Le Corbusier représente un des principaux initiateurs
du Mouvement Moderne en architecture.
Ses réalisations ont marqué le XXème siècle
et des générations d'architectes et d'urbanistes
dont ceux de la Reconstruction d'Agadir.
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Charles-Édouard Jeanneret-Gris est né
le 6 octobre 1887 à la Chaux-de-fonds en Suisse, ville
dédiée à l'industrie horlogère dans
le canton de Neufchâtel ; il obtiendra la nationalité
française en 1930.
On le destinait à un travail d'artisan à la production
de montres comme son père.
Il sera architecte, urbaniste, décorateur, sculpteur,
peintre et écrivain et sans conteste un des plus inventifs
et des plus influents architectes et urbanistes et théoriciens
du XXème siècle.
Charles-Édouard Jeanneret commence par étudier
à l'École municipale d'art décoratif sous
la houlette du peintre Charles L'Éplattenier qui
l'oriente vers l'architecture.
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II adoptera le pseudonyme de "Le Corbusier"
en 1920 pour signer les articles de la revue qu'il a créée
avec le peintre Amédée Ozenfan : "L'esprit
nouveau".
Il sera l'un des principaux représentants, créateur
et théorisateur du Mouvement moderne en architecture,
en urbanisme et design : le grand ponte du mouvement moderne
en architecture.
Ses édifices, ses peintures, ses écrits et ses
engagements personnels incarneront les ambiguïtés
d'une période mouvementée tout en les transcendant.
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Il voyage beaucoup : pour apprendre tout d'abord,
pour diffuser ses théories ensuite, et pour construire
dans le monde entier.
Son uvre bâtie en grande partie avec son cousin Pierre
Jeanneret concerne tous les programmes qui ont marqué
le XXème siècle qu'il s'agisse d'habitat collectif
ou individuel, d'urbanisme, de bâtiments publics, culturels,
sacrés ou industriels.
Les années 30 seront consacrées à l'élaboration
de la doctrine de la ville radieuse, fortement hiérarchisée
et marquée par les travaux du CIAM 4 de 1933 sur
la "ville rationnelle" avec la distinction des 4 fonctions
essentielles selon lui : "Habiter-se Récréer
- Travailler - Circuler" qui seront précisées
en 1943 dans la Charte d'Athènes. Le concept de
ville radieuse culmine en 1935.
"Les divers éléments de la ville seront assemblés
selon une loi vivante, efficace, organique".
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"Depuis 1907, ma recherche fut inlassable, écrira-t-il,
le logis considéré comme le temple de la famille,
digne de l'effort, de l'attention et de l'amour des bâtisseurs"
(lettre à ses parents, 3 novembre 1925).
Donner une habitation décente voire radieuse à
tous, telle fut la préoccupation constante de Le Corbusier.
À partir de 1922, il développe le principe d'immeuble
avec services domestiques intégrés qu'il appelle
immeubles-villas : chaque appartement étant appelé
villa.
C'est en 1945 que Le Corbusier reçoit la commande d'un
immeuble collectif à Marseille dans le cadre de la Reconstruction
de la France après la seconde guerre mondiale. Cette
Unité d'habitation connue sous le nom de cité
radieuse concrétisera des années d'études.
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"Habiter-se Récréer
- Travailler - Circuler"
Le bâtiment, nous dit Guillemette Morel Journal, repose
sur le principe du casier à bouteilles - une ossature
indépendante en béton, tramée selon les
mesures dictées par le Modulor - dans lequel sont insérées
les cellules de logement.
La barre compte 17 étages d'une hauteur de plafond de
2,26 mètres seulement et contient 337 appartements desservis
par des couloirs aveugles ou rues intérieures tous les
3 niveaux en raison de leurs imbrications en coupe, dispositif
économe en surfaces de distribution.
Les appartements sont en duplex traversants Est-Ouest avec une
double hauteur dans le salon prolongé par une loggia formant
brise-soleil. L'édifice massif repose sur de puissants
pilotis, tandis que le toit terrasse reçoit des équipements
collectifs, prolongement du logis (école, pataugeoire,
scène de théâtre, gymnase) et vue superbe
sur les environs.
Les pilotis et le toit terrasse font partie des 5 points
édictés en 1927 par Le Corbusier et son cousin
Pierre Jeanneret :
les pilotis (le rez-de-chaussée est un espace dégagé),
le toit-terrasse qui peut servir de solarium, de jardin,
de piscine ou de terrain de sport),
le plan libre avec des structures de type poteaux-dalles
en acier ou en béton armé),
la fenêtre en longueur (rendues possibles grâce
aux structures poteaux-dalles), la façade libre
(murs légers et baies placées indépendamment
de la structure).
Avec un béton laissé volontairement nu et des formes
sculpturales, Le Corbusier pose les prémices d'un courant
nouveau : le Brutalisme (G. Morel Journel, Le Corbusier-
Construire la vie moderne, 136-139).
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Pour des architectes comme les architectes Simpson (dissidents
des CIAM, artisans de la remise en cause de l'orthodoxie moderniste
des pères fondateurs (dont Le Corbusier faisait partie)
au travers du Team 10) l'Unité d'habitation de Le Corbusier
reste "le bâtiment le plus important de notre temps,
qui existe dans l'espace mais hors du temps, comme le temple
de Poséïdon à Paestum"
(Alison et Peter Smithson, cité dans G. Morel Journel,
ibidem, 139)
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Le Corbusier a construit environ 70 bâtiments
sur cinq continents, a conçu des centaines de projets,
certains d'entre eux étant très importants pour
son uvre. Il est impossible ici de faire une biographie
exhaustive et d'entrer dans les détails.
Cette biographie tronquée n'a d'autre intérêt
que de montrer l'importance de Le Corbusier au sein du Mouvement
moderne en architecture, au travers des CIAM et de la Charte
d'Athènes et l'influence exercée sur les architectes
de la reconstruction d'Agadir.
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Le Corbusier et Agadir
Après le séisme d'Agadir en 1960, Le Corbusier
sera consulté par le prince Moulay Hassan pour la reconstruction
d'Agadir.
Le Corbusier ne sera pas retenu et n'interviendra pas dans la
Reconstruction d'Agadir. Le voulait-il ?
Selon Mourad Ben Embarek, Le Corbusier est venu, il a visité
Agadir, il a rencontré le Prince héritier, sans
que l'on sache ce qu'ils se sont dit, "mais ça n'a
pas marché entre eux" ; il est reparti non sans avoir
griffonné les quelques mots suivants sur une nappe en
papier de restaurant.
aMush#05
https://www.youtube.com/watch?v=1GVbcbz93Ns
Le Corbusier : Patrimoine mondial de l'UNESCO
Le dossier de candidature porté par la France regroupait
17 sites répartis dans 7 pays et 3 continents : France,
Suisse, Belgique, Allemagne, Argentine, Japon et Inde. L'ensemble
sera classé favorablement le 17 juillet 2016.
Selon l'UNESCO, ce bien du patrimoine mondial illustre "l'invention
d'un nouveau langage architectural en rupture avec le passé".
"Ces réalisations reflètent les solutions
que le Mouvement Moderne a cherché à apporter,
au cours du XXe siècle, aux enjeux de renouvellement des
techniques architecturales afin de répondre aux besoins
de la société. Ces chefs-d'uvre du génie
humain attestent également de l'internationalisation de
la pratique architecturale à l'échelle de la planète".
http://www.sites-le-corbusier.org/fr/candidature-unesco

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