaux, le Service
d'Hygiène, la salle de Spectacle, là Bibliothèque
avaient des accès séparés.
Les conditions climatiques déterminèrent le
choix d'une aération complète par ventilation naturelle
de tous les locaux.
Les façades exposées au soleil étaient abritées
par des loggias, brise-soleil et auvents.
La grande salle des fêtes était constamment ventilée
par des parois latérales faites de brise-soleil verticaux
et orientables.
La toiture était constituée de panneaux pivotants
le long des poutres en portiques.
Marcel Lods montra au travers de cette architecture, qu'il aimait
et savait manier le verre et le métal.
Une partie seulement du projet initial fut réalisé.
Des jardins ouverts au public furent aménagés
avec des palmiers, des lauriers roses et blancs, et d'autres
arbustes qui rendaient l'endroit particulièrement agréable
et les petites rampes lisses, parallèles aux escaliers,
se révélèrent tout à fait propices
à l'exercice du patin à roulettes pour les enfants
du voisinage.
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Ce superbe bâtiment des Municipaux qui résista
au séisme de 1960 est maintenant l'immeuble de la Province.
Marcel Lods est mort à Paris le 9 septembre 1978.

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